Chaque jour dans tous les domaines de la société le « buzz » remplace l’action raisonnée et raisonnable. Tout autour des personnes qui veulent jouer un rôle dans un monde surmédiatisé, il existe des conseiller(e)s dont le seul objectif est de faire parler de leur « employeur ». Pour y parvenir il leur est indispensable de tout tenter pour attirer l’attention du plus grand nombre sur l’action (ou l’inaction calculée) que ce dernier mène. Il existe de nombreuses possibilités via les supports numériques. Un bon tweet, bien salé et bien sensationnel remplace avantageusement une analyse objective d’un sujet. De partout on tweete afin de tenter de mobiliser un intérêt autour d’une affirmation aussi « extra… ordinaire » que possible. Et quand il s’agit d’élu(e)s il existe un moyen efficace de se valoriser consistant à révéler en direct des… informations préparées depuis longtemps car ajustées à une déclaration jugée capitale placée au bon moment. Si l’émetteur a la chance qu’un média reprenne illico le message concis que ce soit en bien ou en mal le succès est assuré. Peu importe le contenu est éloigné de la plus élémentaire des vérités puisqu’il sera impossible aux personnes en responsabilité de contrer en temps réel ce qui a été démultiplié en un laps de temps très court sans aucun filtre.
Chaque jour donc les « communicants » préparent pour leur patron(ne) les tweets ou les posts qui vont tenter de créer le buzz. C’est un boulot nouveau qui appartient obligatoirement aux « nécessités » du monde politique nouveau. Un certain Donald Trump a été (et reste) parfaitement conseillé sur ce point et il a grandement bâti son image sur des affirmations péremptoires, fausses, choquantes, agressives mais reprises sans contrôle pour des « paroles d’évangile » par des fans. La course de vitesse de plus en plus dramatique entre médias conduit aussi à ce que l’événement soit souvent accepté, diffusé, commenté alors qu’il n’a même pas été vérifié.
Un exemple ? En pleine séance plénière du conseil départemental et après une analyse de ma part pouvant être discutée mais pourtant aussi complète que possible sur la situation financière de la collectivité a surgi un débat aux allures de scandale potentiel : les frais de « déplacements, de voyages et de missions » auraient été augmenté de manière exorbitante. Jusque là rien d’anormal puisqu’il appartient à tout(e) citoyen(ne) d’exercer un contrôle sur l’usage de l’argent public. Le problème selon le tweet d’un élu Les Républicains c’est que la ligne budgétaire concernée qui serait passée de 3,6 millions à 6,3 millions d’€, n’a pas bougé et que le constat présenté comme suspect (arrière pensée sur le train de vie des élu(e)s ) est absolument sans fondement. Il suffit de se référer au document officiel pour en faire un constat. A-t-il était fait ? On peut en douter mais il suffisaitt d’un dialogue républicain pour redresser sereinement une appréciation indubitablement erronée. Point du tout : populisme rampant obligé on y va de sa dénonciation !
C’est alors que sur les messageries des téléphones mobiles apparaît brutalement un tweet préparé plusieurs heures avant qui ajoute à la fausseté de l’affirmation une comparaison sensationnelle. Cette pratique destinée à faire le buzz est une déni de démocratie puisqu’il est présenté comme une certitude ne pouvant être démentie par l’exercice du dialogue républicain dans une assemblée délibérative. Pas un seul mot est juste. Pas un nombre est exact. Peu importe il servira de référence pour la presse absente lors de la mise au point. On invite l’opinion déjà en gilets jaunes permanents contre les élu(e)s à se révolter autour d’une ligne d’un compte administratif encore non arrêté car sur un exercice annuel non terminé mais considéré comme fautif ! Du moment que c’est une critique énorme elle est forcément crédible et sera donc diffusée le lendemain sans aucune vérification.
Or ce fameux article budgétaire (6251) intitulé comme le veut la nomenclature comptable « Voyages, déplacements et missions » concerne le… personnel du département qui se déplace avec ordre de mission et dont on rembourse sur la base d’un barème très précis (par exemple une chambre d’hôtel à paris 60 € et un repas 15 € peut-on faire moins?) et n’a pas évolué de plus de 1 % d’une année sur l’autre. Il s’agit donc des frais de déplacement des agents dans le cadre de leurs missions ( 1.33 M€) , que ce soient les agents du Parc Routier ( 225 000 ) , des agents la DGAS ( 623 000 ), du reste des services départementaux ( 480 000 ) mais aussi les déplacements associés à des formations ( 185 000 ) , aux projets européens, les frais d’autoroute pour véhicules de service ( 49 000 ) et la participation aux abonnements au tram ( 343 000 ). On trouve également un volume important ( de l’ordre de 1.6 M€) pour des frais de transports des assistants familiaux dans le cadre de leur accompagnement des enfants en grande difficulté confiés au Département. Le tout pour un total voté en 2018 de 3.6 M€ ( en général on réalise autour de 95 %) ce qui ferait un résultat prévisionnel 2018 à 3.414 M€ soit une dépense… stable.
Le tweet sera retiré… et une explication donnée par celui qui l’aurait envoyé… sur la base d’une confusion avec le transport eds handicapées. Peu importe. Le mal est fait ! Essayez donc d’expliquer à celles et ceux qui l’ont reçu et pris pour… argent comptant que c’est faux ! Tiens il arrive que l’on parle de fakenews… Moi je préfère que l’on évoque des tentatives permanentes de manipulation avec complicité médiatique active.
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Don Basile :
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