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La dette tous azimuts, mal profond de la planète

Bien plus qu’un éventuelle décroissance que certains prévisionnistes voient venir la « dette » constitue le principal mal dont souffre le monde. Certes il y a celles des États qui atteignent des sommets tellement élevés que l’on ne sait plus s’ils seront un jour accessibles. Ainsi Trump qui se vante du dynamisme économique des USA oublie de préciser qu’il a levé au total 1.338 milliards de dollars d’emprunts sur un an, un record depuis 2010 ! Le président a drastiquement réduit les impôts en particulier pour les entreprises et augmenté les dépenses (surtout de défense) ce qui creuse un déficit budgétaire abyssal. Celui-ci a enflé de 17% pour l’exercice fiscal clos en septembre à 779 milliards de dollars. Il va avoisiner les 1.000 milliards l’année prochaine. Le montant total de la dette de l’Etat fédéral seul égale désormais celui du Produit national brut de la première économie mondiale, à plus de… 20.000 milliards de dollars.
Environ un tiers de l’endettement total dans le monde est détenu par des entreprises non-financières, et celui des sociétés financières atteint 60.000 milliards de dollars. Les gouvernements du monde entier affichent un endettement de 70.000 milliards de dollars. Les principaux débiteurs mondiaux sont les États-Unis, la Chine et le Japon, qui ont accumulé plus de la moitié de la dette globale selon le rapport du FMI. C’est-à-dire que leur dette est supérieure à leur part dans la production mondiale… La faillite mondiale menace. D’autant qu’à cette énorme « bulle » explosive est complétée par celle des particuliers !
Si l’on prend l’exemple des Canadiens on constate que cet endettement est en hausse constante ce qui les contraints à vivre et travailler que pour combler des engagements bancaires excessifs. Dans une récente enquête il est pointé cette attitude de foyers en grande difficulté : le remboursement de leurs dettes est la principale priorité financière des Canadiens à l’approche de 2019. ils se déclarent préoccupés de négliger l’épargne pour trop mettre l’accent sur l’autre partie du bilan que constituent les dettes, mais 84 % des répondants estiment qu’il doit en être ainsi. Et cet enchaînement est interminable puisque 29 % des emprunteurs affirment avoir contracté de nouvelles dettes au cours des douze derniers mois dans le but de couvrir les dépenses quotidiennes. Statistique Canada précise donc que le niveau d’endettement des ménages canadiens est remonté à 173,8 % du revenu disponible au trimestre clos le 30 septembre, soit au même niveau qu’il était à la fin de l’année dernière. Une situation pour le moins angoissante !
Aux Etats-Unis si les ménages on ralenti leurs prises de risques financiers, le phénomène de l’endettement des étudiant(e)s c’est à dire à moyen voire à long terme des élites a de quoi donner le vertige. Les universités US sont considérées comme les meilleures de la planète mais elles coûtent horriblement cher. Des millions d’étudiants sont donc contraints à emprunter des sommes énormes pour pouvoir suivre les cours de leur choix. Une année à Harvard revient par exemple au tarif maximum à 77.000 € ( soit près de 6 700 € par mois hors frais d’hébergement:) La Banque fédérale a donc évalué qu’un prêt étudiant s’élevait en moyenne à 30.000 € en 2015 contre 19 000 € dix ans auparavant ! Environ 44 millions d’Américains se sont donc endettés pour financer leurs études et près de 9 millions doivent plus de 110 000 € ! Ils ne peuvent ni acquérir un bien et surtout au moindre incident sur le marché du travail c’est la chute aux enfers ! En France on prend le chemin de ce type de comportement qui, même s’il est limité augmente chaque année d’un cran. D’ailleurs les banques font les yeux doux à ces étudiant(e)s pouvant devenir un jour rentables !
Il faut cependant noter que notre pays n’a pas un comportement différent sous l’influence du niveau des taux d’intérêts . On a ainsi observé au deuxième trimestre de 2018, que le taux d’endettement global des ménages est proche de 93.9% du revenu disponible. Cela traduit un fort endettement sur l’immobilier (77%) reflétant aussi le prix élevé de l’immobilier en France. S’y ajoutent des recours à une dette pour la consommation ordinaire. C’est le serpent quis e mord la queue : pour faire face à leur train de vie, faute d’augmentation de leur pouvoir d’achat, les Française et les Français empruntent et donc pénalisent lourdement leur pouvoir d’achat. Cet endettement est passé ainsi de 11.9% du revenu disponible au plus bas en 2014 à 13.1% au deuxième trimestre 2018. L’accélération est rapide et inquiétante.
Par contre d’autres Français possède un encours total de 391,4 milliards d’€ sur le livret A et sur celui dit du développement durable et solidaire. La récolte cumulée pour 2018 est de 12,69 milliards en 2018 (+2,3 %) par rapport à l’an passé ! Ce qui illustre la fracture profonde dans un pays entre ceux qui sont en révolte à cause du pouvoir d’achat et ceux qui nourrissent une angoisse profonde pour protéger à tout prix leurs économies !

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Cet article a 5 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    le décret du 29 décembre 1962 portant règlement général de la comptabilité publique confirmait une pratique, déjà à l’époque, antérieure. Globalement on peut dire que les communes sont un exemple de comptabilité avec la séparation des dépenses en 2 parties Fonctionnement et Investissement. La règle principale c’est l’équilibre du budget avec interdiction de financer la partie fonctionnement par la dette. La dette est réservée à la partie investissement avec une mesure stricte exprimées en années de remboursement des emprunts en cours avec une alerte à 10 années. En pratique on divise l’endettement par la capacité d’autofinancement brute qui est égale à la différence entre les recettes réelles de fonctionnement et les dépenses réelles de fonctionnement. En fait pour un ménage on pourrait dire montant total des emprunts contractés divisé par le reste à vivre annuel. Une règle assez contraignante qui n’est pas appliquée aujourd’hui ni pour les entreprises ni pour l’état ni pour les particuliers, ni pour les SEM. Sachant que beaucoup de collectivités ont un indicateur d’emprunt de 5 à 7 années ont peut toujours discuter des investissements des collectivités mais au fond les règles sont appliquées. Pourquoi des règles aussi contraignantes ? Tout simplement pour la raison que les emprunts sont en fait des IMPÔTS DIFFÉRÉS et que par ces règles on limite les impôts de nos successeurs, nos enfants. On comprend que si il n’y avait pas de recours à l’emprunt, les collectivités seraient contraintes d’augmenter les impôts AVANT les investissements pour les financer cash dès le début des travaux. C’est la démonstration faite en 1820 par David Ricardo qui s’interrogeait sur l’endettement du Royaume-Uni suite aux Guerres Napoléoniennes.
    L’état est le parfait mauvais exemple de la saine gestion. Il finance le déficit budgétaire ( + de dépenses que de recettes) par de la dette, de plus il « roule » la dette ( il ne rembourse pas le capital, il paye les intérêts des prêts et réemprunte le capital qu’il n’a pas remboursé). On peut se demander pourquoi l’état agit de cette manière ? Tout simplement pour réduire la charge des impôts, ce qui artificiellement dope l’économie – La FAMEUSE CROISSANCE-. Ce qui revient à dire que l’état achète aux banksters – très cher- la croissance dont il se vante.
    Pour les particuliers, le raisonnement est similaire, sauf que les particuliers ne peuvent pas souvent augmenter les recettes (salaires) et que leur pouvoir d’achat diminue , donc ils ont recours à l’endettement jusqu’aux limites du supportable. Ou alors ils font des restrictions budgétaires, ce qui réduit le PIB et de fait les recettes de l’état. État qui sera contraint d’emprunter!
    Pour les entreprises la situation est encore plus préoccupante et je ne développerais pas.
    En résumé, TOUT LE MONDE vit à crédit et nous sommes TOUS sous perfusion du système bankster. Système bankster qui vit lui aussi du crédit des banques centrales!!!
    Nous vivons dans un monde où tout est maintenu en survie sous respirateur artificiel… Qui osera appuyer sur le bouton « STOP » ???
    Salutations républicaines

    1. françois

      Il faut lire :
      – les 200% voire 250% de la valeur initiale
      – la commission de surendettement.
      « Toujours se relire » disait mon instit ! ! ! !

  2. Alain. e

    Je pense que ce qui pénalise beaucoup de Français , c’ est plus un dette des neurones.
    Je m’ explique , pour beaucoup d’ entre eux , il est normal de vivre au dessus de ses moyens.
    Il faut la belle maison , la très belle voiture , le dernier smartphone , la télé dernier cri , les abonnements canal+ , netflix ou autres …..
    Ce tout puissant égo pour se croire supérieur à ses voisins et adouber le veau d’ or de la super société de consommation .
    Cela fait plus de quatre ans que je loue des studios dans différentes villes pour permettre à mon fils de poursuivre des études supérieures , et je suis fier de faire ça pour lui , mais je ne roule pas dans le dernier suv à la mode effectivement.
    Tout est question de choix et de priorités et malheureusement , pour beaucoup de gens , les enfants ne le sont pas forcement …….

    1. faconjf

      AVOIR ou ÊTRE la bonne question !!

    2. François

      Bonjour !
      Merci @Alain.e car c’est dans ce paragraphe que réside toute la vérité sur la dette abyssale. Comme disait mon grand-père (tu vois, J-M, moi aussi j’y fais référence ! ! ), dans un langage qui peut paraître trivial même s’il est explicite : « Il ne faut pas vouloir péter plus haut que l’on a le derrière ». J’ajouterai que le bien mal acquis ne profite jamais et peut coûter très cher.
      Prenons l’exemple du commercial où l’arnaque autorisée (et recommandée par les écoles de commerce !) consiste à présenter au client l’Affaire sous son prix hors TVA …la surprise finale ayant un taux moyen de 20,6 %… en plus ! ! «  Mais ne craignez rien, vous disent-ils, je vous monte un dossier d’emprunt étalé sur dix ans à un taux extraordinairement bas. » Et là, l’Affaire prend son envol vers … la commission d’endettement car le prix final peut dépasser les 100 % de la valeur initiale avec une valeur résiduelle nulle sauf dans le cas du leasing où l’ « épave » peut encore atteindre 20 % du prix départ.
      Ne rêvons pas car il est sûr que ces pratiques odieuses qui habillent sous de beaux atours le citoyen lambda, fut-il en jaune fluo, ces pratiques dis-je, ne seront pas étaler dans le Grand Débat National,et donc n’arriveront JAMAIS sur le bureau de Jupiter , cela aussi pour préserver la sacro-sainte Croissance … venteuse ! !
      Cordialement.

      Vous venez de lire ma seule participation au GDN !

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