Les ballons d’essai montent dans la ciel médiatique. L’un d’entre eux parti de Matignon pèse lourd car il emporte avec lui des années de promesses présidentielles de toutes les couleurs. Depuis des années, il n’y pas un gouvernement qui n’a pas annoncé une « baisse des impôts » avec en corollaire des hausse plus ou moins déguisée des contribution sociales et des taxes sur la consommation. Or désormais vu la situation angoissante des finances publiques Matignon envisage de récupérer quelques recettes supplémentaires sur la « France d’en bas ». dans le collimateur selon certaines fuites, les retraités qui risquent de moins se mobiliser que les salariés. Une petite ponction sur les pensions serait moins dangereux que tout le reste. Une révision de certaines niches fiscales aurait une valeur symbolique !
Les économies demandées à tous les Ministères ne sont pas actées mais elles tomberont comme un couperet sur les illusions des heureux élus du triage en cours. Partout des déficits (secteur de la santé, universités, Ehpad…) pour 2024 qui n’ont aucune chance d’être comblés. Ils s’accumuleront avec des situations ubuesques puisque des établissements publics ne règlent plus l’Urssaf depuis des mois. Les trésoriers publics n’ont jamais été confrontés à des situations similaires. Les mises sous tutelle pourraient se multiplier avec des conséquences catastrophiques pour les utilisateurs des services concernés. Les collectivités locales dans le même temps baissent leurs subventions et repoussent leurs investissements ou les travaux d’entretien. La fin de l’année risque d’être globalement compliquée sans espoir d’obtenir du soutien.
L’essentiel de la vision politique présidentielle dans ce contexte a consisté à dissoudre dans un geste colérique et de dépit l’Assemblée Nationale. Rien de réfléchi, de pesé, de mesuré. Tout s’effondre lentement et la décision du maître des montres à gousset a transformé un malaise en chaos. Les conséquences de ce caprice apparaissent au fil des jours. Dans un premier temps l’Assemblée nationale a chiffré les conséquences sur son propre budget de la dissolution. Le verdict est tombé : 28 540 900 euros précisément de dépenses supplémentaires en ne parlant que des frais liés au départ des députés battus !
La raison principale de cette dépense se trouve chez les 133 députés qui n’ont pas été réélus. En perdant leur siège, ces derniers ont dû licencier leurs collaborateurs. Et c’est ce qui coûte cher. Montant de l’enveloppe liée à ces départs forcés : 23,5 millions d’euros de « crédit supplémentaire de fin de mandat », selon des documents discutés lors d’une réunion du bureau de l’Assemblée.
Autre ligne sur la facture, l’allocation d’aide de retour à l’emploi pour les députés non réélus de 1,9 million d’euros. Une charge qui s’ajoute aux coûts engendrés par la logistique liée à l’installation des nouveaux députés et de leurs collaborateurs qui, comme leurs prédécesseurs, ont bien besoin de matériel informatique ou autres fournitures. Montant : 2,8 millions d’euros. Pas grave car le budget de l’Assemblée qui est de 622 millions parviendra à absorber sans déficit cette somme supplémentaire.
La dissolution c’est aussi pour l’État le remboursement dans quelques semaines des frais de campagne électorale. Le remboursement des candidates et des candidats devrait avoisiner les 170 millions auxquels viennent s’ajouter en 2024 les frais liés aux Européennes soit 140 millions. Les collectivités locales qui sont en fait organisatrices de ces scrutins ne chiffrent pas réellement les crédits supplémentaires débloqués : heures supplémentaire du personnel de service dans les bureaux de vote, achat de panneaux supplémentaires pour les Européennes et la trentaine de listes, l’installation des bureaux par le personnel… On ne compte pas quand on aime la démocratie !
Le départ du gouvernement ne sera pas comptabilisé. Des centaines de collaborateurs des ministres auront droit à une prime de fin de leur contrat de droit privé. Les ministres partants perçoivent leur indemnité de fonction durant trois mois après leur départ quand dans le même temps les nouveaux arrivants émargent dès le premier jour au même niveau indemnitaire. Vous me direz que c’est peu comparé à tout ce qui est dépensé quotidiennement au p^lus haut niveau. Le budget de l’Élysée a bondi.
Les dépenses de déplacements et de réception ont atteint 21 millions d’euros en 2023, d’après un rapport de la Cour des comptes. Elle invite la présidence de la République à « poursuivre ses efforts » afin de rétablir l’équilibre financier. A titre de comparaison, ces dépenses étaient de 13,3 millions en 2022 et de 9,87 millions en 2021. Le résultat comptable est déficitaire de 8,3 millions d’euros alors qu’il était équilibré en 2022 (+ 0,3 million). Bref tout va pour le mieux dans le monde qui ne compte pas !
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C’est hallucinant!
Mais tout va très bien Mme la Marquise, serait capable de chanter le roitelet de l’Elysée…
Allez, bonne nuit quand même (j’ai raté ta prose ce matin, Jean-Marie)