Toute l’année écoulée aura été marquée par le développement de toutes les composantes de l’insécurité sociale qu’il ne faut pas seulement restreindre au seul volet économique. Cette montée d’une précarité grandissante, d’une fracture aggravée , d’une angoisse individuelle diversifiée pour des raisons spécifiques a atteint les sommets. Elle aura de fortes répercussions en France et dans de nombreux autres pays occidentaux car elle rend les électrices et les électeurs insensibles à toute argumentation raisonnée. Si l’on se réfère aux douze derniers mois deux décisions gouvernementales ont par exemple accentué cette sensation que personne ne peut échapper à une remise en cause de ce qui paraît définitif.
A cet égard le débat absurde rétrospectivement sur la déchéance de nationalité, à plongé des milliers d’habitants du pays dans au minimum dans le doute sur l’efficacité de la mesure et au pire dans la peur d’une application ultérieure du texte constitutionnel par des décideurs mal intentionnés. La tergiversation du duo Hollande-Valls n’a pas arrangé cette « insécurité » qui devait selon se promoteurs améliorer… la sécurité! Justement les auteurs des terribles attentats de Paris et Nice cherchaient par l’horreur de leurs crimes touchant le « commun » des mortels, à mener une guerre d’usure psychologique et de déstabilisation de toute une nation. On leur a donné raison ! La société dans toutes ses composantes, mêmes celles qui ne paraissent pas le moins du monde concernées par le risque, plonge dans l’appréhension ou le crainte.
En 2016 les esprits ont été largement imprégnés par cette hantise d’un événement barbare jusque dans le plus petit village puisque la télé a propagé et propage encore des messages sans cesse plus alarmistes. Les arrivées de réfugiés ou de migrants n’ont en rien provoqué les désordres propagés par des élus préoccupés d’aboyer avec ceux qui ne sont que des loups pour l’Homme. Ils ont accentué par des propos outranciers, des comparaisons hasardeuses ou des déclarations démesurées, ce sentiment vieux comme le monde du rejet de l’autre présenté comme dangereux, voleur, violent, destructeur des cultures qui l’accueillent. L’insécurité même virtuelle a ainsi gagné des milliers de foyers au fil des débats, des discours, des reportages du terrain durant les derniers mois. On le sent !
La loi El Khomry a ajouté à ce climat dans un autre domaine. La crainte de la précarisation a touché les salariés inquiets par la libéralisation outrancière de certaines conditions d’accès au monde du travail et surtout de protection de celles et ceux qui y sont…Les récentes statistiques sur le chômage démontrent qu’il n’y plus pour beaucoup de perspectives stables d’emploi. Intérim, temps partiels voire très partiels, stages rémunérés, formations : lorsque l’avenir n’est plus assuré et stable les lendemains deviennent vite stressant! Il existe aussi les ventes, les fusions, les rachats, les recherches de rentabilité financière des entreprises du jour au lendemain avec ses cortèges de suppressions d’emplois ou de « départs volontaires » (sic). Des millions de travailleurs(ses) découvrent de plus en plus la précarité morale et matérielle réelle ou potentielle alors qu’ils travaillent. Ces menaces les plongent eux-aussi dans une authentique insécurité sociale individuelle qui pèse sur leur vie quotidienne. Pas également de possibilité d’accéder au crédit, au logement, à la stabilité bancaire ce qui est prouvé par les études dans tous ces secteurs.
Bien entendu la pression administrative mise en permanence sur les chômeurs(euses) constitue une autre forme d’instabilité angoissante. En ce qui concerne les gens relevant du RSA, leur culpabilisation par les déclarations de la Droite ou du FN sur les détournements, les triches, le laisser-aller ne cessent se s’amplifier. Elles provoquent une nouvelle césure sociale avec des gens se sentant coupables de ne pas pouvoir répondre aux exigences d’un système niant la précarité physique, morale, financière. Ne pas se chauffer convenablement, ne pas manger à sa faim, ne pas accéder au moindre loisir, ne pas répondre aux demandes des enfants, ne pas pouvoir accéder à la santé, deviennent des possibilités pour un nombre croissant d’adultes. Désormais bien des retraités, bien des jeunes envisagent pareille situation et craignent de tomber dans cette pauvreté matérielle qu’ils perçoivent comme grandissante d’une année sur l’autre. Ils en nourrissent un ressentiment fort contre le système!
Cette propension globale à ne plus se sentir vraiment libre d’agir, de vivre, de créer a été renforcée par des programmes présidentiels de Droite qui annoncent la fin de… la sécurité sociale et la destruction des services publics égalitaires. Ils ajoutent sous l’influence de leurs fans extrémistes en commun avec le FN la suppression des mesures visant à la liberté des femmes à disposer de leur corps, la fin du mariage pour tous, le retour à l’ordre moral puritain, la disparition forte des crédits à la culture, la mort des associations solidaires, l’expulsion des immigrés et bien d’autres mesures qui remettent profondément en cause la sérénité sociale reposant sur la liberté, l’égalité et la fraternité, la solidarité et la laïcité. La montée des cancers dont les causes sont souvent liées à des désastres environnementaux générés par le seul appât du profit impossibles juguler. Pas un instant sans que cette insécurité pèse sur le quotidien !
Dans une période où il serait indispensable des stabiliser, de positiver, de proposer face à une société angoissée la grande majorité des présidentiables vont aggraver les conflits, les peurs, les différences ce qui va forcément déboucher sur une France parcellisée et hargneuse. En 2016 elle a déjà emprunté le chemin vers le danger ! Souhaitons qu’un candidat veuille simplement lutter contre ce fléau et s’il était de Gauche ce en serait pas mal du tout !
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Il est inadmissible de gérer des situations dites globales par des élus se reclamant de gauche appelées marché du travail.
La politique actuelle n’ a pas de sens. Il faut faire des lois pour le travail. Il faut apprendre à négocier pour créer des emplois dans les entreprises.
Nous sommes dans les économies d’échelle.
I
L’élu choisi pour 2017 sera un élu ordinaire sans appartenance politique. Marre des appartenances politiques.
Bonjour,
(En espérant que mon commentaire ne se perdra pas comme le précédent) insécurité sociale dites vous. La grande crainte de nos compatriotes c’est la pauvreté et la difficulté d’en sortir. Un sondage, encore un, Ifop pour atlantico de 10/2016 révèle que pratiquement un Français sur deux considère que la pauvreté relève de la responsabilité individuelle. Dans le même sondage 41% des Français jugent que les aides sociales rendent les pauvres dépendant des aides et les incitent à rester dans la pauvreté (aux USA c’est 54%). Encore un petit effort et on pourra jeter aux poubelles du libéralisme tous ces assistés suceurs du pognon de l’Etat. Dans le même sondage l’acteur le plus à même de sortir les gens de la pauvreté c’est le secteur associatif qui arrive en tête avec 31% puis les pauvres 20%, l’état 15%, les entreprises privées 10%, ni les uns ni les autres 24%
http://www.atlantico.fr/decryptage/pauvrete-qui-faute-48-francais-considerent-que-individus-sont-responsables-propre-bien-etre-contre-40-qui-estiment-que-cette-2837140.html/page/0/1
Lorsque l’on regarde les sommes dépensées par les collectivités et l’état on est consterné par la perception de l’efficacité de cet engagement.
Mais que peut faire le réseau associatif sans les relais des collectivités locales, départementales ou de l’État? On peut déjà constater les difficultés du secours populaire et des restos du cœur dans les communes F Haine. La stratégie du F Haine consiste à se servir de la pauvreté comme marchepied et d’intégrer dans sa vision de la solidarité la préférence nationale.
pour le médef la précarité et la pauvreté sont deux aiguillons très efficaces pour contrôler les revendications collectives et individuelles. Et ce n’est pas terminé l’exxxxxxxxxcelent chroniqueur du Monde Arnaud Leparmentier proposait il y a peu de ramener le SMIC à 691€!!
La pauvreté à encore un bel avenir.
Salutations républicaines
@faconjf
Je partage avec conscience ces quelques lignes écrites.
Comme l’a écrit Jacques Sapir, il faut dans l’absolu sortir du chômage. Il le faut à tout prix.
IL FAUT SORTIR DU CHÔMAGE, c’est une priorité.
Bonne soirée
@ Bernadette J. Sapir tente de répondre dans son article « Quel programme économique pour la France en 2017 ? »
http://russeurope.hypotheses.org/5557
Il ne répond cependant pas totalement à la question de l’évaporation du travail ( mécanisation, robotisation, numérique…). Le travail se raréfie ou on le partage ou on le cumule ( gestion des pénuries), la loi El Komry et le programme de Fillon ( 48h/semaine, retraite à 67 ans) ne vont pas dans le sens du partage.
Bonne journée
JF Facon : » »Un sondage, encore un, Ifop pour atlantico de 10/2016 révèle que pratiquement un Français sur deux considère que la pauvreté relève de la responsabilité individuelle. Dans le même sondage 41% des Français jugent que les aides sociales rendent les pauvres dépendant des aides et les incitent à rester dans la pauvreté (aux USA c’est 54%). Encore un petit effort et on pourra jeter aux poubelles du libéralisme » »
Ce qui serait intéressant, ce serait de savoir quels sont les soit disant sondés !
@ JJ si vous interrogez le lien
http://www.atlantico.fr/decryptage/pauvrete-qui-faute-48-francais-considerent-que-individus-sont-responsables-propre-bien-etre-contre-40-qui-estiment-que-cette-2837140.html
vous trouverez la méthodologie, les classes sociales et les appartenances politiques des sondés pour une fois qu’un sondage est documenté… Bon après la sincérité des réponses des sondés, tout est sujet à caution dans un sondage.
Bonne journée