Jusqu’où iront les ultras des stades de football ? Nul ne le sait vraiment car chaque journée de championnat en France et chaque soirée européenne apportent leur lot d’outrances et de violences. La tendance ne diminue pas puisque que leur comportement n’est purement et simplement que le reflet d’une société dans laquelle plus aucune valeur sert de base au comportement collectif. Il faut craindre les ultimes rencontres avec la désillusion ds descentes pour certains clubs et la non-accession aux places européennes pour d’autres. Même dans l’hypothèse de victoires pouvant les satisfaire ceux qui se parent du titre de « supporters » sont capables de se déchaîner.
Revendiquant en tant que soutiens plus motivés que les péquins moyens payant leur place plein pot dans les tribunes « bourgeoises » un droit de regard sur la marche du club, ils s’érigent en entraîneurs, en moralisateurs, en gestionnaires ou n justiciers. Cette minorité passe de l’enthousiasme délirant à la vindicte agressive joue sur la fragilité des clubs français ayant besoin d’eux pour affronter des équilibres sportifs ou économiques instables. Les dirigeants de tous niveaux tentent donc de les récupérer et même parfois de monneyer directement ou indirectment leur « affectueux » soutien.
A Nice où subsiste le second groupe de la mouvance « ultra » dans l’histoire du foot français une centaine d’énergumènes a entonné un chant se voulant humoristique sur la mort tragique du joueur argentin Emiliano Sala. Déjà stigmatisés en tout début de saison, après l’envahissement de terrain ayant eu lieu lors de la réception de Marseille ils sont de nouveau au cœur d’un nouveau scandale. A la 9e minute du match face à Saint-Étienne des ultras de la « Populaire (sic) Sud Nice » ont hurlé rigolards et satisfaits de leur œuvre : « C’est un Argentin qui ne nage pas bien, Emiliano sous l’eau. » en référence à un refrain de la finale de la Coupe de France décliné par les Nantais. Ce fut bref mais suffisamment audible pour que les journalistes et les responsables présents l’entendent.
Illico les bonnes consciences se sont réveillées et ont relaté les faits mais aucun débat n’a vraiment été organisé puisque « Z » lançait son parachutage de campagne sur « Saint-Trop de Pèze ». Plus rien n’étonne dans le foot français. Les incidents se sont multipliés depuis le début de la saison et chaque fois la ritournelle des sanctions se poursuit sans aucun effet concret sur le comportement de minorités qui trouvent dans les encouragements qu’ils dispensent ou refusent. Les condamnations pleuvent sur les clubs qui courbnt l’échine et repartent comme si de rien n’était. Il en sera de même à Nice où l’outrance appartient au quotidien dans toutes les strates de la société.
Une seule réaction m’a réconforté. Celle de Christophe Galtier qui n’a pas louvoyé : « On dit que les tribunes sont le reflet de notre société, et bien si c’est ça notre société, croyez-moi qu’on est dans la merde, a déclaré le coach niçois, dans une colère froide. Ce que j’ai entendu, c’est inadmissible. C’est surréaliste. Je n’ai pas de mots. Qu’ils restent chez eux, on ne peut pas entendre ça dans un stade. Si c’est pour insulter des morts, qu’ils restent chez eux. Si c’est pour lancer des bouteilles, qu’ils restent chez eux. On gagnera sans ces gens-là. » Qui ne reconnaîtrait pas son courage et sa lucidité ? C’est un résumé parfait de la réponse que tout le football devrait apporter s’il avait encore quelques valeurs du sport.
Affrontements en bandes organisées, insultes plus ou moins racistes, menaces à peine voilées, nationalisme affirmé, positions politiques extrémistes assumées : le foot va crever s’il se révèle incapable de séparer le bon grain de l’ivraie. Comme ailleurs sa crédibilité souffre de ses accomodeements avec ce repère essentiel que l’on appelle l’éthique. Quand on n’a que le fric en ligne de mire on a cette foutue tendance à fermer les yeux et à accepter l’inacceptable.
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Est-il vraiment approprié de parler de sport quand on observe les comportements de tels énergumènes ? Et que dire également de la mafia financière qui régit ces paniers de crabes ? Une atmosphère digne des spectacles de gladiateurs (qui se jouent ici dans les tribunes et non dans l’arène…) et surtout du pouvoir impérial et corrompu de la Rome antique.
@ J.J. Bonjour,
Vous souvenez vous des grands voiliers au port de la lune, c’était du 20 au 25 juillet 1990. Ces grands voiliers avaient descendu l’estuaire de la Gironde. A ce moment là c’était la canicule. Vous souvenez vous ?
C’était la Cutty Sark. Il y avait bien entendu le Belém : grand voilier français. Il faisait horriblement chaud et l’eau était très cher. 10 € la petite bouteille d’eau d’Évian.
Jean-Marie, que veux tu que j’ajoute à ce que tu a écrit? 100% d’accord. Hélas! Il y a quelque chose de pourri dans le football. Après le constat, que faire? Je ne vois pas… Revenu de Libourne, je t’envoie le bonjour d’un ami commun dont j’ai oublié le nom, mais qui travaille dans le milieu hippique à La Réole. Tu vois?