Un conseil d’administration rénové, avec une part prépondérante donnée aux acteurs du monde du tourisme, et la présence d’une déléguée du personnel, une nouvelle stratégie de fonctionnement, une volonté absolue de transparence dans tous les aspects de la gestion. Après 11 mois d’observation et de suivi du fonctionnement, j’ai présidé une longue (peut-être trop longue !) réunion du C.A. du Comité Départemental du Tourisme. Le premier sur lequel je pouvais assumer une responsabilité réelle de gestion. Une sorte de banc d’essai, dans une responsabilité lourde (3 millions de budget- celui de Créon- et 38 salaries), qui s’ajoute à d’autres.
Dans le contexte actuel, le CDT est en effet à la croisée des chemins, car nul ne sait véritablement quel sera son avenir d’ici 2014, tant les finances départementales (2,8 millions d’euros sont alloués à la structure par le Conseil Général, dont 1,9 millions sont affectés à la seule masse salariale), et même la compétence tourisme, peuvent être remises en cause dans les prochains mois. Durant près de 3 heures, il s’est agi de définir d’abord des orientations « politiques » de soutien à la seconde filière économique de la Gironde, de présenter les orientations budgétaires 2010, et de tracer les pistes possibles d’un réaménagement. Une tâche qui nécessite un investissement personnel, car il faut convaincre, et pas seulement se contenter de solliciter toujours plus de crédits et de moyens. D’ailleurs, dans le contexte actuel, c’est une tentative vouée à l’échec. Il faut optimiser les moyens et leur donner une efficience réelle.
Partant d’un déficit d’exploitation en 2008, d’une baisse de la subvention départementale, d’une hypothèque sur les crédits alloués et non consommés, et d’une augmentation de la masse salariale, il fallait d’abord redonner de l’air à la structure. Mission accomplie sur un an, avec un redressement des comptes permettant de présenter une perspective meilleure pour les actions concrètes. Ce ne fut pas facile, car la rigueur est vécue comme du « fascisme », stressant et absurde, par celles et ceux qui n’imaginent pas un seul instant que les mesures ne sont prises que pour les sauver. Les crédits ne se justifient que s’ils correspondent à un projet.
Le Conseil d’administration a donc adopté les quatre axes de travail issus des principes définis dans le schéma départemental du tourisme et le plan de marketing : lancement d’une plate-forme performante d’ e.tourisme, priorité à l’itinérance naturelle (vélo, pédestre, équitation, canoë…), développement de l’oenotourisme, promotion de la destination Gironde auprès des clientèles « familles » françaises et des pays européens proches. Impossible de ne pas définir des priorités, afin de développer efficacement une activité économique parfois oubliée au plan national, car peu visible. Il s’agit désormais de mettre en place l’équipe solidaire, motivée, dynamique, qui va promouvoir ces actions concrètes, qui devront préserver l’attractivité du premier département de France en matière de réseaux cyclables et de sentiers de randonnée pédestre. Ces investissements considérables ne constituent, en effet, que des « outils » inutiles, si personne ne les exploite ou ne leur donne une finalité économique.
Le conseil d’administration du CDT a accepté les propositions financières 2010 qui accompagnent ces choix, et qui déboucheront sur une modification du fonctionnement interne de cette entité parapublique, vivant sur les fonds publics. Plus de 750 000 euros seront consacrés à les actions concrètes, avec, en plus, la masse salariale correspondant à leur mise en œuvre. Début 2010, l’ensemble des lieux d’hébergement girondins disponibles, les manifestations de proximité, seront disponibles via les téléphones mobiles, afin de dupliquer au maximum les informations déjà disponibles via internet.
Le bilan de la saison 2009 fait apparaître un accroissement notable de la fréquentation dans le secteur de l’hôtellerie de plein air, des résidences de tourisme, des villages de vacances, mais en revanche, le volume global du chiffre d’affaires n’a pas progressé. Les étrangers ont fait défaut, mais la clientèle française a partiellement pallié cette carence économique. Les efforts déployés (campagne sur le Point G du Conseil général, que bien des exégètes moralisateurs ont dénigrée ou raillée) auront été payants, confirmant ainsi que tous les plans de relance, toutes les décisions gouvernementales, n’ont véritablement un impact que si elles sont relayées avec vigueur par les… collectivités territoriales, celles-là même qu’on est en passe de plonger dans le doute et dans la pauvreté financière… Quel gâchis !
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