C’est parti pour un deuxième tour… Il va falloir se résigner à tout attendre et à tout entendre ! Dos au mur, le président-candidat va se transformer en Le Pen social-centriste grâce à une nouvelle mue idéologique reposant, une fois encore, sur une avalanche de poncifs qu’il va aligner comme des réalisations d’autant plus efficaces qu’il a toujours refusé de les mettre en chantier. En fait, le premier tour n’a servi à rien puisqu’il n’a pas été « sanctionné » mais il a été seulement « victime » d’une coalition de malfaisants et de mal-pensants ! Cet homme là est un véritable « culbuto » qui se redresse en permanence en oubliant sa responsabilité dans la chute pour fièrement clamer « même pas mal ! ». Il va tout promettre comme il l’avait fait en 2007, avec cette aisance stupéfiante des gens qui savent, selon un constat de Clemenceau, que les « promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Un déferlement de certitudes ne reposant surtout pas sur ce qui a été fait mais sur que l’on ferait éventuellement si l’UMP continuait son travail de démolition.
Il va falloir que les électrices et les électeurs se préparent à une nouvelle donne politique : « donnez moi un nouveau chèque en blanc pour que je le remplisse à mon nom et que je soutire le peu de confiance qu’il vous reste sur votre constat citoyen ! Je m’engage si vous vous laissez une nouvelle fois gruger à ne pas passer la soirée électorale au Fouquet’s, à sanctionner mes amis réfugiés en Suisse qui ont voté à plus de 40 % en ma faveur, à vous redonner du pouvoir d’achat en créant la TVA sociale, à favoriser la réussite de vos enfants en les entassant dans des classes privées d’enseignants qualifiés, à mieux vous soigner en étranglant les hôpitaux, à vous redonner confiance en l’Europe sociale en alignant vos statuts sur ceux des travailleurs des pays de l’Est ! » Nicolas Sarkozy vient de s’apercevoir de la détresse des ouvriers licenciés, des angoissés face à la crise, des jeunes sans emploi, des femmes seules… et bien évidemment il n’a aucune responsabilité dans cette situation ! Il ose même affirmer que le vote en faveur du FN est un manque de confiance dans la politique !
La base même de l’offensive de ces 2 semaines se résume par une phrase de Céline dans voyage au bout de la nuit en 1932 : « Quand on a un bon culot, ça suffit, presque tout alors à vous est permis, absolument tout. On a la majorité pour soi et c’est la majorité qui décrète de ce qui est fou et de ce qui ne l’est pas ! » Sa campagne reposera sur ce « culot » impresionnant qui lui fera tirer une fois encore un trait sur son bilan pour oser proposer avec véhémence tout ce qu’il n’a jamais voulu faire ! Plus que jamais, l’UMP va se convertir en succursale du front national pour aller gratter des voix de « désespérés » de la vie.
Il faudrait pourtant revenir 80 ans en arrière lors d’élections législatives où toute la droite, dite parfois abusivement républicaine, ressassait que les électeurs (les femmes et les moins de 21 ans ne pouvaient pas voter) qui suivaient le « national socialisme » rampant à la Française étaient inoffensifs et des brebis égarées de la démocratie. C’est tout juste s’il ne fallait pas les plaindre car ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient ! Quand ils se sont réveillés, c’était trop tard pour les suivistes, alors que les leaders récupérateurs surent vite où se ranger quelques mois plus tard. L’Histoire, même si elle ne se répète pas (c’est à voir) peut avoir des ressemblances.
Le Front national n’existait certes pas, mais il avait son équivalent : la fédération républicaine ! L’aile droite du parti l’emporte dans les années 1930 sur son aile gauche, composée de notables proches de l’idéologie réputée modérée qu’incarnait l’Alliance démocratique, expliquant le départ dès les années 1920 de nombreuses figures de la Fédération d’avant la première guerre mondiale comme cela va arriver après la chute de Sarkozy et l’implosion inévitable de l’UMP pour sauver les meubles parlementaires !
La Fédération républicaine devint alors une plate forme de renouvellement idéologique et de rencontre entre droite parlementaire et droites nationalistes et anti-républicaines par les liens de nombreux de ses dirigeants avec la fameuse Action Française, les ligues nationalistes, incarnées par des hommes tels Philippe Henriot ou Xavier Vallat ,servant d’intermédiaires entre les cadres de la Fédération et les fascistes en cours d’apparition..
L’antisémitisme devint de plus en plus virulent, notamment avec les propos de Vallat alors vice-président du groupe parlementaire de la Fédération, lors de l’arrivée au pouvoir de Léon Blum après les législatives de 1936, remportées par le Front Populaire. La Fédération républicaine a alors une soixantaine de députés, soit environ 10 % de la Chambre, si on y inclut les fameux Indépendants républicians de Georges Mandel. La dérive nationaliste de la Fédération républicaine apparaît ensuite clairement dans la constitution, en 1937, d’un Front de la liberté avec le « parti populaire » de Jacques Doriot… La suite, on la connaît. En fait, en répétant que le « malheur », la « souffrance », la « crise » excusent toutes les errances (de quoi vivent les sectes ou les religions extrémistes?) et que la démocratie peut se diluer dans des valeurs putréfiées, on fait encore plus de malheur. Mais l’UMP est prête à tout pour garder ce pouvoir qu’elle estime être sa propriété, et surtout pas celle du Peuple. Bouchez vous les oreilles et réfléchissez !
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Le plus dur ça va être de supporter les Copé,Morano,etc…et leurs éléments de langage qui vont nous bassiner pendant quinze jours sur:
le vote des étrangers aux élections locales
les horaires de piscine à Lille pour les musulmanes
les 60 000 embauches d’ enseignants etc…
Ça a déjà commencé ,ils récitent leur leçon comme de bon petits écoliers dans tout les médias,et c’ est pitoyable et à vous dégouter de la politique et de la bassesse de ces gens qui prennent le peuple pour des couillons.
J’adhère totalement à cette analyse de la situation. Pour paraphraser trivialement Céline avec la savoureuse répartie de Michel Audiard « …ça ose tout …et c’est même à ça qu’on les reconnaît ».
J’ai vraiment l’impression qu’il n’y a plus de limites. Oubliées les cinq années de mandat, oublié le « boulet », le candidat « sortant » a découvert en quelques jours le secret de la réussite et après avoir courageusement surmonté le complot (9 « acharnés » contre 1, quelle injustice que cette élection ! pour un peu le Président sortant devrait être ipso facto sélectionné pour le 2e tour) va nous présenter (enfin !) le programme de la France qui gagne, celle qui travaille dur (et se lève tôt!) …
Et de lorgner à droite … vers ces pauvres hères qui déboussolés (la crise certainement !) se sont égarés … Leur tendre la main …
Mais n’est pas le président des Français qui veut !
Il convient de se mobiliser encore et encore !
La fête du vrai travail !
J’ai entendu beaucoup de bêtises dans mon existence, (je reste correct dans mon expression) mais j’avoue qu’une de ce calibre, c’est, je pense, une première.
A quand la fête de la vraie famille et de la vraie patrie ?
Maréchal , le revoila !
La fête du « vrai travail » : exclu le chômeur qui essuie refus sur refus quand il cherche du travail ; exclu le jeune qui n’arrive pas à se faire embaucher car il n’a pas suffisamment d’expérience ; exclu le diplômé supérieur qui refuse de travailler au smic ; exclu le syndiqué qui fait grève parce que ça lui permet de rester chez lui ; exclu le fonctionnaire (tout le monde sait que c’est un fainéant) ; exclus ceux qui se trouvent contraints avec honte d’aller aux restos du coeur puisque ce sont des assistés ; exclu le SDF ; exclu le retraité puisqu’on sait qu’après plus de 40 ans de cotisation et après s’être tué à la tâche, il n’est plus qu’un improductif parasite…
Et nous avons un président rassembleur paraît il !
Pour lui, le vrai travailleur, c’est celui qui bosse comme un malade jusqu’à 80 ans, pour un salaire de misère, qui est encarté à droite et surtout qui ferme sa g…
Venant de la part de gens qui ne savent même pas ce que c’est le travail, de se retrouver à découvert au milieu du mois, de ne pas pouvoir prendre de vacances, de calculer son caddie au plus juste dans les discounts, ça ne fait même pas sourire : c’est lamentable et indigne.
« »Pour lui, le vrai travailleur, c’est celui qui bosse comme un malade jusqu’à 80 ans, pour un salaire de misère, qui est encarté à droite et surtout qui ferme sa g… » »
Et pourtant j’ai connaisance d’un de ces soi-disants « vrais travailleurs auto proclamés » dont on serait bien heureux qu’il prenne sa retraite à 57 ans…