Il y a des jours qui restent dans l’histoire locale et souvent ce sont ceux qui sont les plus… négatifs ! Il faudra cependant se faire une raison, le 25 janvier 2018 comptera pour le département de la Gironde comme étant une « borne » sur le chemin vers l’avenir. Ce repère sera pourtant, j’en suis certain, vite effacé comme l’ont été ceux de l’installation du premier réseau de distribution de l’eau potable, du premier réseau téléphonique, du premier mètre de gaz de ville posé ou de la première ampoule électrique éclairant une pièce. Devenus tout à fait ordinaire ces atouts de la modernité ont pourtant, à un moment, constitué des avancées aussi essentielles que celle que Jean-Luc Gleyze, Président du Conseil Départemental ; Matthieu Rouveyre vice-président de cette collectivité et Pierre Ducout Président du syndicat mixte « Gironde numérique » annonceront. En effet ils ont lancé le plus grand chantier de pose de fibre optique de France sur tous les territoires girondins hors Métropole et ville de Libourne. Préparée par étapes successives depuis 2007, cette décision de proposer sur un réseau public le très haut débit internet à 100 % des foyers, confiée à Orange, constitue une formidable avancée dans le progrès collectif de la Gironde. Déjà en avance dans le paysage national le Département va prendre grâce à l’esprit d’initiative des élus locaux du mandat précédent et actuel un virage décisif !
En fait il s’agissait là, grâce à la solidarité (rare) de toutes les structures intercommunales avec le Conseil général d’alors, d’un véritable défi. Par tranches et avec le souci de l’action concertée Gironde Numérique est allée chercher les fonds nécessaires au financement d’un chantier de plus de 650 millions d’euros ! Le gouvernement précédent avait reconnu la qualité du projet et soutenu financièrement, la région Nouvelle Aquitaine avait admis l’avance prise par son département phare et l’Europe mobilisée par ces deux partenaires a donné son aval… il restait cependant au bloc intercommunal et au conseil départemental à financer le reste : pas facile dans un contexte de baisse des dotations et de l’annonce de la limitation des recours à l’emprunt dès 2018 pour le Département pourtant faiblement endetté ! Finalement l’audace aura payé et plus de 23 000 km de fibre seront déployés en moins de dix ans au porte à porte où c’est matériellement possible.
La première pose de fils électriques entre deux villes date de 1883, de fils téléphoniques desservant un immeuble date de 1880, l’adduction d’eau potable n’est pas encore généralisée dans certains hameaux en France et ne parlons pas du réseau d’assainissement…absent dans bine des communes. Il aura fallu de grandes politiques nationales (électrification rurale ou de téléphonie mobile non présente sur de nombreuses zones) pour que ces éléments de confort entrent dans le quotidien. Dans l’histoire française il aura fallu largement plus d’un siècle pour déployer ces réseaux d’intérêt général avec le concours du privé toujours avide de rentabilité mais pas preneur de risques. Dans le cas présent de Gironde Numérique, politiquement on est sur un rapport inversé avec le fait que dans 20 ans le patrimoine réseau deviendra propriété de la puissance publique qui pourra ainsi en fixer les règles pour l’accès et en percevoir les revenus ultérieurs. Cette condition mise dans l’appel d’offres évite tous les aléas d’un partenariat « public privé » pouvant altérer le coût de l’opération et hypothéquer l’avenir. A été levée également par la nécessité d’avoir au bout de chaque prise posée une proposition d’opérateur internet. Le détenteur du marché ne pourra pas refuser une demande de raccordement sur des secteurs réputés non-rentables ce qui est essentiel pour l’égalité territoriale. Ces conditions n’étaient pas rédibitoires puisque 6 « équipes » se sont présentées, 3 sélectionnées et une retenue : Orange.Le vrai problème national actuel réside dans le fait que le très haut débit dans bien d’autres départements sera livré aux grands opérateurs exploiteurs privés qui amortiront leurs investissements sur les abonnements et les services alors que la Gauche aurait dpu créer un grand service public national !
Un accompagnement à l’utilisation sera mis en œuvre en Gironde afin de permettre que le maximum de gens soient en mesure de profiter de ce nouveau moyen de communication. Les équipements publics (collèges, mairies, centre de secours, écoles, EHPAD, MDSI, centres routiers..) seront également prioritairement raccordés lors de cette opération d’envergure qui débutera en 2018 simultanément sur toutes les intercommunalités. Il appartiendra aux élus des territoires de définir les priorités comme antérieurement dans la mise en œuvre de tous les autres réseaux.
La Gironde rurale parfois très malmenée au niveau des services au public va obtenir une opportunité de développement que bien d’autres territoires auront dans plusieurs décennies. Il s’agit d’une réalité politique que bien du monde va tenter de s’approprier. C’est la loi du genre sauf que ce sont des élus motivés, efficaces et solidaires dans la continuité républicaine qui s’en sont emparés et l’ont porté durant une dizaine d’années. Ce sera vite oublié comme toutes les actions pionnières !
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Bonjour,
La révolution du numérique est en marche. Le digital progresse. On tapote sur le clavier. C’est super sauf que ce système made in USA demande à l’usager de se matérialiser et cette materialisation est onéreuse pour le particulier. La réponse à la question n’est pas toujours bonne.
A quoi va servir ce service digital pour les enfants ?. Ce service a t’il comme objectif de supprimer des postes d’enseignants. A terme vers 2050 il est possible d’imaginer qu’il soit mis à disposition des salles avec surveillant aménagée de tableau optique relié à un micro pour diffuser les logiciels educatifs
Comme disait mon grand père « le progrès va tuer l’homme »