Le choix du premier des ministres n’appartient pas au Président de la République. C’est ce que l’on entend depuis quelques heures dans le camp de la Gauche. « Nous désignerons la personne que nous pensons la meilleure » explique celles et ceux qui pensent qu’ils ont une bonne chance de parvenir à un consensus. Comme le veut une tradition bien établie en matière de désignation on recense trois catégories : les individualités qui s’estiment capables de remplir le rôle et qui mandatent leurs soutiens pour proclamer que leur favori c’est le meilleur. Dans la seconde il est indispensable de classer les postulants persuadés que comme l’on ne parviendra pas à se mettre d’accord sur un leader ils ont leur chance d’être une solution de recours. Enfin il existe une bonne partie des mandatés pour cette désignation chargée de mettre le souk pour que l’on s’oriente vers une personnalité extérieure.
Le Président a donc tout intérêt à laisser pourrir la situation. Les dissensions, les divergences, les rivalités constituent les pires poisons dont souffrira la Nouveau Front Populaire. La première étape débutera demain lorsque les anciens et les nouveaux députés arriveront au palais Bourbon pour les formalités administratives. A un moment donné ils auront l’obligation de choisir leur groupe politique et donc de renforcer ou d’affaiblir les camps en présence. Les « investis » officiellement n’ont guère le choix mais il y en a une bonne vingtaine dont la destination dépendra des offres reçues et des rôles proposés.
La Gauche se découpe en 4 tranches avec pour le moment. Avec 71 sièges officiels LFI paraît le plus important suivi du PS qui avant les « apparentés » se trouve à 64 membres devant les Verts à 33 sièges et le PC à 9 ! Ce dernier parti ne peut pas sur la base du règlement intérieur actuel constituer une entité autonome sauf à recruter parmi les 12 divers gauche (peu probable) ou les régionalistes (10). Si chacun se déclare de manière autonome le groupe le plus nombreux devient… le RN avec 126 sièges et 17 aux Ciottistes. Il serait en définitive le vrai vainqueur. D’autant qu’en nombre de voix il n’y a pas photo.
Cet éparpillement touche aussi l’étiquette « »Ensemble » qui si l’on se fie aux déclarations servant aux répartitions des fonds publics liées au nombre de voix, se compose de 98 parlementaires Renaissance, 34 Modem, 26 Horizons, 4 Divers et 1 UD. Le nombre officiel pour la constitution d’un groupe avec tous les avantages matériels ( secrétaires, attachés, véhicule, participation aux instances-commissions, bureau, questure) est actuellement de 15 ! Et avec les LR, les Divers droite on arrive à … 8 ou 10 assemblages probables.
En revenant aux propos du début interprétés à la lettre le Président doit appeler le responsable élu du groupe le plus nombreux : le RN ! Le Nouveau Front populaire constituera probablement un inter-groupe alliant diversité, rivalités de personnes et options différentes. Une course de vitesse s’est engagée. Comme pour l’élection du Pape il serait habile d’enfermer tout ce joli monde dans la même salle et de les libérer que quand ils auraient trouvé un nom à proposer au « dissoluteur » en chef. S’ils n’y parvenaient pas ce dernier se ferait un plaisir de consulter le RN (qui refusera) puis dans l’ordre « Ensemble » s’ils ont l’habileté de rester unis durant quelques mois.
Le chef d’État avait, lui, annoncé qu’il attendra la « structuration » de la nouvelle Assemblée avant de nommer une nouvelle personnalité pour former un gouvernement. Une habileté qui laisse une perspective de durabilité pour le gouvernement en place. Il est à peu près certain que l’on dépassera l’élection de la détentrice ou du détenteur du perchoir, la répartition des postes de présidents des commissions ; Au fait si la tradition est maintenue cette dernière devrait être attribué… à l’opposition ! Mais c’est qui « l’opposition » ? Opposition à qui ? A quoi ? Nul ne le sait vraiment puisque tout le monde est opposé à tout le monde.
La clarification annoncée va tourner très vite à la cacophonie irresponsable. Dès que chacun aura choisi son « équipe » la course à l’échalote débutera. Quelle sera officiellement la plus fournie ? Le piège est tendu. Il ressemble étrangement à un miroir aux alouettes. Le RN criera à la manipulation, au complot et se transformera en groupe contestataire du genre seul contre tous ! Se drapant dans son indignité il s’enkystera dans ses slogans habituels ayant touché plus de 10 millions de personnes. La marine nationaliste est débarrassée du gendre idéal parti vers le parlement européen et va revenir au premier plan.
Le gouvernement laissera courir les sujets délicats, prendra son temps pour amortir son départ, patientera en attendant les ordres du Château. Une situation d’un complexité effarante qui ne se décantera que dans un quinze mois avec un retour aux urnes ou lors d’une présidentielle qui s’annonce triomphale pour le RN.
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Nous avons à la tête du pays un individu qui a surmonté avec facilité et mæstria les épreuves du diplôme officiel de « Semeur de Merde assermenté ». Il faut remonter loin dans l’histoire pour trouver une telle habileté.
Bonjour @J.J. !
Au passage, n’oubliez pas de remercier chaleureusement TOUS ceux qui l’ont installé … deux fois sur le trône de l’Élysée et qui viennent de confirmer leur exploit grâce à l’habilité du méprisant-joueur ! !
Amicalement
…. l’habileté du méprisant-joueur: bien sûr ! ! !☺
Quant au « boulet », tel un tigre tapi à l’ombre de ses trois lettres , il salive déjà devant sa proie tétanisée ! Quel festin dans la bordélisation à la sauce Ketchup !
« Nous designerons » non « nous proposerons » ….
Bonjour,
le mercato est ouvert Mac-Ronds va faire son marché et les électeurs seront plumés. Vous avez sur les étals à votre droite extrême RASSEMBLEMENT NATIONAL ET ALLIÉS : 143 DÉPUTÉS, 126 députés Rassemblement national et 17 députés de l’alliance entre Eric Ciotti et le RN. Juste derrière vous trouvez LES RÉPUBLICAINS ET DIVERS DROITE : 55 DÉPUTÉS, 39 députés Les Républicains et 16 députés divers droite. A l’extrême centre vous pouvez voir le barnum circus ENSEMBLE, COALITION PRÉSIDENTIELLE : 165 DÉPUTÉS, 104 députés Renaissance, 33 députés MoDem, 25 députés Horizons et 3 députés divers droite, investis par Ensemble. A votre gauche NOUVEAU FRONT POPULAIRE : 193 DÉPUTÉS, 71 députés LFI, 6 députés ex-LFI , 65 députés du Parti socialiste, 34 députés Ecologistes, 9 députés du Parti communiste et 6 députés des Outre-mer qui siégeaient jusqu’à la dissolution au sein du groupe Gauche démocrate et républicaine avec les députés communistes. Au fond du marché AUTRES : 21 DÉPUTÉS, 11 ex-députés Liot, 4 députés divers droite, 3 députés UDI, 2 députés Divers gauche et pour finir 1 député régionaliste : Emmanuel Tjibaou.
Pour préparer le fameux plat « l’électeur plumé sauce Mac-Ronds », il vous faut impérativement la moitié des produits du marché ( 577) arrondi à +1 soit 289 éléments. Dans ces conditions le plat sera un peu pauvre, si vous avez les moyens vous pouvez en rajouter une bonne dizaine pour pouvoir éliminer les éléments trop visuellement corrompus.
Pour choisir les bons produits il vous faut impérativement écarter ceux dont l’aspect extérieur n’est pas satisfaisant, écartez donc les produits estampillés RASSEMBLEMENT NATIONAL ET ALLIÉS ainsi que ceux étiquetés LFI. Ce qui nous laisse 577 – (143+71) = 363 dont il faut encore écarter les 2 députés Divers gauche, le député régionaliste et les 6 députés ultramarins. Il vous reste alors 354 députés sur les 289 requis à minima vous pourrez en garder un certain nombre en réserve et les rajouter si nécessaire.
Pour réduire le coût final de la recette, certains produits dopés aux promesses de campagnes étant à un prix faramineux, il convient d’attendre la fin du marché pour que les produits soient bradés. Le prix réel de vos emplettes est secondaire puisque c’est le consommateur qui paie et comme à l’accoutumé vous pouvez payer avec des promesses jamais tenues.
Le goût final de votre plat n’a aucune importance, le client captif n’aura en final pas d’autre choix et rappelons nous la célèbre phrase du fameux cuisinier politique Edouard Herriot “La politique, c’est comme l’andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop.”
La chose la plus importante pour faire passer l’infâme brouet c’est l’article que ferons les chefs de rang, maîtres d’hôtel et serveurs merdiatique pour vanter ce plat immangeable.
Courage! toute régurgitation sera qualifiée de trahison envers notre bien aimée patrie.
Bonne journée