Je ne crois qu’au dialogue direct entre élus et population…Il doit être quotidien et passer par absolument tous les supports possibles. Il n’y a pas une solution mais des dizaines de solutions à mettre en œuvre dans un monde sous tutelle médiatique approximative permanente. Cette lutte entre le pot de terre porté par les partisans de la démocratie participative et le pot de fer forgé dans les certitudes des tenants du pouvoir d’informer est totalement inégale. Depuis des décennies que je m’astreins à assister à toutes les réunions où je suis invité, à organiser des rencontres ouvertes à tout le monde, à tenter de justifier mes prises de position publiquement, à écouter les besoins ou les avis des uns ou des autres et je ne peux que constater que jamais la société surinformée n’a été aussi désinformée. Tous les intermédiaires adaptent les contenus à divers critères dissimulant ou travestissant la réalité puisque la vérité est inatteignable.
La politique n’est plus l’art de mettre en œuvre des valeurs portées par une idéologie mais simplement l’utilisation de techniques de communication pour accéder ou conserver le pouvoir. En fait il suffit de se réfugier derrières des actes matériels de diffusion d’une information pour justifier sa volonté de dialogue. On en est même arrivé à cause d’internet que le dialogue à visage découvert soit éclipsé par des échanges technologiques automatisés… Les rendez-vous sur l’Agora tels que les avaient imaginé les démocrates grecs ont totalement disparu au prétexte que plus personne n’y vient.
Impossible de nier que malgré tous les efforts que l’on peut déployer l’attractivité des rendez-vous avec la citoyenneté ne font pas un tabac. Quand on passe la trentaine de personnes parmi lesquelles une bonne proportion est constituée par des proches ou des habitués on éprouve un certain sentiment de satisfaction. Des milliers d’invitations se dispersent dans le vent de l’indifférence avec une désolante facilité. On dit qu’un mail effectivement cliqué par 3 à 5 % des gens auxquels on le destine est un succès mais son taux de lecture ne dépassera que rarement les 20 % du nombre de cliqueurs… Les envois massifs de news’letters sont classés en spams et disparaissent des écrans de celles et ceux qui parfois désirent les recevoir. Les tracts ou flyers distribués dans les boites aux lettres finissent directement dans les poubelles jaunes. La presse écrite s’effondre et croit que demain des textes lapidaires sur internet remplacera un bon papier de fond ou une enquête poussée sauf que les sujets globaux deviennent tellement complexes que le taux de préhension d’un article supérieur à 40 lignes désespère tout journaliste digne de ce nom. On ne débat plus, on ne lit plus, on ne partage plus, on n’agit plus qu’en situation de crise, on ne soutient plus et on se contente du prêt à porter que nous délire les couturiers des idées toutes faites !
Certains élus de tous bords en portent une lourde responsabilité puisque leur seule obsession devient vite celle de conserver leur pouvoir. Ils redoutent qu’on leur demande de justifier des décisions, des positions souvent prises sur des bases n’ayant bénéficié d’aucune analyse sérieuse sauf à satisfaire une « clientèle ». On trouve aussi celles et ceux qui viennent dans des réunions pour débiter un bréviaire partisan comme pour dissimuler leur manque d’arguments originaux. On vient durant ce trimestre assister à un grand déballage de tous les types d’argumentations pour fuir le vrai débat au sujet de cette loi NOTRe ni faite ni à faire. « Où et quand les citoyens ont été informés, consultés, associés ? » a demandé un participant à l’une des réunions de compte-rendu de mandat organisée par mes soins. Il faut bien avouer que la réponse n’est pas venue de la salle… Le Préfet vient de diffuser les décisions prises par les 53 élus de la Commission Départementale de Coopération Intercommunale. « La démocratie représentative est extrêmement menacée… » a ajouté la personne s’étant interrogée sur sa mise en œuvre. Il n’a pas tout à fait tort et il a même raison. Elle est même très malade. Tout est une affaire de calculs ou de postures. Le fiasco de la réforme constitutionnelle aggrave la situation après le vol du résultat du référendum sur le traité européen !
On assiste à une parodie démocratique avec des annonces faites des semaines avant un débat sans en connaître ni les raisons, ni les contenus, ni les justifications. On affirme que l’on est contre parce qu’il est nécessaire d’être contre pour exister. A l’inverse il est demandé d’être pour même si on a un doute sur le bien-fondé de la proposition. Le qualificatif de « frondeur » devient une sorte d’insulte maniée par des donneurs d’éternelles leçons d’une loyauté intéressée. Le parler vrai reposant sur des convictions parfaitement assumées devient suspect. Au moins dans l’échange direct, dans le dialogue sur des agoras non-institutionnalisées on entend encore des gens à la fin venir vous voir et dire discrètement : « merci. J’ai beaucoup appris ! ». Ailleurs c’est impossible !
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La commune etant l’institution la plus proche de chacun de nous, il devient necessaire de questionner les habitants sur des sujets qui touchent la population au quotidien.
La lecture de votre blog me donne des raisons d’espérer. Vous êtes une espèce en voie de disparition, un élu au service des autres et non pas un élu qui n’a qu’une ambition, c’est d’être élu.
Pour le reste, je suis d’accord sur votre analyse