Sous la houlette de Nicolas Sarkozy, en 2011, comme de ses prédécesseurs, on a nettement augmenté les prélèvements en France. Le plus fort, c’est que partout, sur toutes les estrades, devant tous les micros et les caméras, les dirigeants de l’UMP ne cessent de proclamer que eux sont contre « le matraquage fiscal ». En fait, ils sont surtout contre celui, courageux et clair, qui se révèle indispensable pour compenser leurs erreurs ou leurs réformes absurdes, mais pour celui de faux-culs, qui consiste à créer des dizaines de taxes ! La hausse globale est, en plus, l’une des plus importantes en matière de prélèvements obligatoires (+1,3 point) depuis un certain Alain Juppé (en 1996). Compte tenu d’allègements fiscaux scandaleux décidés en début de mandat présidentiel, le quinquennat devrait se solder par une hausse des impôts, taxes et cotisations, de 0,7 points de PIB (si l’on compare la situation de 2006 à ce que devrait être celle de 2012). Le candidat Sarkozy avait promis, début 2007, une baisse de 4 points de ce taux de prélèvements obligatoires. Et c’est une certitude, la crise n’explique pas tout, car en fait il a cherché par tous les moyens de camoufler un double dispositif se résumant ainsi : faire payer au plus grand nombre les cadeaux consentis au plus petit nombre de privilégiés ! La plus forte hausse depuis 1996 lorsqu’Alain Juppé était à Matignon. Cette progression compte pour 60% dans la réduction du déficit public à 5,2% l’an dernier… présentée comme le résultat de la destruction des services publics à travers une réduction des dépenses directes. Le seul problème, c’est que personne ne prend en compte les coûts induits de ces mesures drastiques et inconsidérées. Qui seront à régler à court terme. Les dégâts sociaux sont tels que l’addition sera salée pour les générations futures ! En tout état de cause, en 2011, la diminution du déficit tient pour 60% à la hausse des prélèvements obligatoires, et 40% au ralentissement des dépenses publiques, dont le poids a baissé dans le PIB. Les prélèvements sont passés de 42,5% à 43,8% du PIB, tandis que la dépense publique reculait, de 56,6% à 55,9% de la richesse nationale. L’UMP conserve cette référence mais oublie, comme pour tout le bilan sarkoziste, la première, qui démontre que l’on est loin des promesses du candidat de 2007 devenu le président-candidat de 2012 ! Tous les mensonges sont donc prévus. Les zélés commentateurs des budgets socialistes sont amnésiques ou… jésuites. Par rapport à leur niveau de 2012, les impôts, taxes, et autres cotisations de toute nature continueront de progresser, en proportion du PIB, de 1,2 points, pour atteindre 44,8% du PIB, selon le rapport officiel du gouvernement, publié fin 2011, que la prochaine programmation des finances publiques, adoptée en conseil des ministres le 11 avril, devrait confirmer. Mais personne n’en parle car tout le monde sait que c’est inéluctable !
Cette progression correspond à près de 25 milliards d’euros de recettes en plus selon le site « La tribune.fr ». L’exécutif minimise ce chiffre, faisant l’hypothèse que plus de la moitié de cette somme viendrait de rentrées fiscales spontanément fortes, en matière d’impôt sur les bénéfices des sociétés notamment, alors qu’il sait pertinemment que c’est illusoire. Cette hypothèse d’importantes rentrées fiscales spontanées repose sur le pari d’une croissance relativement forte, supérieure à 2% à partir de 2014. Si celle-ci n’est pas atteinte, il faudra bien augmenter, vraiment, les impôts, mais ce ne sera pas forcément l’UMP qui compte en tirer profit lors des échéances électorales de cette année ! On va donc rechercher l’éternelle coupe sombre dans les dépenses sociales de solidarité sans aller chercher des ressources où il y en a ! La baisse du nombre de fonctionnaires, au rythme du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux, ne serait assurément pas suffisante. Ni le simple fait de ralentir les dotations aux collectivités locales de manière absurde puisque ce serait l’investissement et donc l’économie et l’emploi qui en subiraient les conséquences ! En fait, seule la hausse masquée des impôts sauvera la mise, mais personne ne souhaite l’annoncer et l’assumer. Faut-il sacrifier des millions de personnes, les plonger dans la précarité absolue, les exclure du modèle républicain français de la solidarité, les ravaler à de la chair à canon du profit, au nom d’une pseudo efficacité économique? La religion des ratios tue lentement la dimension humaine de la gestion politique. C’est, avec les sondages, le second fléau de la période actuelle.
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« personne ne souhaite l’annoncer et l’assumer », c’est vrai, et les Socialistes pas plus que les autres!
Cette histoire de tranche d’impôt à 75% est une fumisterie! En y ajoutant la CSG et la C-je-sais-plus-quoi, ça fait du 120%, autrement dit on leur devra du fric!!!!!
Aberrant, non ? Il faudra refaire un chèque à la Bettencourt!!!
Et comment justifier le trou entre 44 et 75% ???
Autre rigolade: interdire les stocks-options. Très bien, mais les grosses boites ont déjà anticipé en donnant à leurs grands pontes des parts de la société avec un taux plancher de revente!!! Et ça, ça reste légal…
Et ne parlons pas des niches fiscales, et, encore mieux, des exonérations en tout genre qui ne sont pas comptabilisées comme niche fiscale…..
« Je suis venu, vous m’avez vu et je vous ai bien eu ! » (Nicolus Sarkozus Caesar)
La chappe de plomb se fissure (Tapie, Karachi, Bettencourt, Squarcini…), la panique gagne les rangs. Espérons que les prochains auront assez de courage pour sortir les cadavres des placards.
« Casse toi pov’ con » n’est plus à l’ordre du jour : le mot d’ordre devra être « te casse pas trop vite, on a encore des choses à te demander ».
Vivement qu’on soit débarrassés au plus vite de cette clique qui nous laisse une République en bien piètre état.
Tout à fait d’accord avec Cubitus, la République ne sort pas grandie de ce quinquennat de « masque et de masques », quand je pense qu’il remonte dans les sondages, il y a de quoi bouillir et se poser des questions sur l’état mental de l’électorat prêt à avaler les mêmes mensonges qu’il y a cinq ans !