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Les tempêtes sapent des côtes déjà au plus mal

Un nouvel aléas climatique s’annonce sur la France avec des phénomènes dévastateurs potentiels. Désormais le système des prévisions météorologiques de plus en plus fiables évite que les conséquences pour les habitants soit dramatique. Il n’y a un effet de surprise que si les avertissements ne sont pas pris au sérieux ou si les événements dépassent le caractère exceptionnels pour « déborder » toutes les précautions prises. La tempête Ciarán s’annonce. Elle  résulte d’un conflit de masses d’air très fort sur le continent nord-américaine. Elle se déplace ensuite sur l’océan, et génère cette menace transportée de manière rapide de l’Amérique à chez nous. Mais dans son cas, la température de l’eau a également eu un rôle. Tous ces paramètres conjugués augmentent la puissance de la perturbation.

Le déchaînement de la nature devient un spectacle. On se rend sur le bord de l’Océan pour admirer la fureur de la houle submergent les premiers « remparts dressés par l’homme qui prétend être en mesure de juguler la force des vagues. Le fameux trait de cote va être déplacé et attaqué durant plusieurs heures. Inexorablement, sous les coups de boutoir de ces tempêtes, les menaces sur des habitations, des aménagements que l’on pensaient à l’abri des destructions se précisent. Ce qui est pour certains une attraction devient pour d’autres un cauchemar.

Au cours d’une année « normale » le recul moyen du trait de côte se situe de 6 à 7 mètres par an et, en tempête, la profondeur des cisaillements peut atteindre 30 mètres en zone naturelle ou semi-naturelle et éroder les plus beaux enrochements ou digues. La Chambre régionale de la cour des Comptes vient de rendre un rapport concernant les conséquences de ce phénomène sur le bassin d’Arcachon. Elle dresse un premier constat : tout le monde tente de se débrouiller avec ses propres moyens. Ainsi dans à l’entrée du bassin, à La Teste-de-Buch au sud et surtout à Lège-Cap-Ferret au nord se situent les zones les plus concernées par l’érosion côtière et chaque collectivité développe leur propre stratégie.

Les enjeux menacés estimés à l’horizon 2045, représentent pour chacune des communes plusieurs centaines de millions d’euros.  Le syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA), conduit également nombre d’opérations en s’appuyant sur sa compétence « gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » GEMAPI que ses membres, les communautés d’agglomération du Bassin-d’Arcachon-Nord (COBAN) et du Bassin-d’Arcachon-Sud (COBAS), lui ont transférée mais dont la composante érosion ne lui est pas toujours reconnue. On est dans le flou pas très artistique mais réel dont la France a le secret. Tout le monde est concerné et au lieu de concentrer les moyens et surtout les réponses on se dispute le droit à agir.

La réponse de la puissance publique se heurte au fait que les propriétaires privés détiennent 90% du linéaire côtier et se sont peu investis dans les stratégies locales et leurs actions pas toujours inscrites dans le cadre réglementaire Globalement sur le secteur du bassin, la gestion de la bande côtière a coûté 14 M€ depuis 2011, investissements privés à La Teste-de-Buch compris. Les aléas climatiques se moquent pas mal de cet enchevêtrement des compétences et des réactions des uns et des autres. Le rapport de la Cour des Comptes note une situation pour le moins confuse et même parfois irrégulière.

En fait le passage de la tempête automnale qui s’annonce dans les 48 heures aggravera la situation déjà préoccupante et même en certains lieux angoissante. Selon l’indicateur national de l’érosion côtière, 20 % des rivages français sont touchés par le recul de la limite entre la terre et la mer. En chiffres, cela représente  920 kilomètres linéaires de rivages, 30 km² perdus sur les secteurs en recul permanent depuis un demi siècle et concerne 100 % des départements maritimes métropolitains avec cinq d’entre eux sous une menace croissante : Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault et Bouches-du-Rhône avec au minimum 50 % de leurs côtes en recul.

Ce contexte engendre une menace de submersion des espaces naturels, mais aussi des zones urbanisées. On estime ainsi que 50 000 logements pourraient être impactés par l’affaissement des côtes d’ici 2100. Une menace réelle pour des zones urbanisées avec… vue sur la mer ou l’Océan. Tempête après tempête les esprits vont peut-être se secouer.

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Cet article a 3 commentaires

  1. christian grené

    Lisez Cioran!

  2. J.J.

    « …cette menace transportée de manière rapide de l’Amérique à chez nous. »
    « Elle résulte d’un conflit de masses d’air très fort sur le continent nord-américaine. »
    Ces gens ne sont vraiment pas fréquentables. tout leur est sujet à conflit, même les masses d’air !

    Cette situation évoque des sujets mythologiques : celle du mythe de Sisyphe et la malédiction du Tonneau des Danaïdes.
    Je suis peut être naïf, mais quand on voit le déchaînement des éléments naturels, attribuer l’évolution du climat aux seules activités humaines, (je ne nie pas leur effet négatif), me semble un peu présomptueux et mégalomaniaque..

    1. François

      Bonjour @ J.J. !
      Non , pas naïf …. simplement en train de reconnaitre que quelques « commandants » gouvernent la Terre par la Peur qui est génératrice de soumission inconditionnelle: une dictature organisée et …consentie !
      Le jour où la baudruche va éclater …. ! !
      Amicalement.

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