Il paraît que lors de sa rencontre avec les sénatrices et sénateurs socialistes Manuel Vals a rappelé avec une certaine amertume qu’il devait absolument faire cesser l’affreuse et désolante cacophonie du gouvernement. Sachant qu’elle ne peut plus être virée comme l’ont été Filipetti, Hamon et Montebourg Ségolène Royal se dispense de respecter cette simple consigne intelligente et indispensable en politique. Désormais elle s’accorde le droit de jouer le rôle d’un chef bis du gouvernement avec le soutien discret de l’Élysée. Elle a carte blanche pour occuper les premières positions dans les sondages relatifs aux femmes et aux hommes ayant un rôle à jouer dans la vie collective. Et elle va prendre sa mission de « rivaliser » avec Matignon ou au moins de « réduire » la part médiatique du Premier Ministre. Elle est partie après le soutien qu’elle a reçu des écolos pour une « annonce » par semaine… avec le maximum de tapage pour trouver un écho dans le système perroquet des médias avides de « nouveautés ». C’est ainsi qu’après la suppression des sacs en matière plastique déjà largement mis en œuvre, celle de la vaisselle de même composition que déjà bien des collectivités ont interdit dans les manifestations publiques elle s’est positionnée en Jeanne d’Arc des automobilistes fréquentant le week-end les autoroutes françaises.
D’après elle, «il y a 20% de tarif en trop, puisque quand une autoroute fait payer 100 euros, il y a 20 euros de trop qui sont empochés. Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait une baisse des tarifs autoroutes de 10%, avec une gratuité par exemple le week-end (…) Souvent, je leur ai dit ‘pourquoi vous ne faites pas au moins les autoroutes gratuites le week-end, par exemple, ou aux heures de pointes?’. Ça serait leur devoir ». Interrogée sur les 10% restants, la ministre veut qu’ils viennent «financer le fonds d’investissement sur les infrastructures». Une idée forcément populaire mais totalement irréaliste puisque les décisions antérieures prises par des gouvernements de tous bords ont totalement dénaturés les contrats passés entre l’État si performant et les sociétés privées beaucoup plus habiles dans les négociations financières.
Il faut se poser la question tronçon d’autoroute par tronçon d’autoroute puisqu’il existe des centaine des contrats plus sibyllins et tordus les uns que les autres. En l’état actuel, il n’est donc pas possible d’obtenir des baisses de tarifs sans engager un bras de fer avec les sociétés autoroutières, qui sont protégées par les contrats déjà passés, solides, dénonçables qu’avec de lourdes pénalités. La seule solution serait de renégocier les contrats de concession et de modifier les variables sur lesquels ils sont basés. L’autorité de la concurrence pointait ainsi en septembre « combien le cadre juridique des concessions contraint toute évolution de la régulation du secteur autoroutier, en particulier tarifaire. Ainsi, c’est seulement entre 2027 et 2033, à la fin des concessions, que l’État, récupérant l’exploitation de l’infrastructure autoroutière, pourra remettre à plat une tarification ». D’ici là il faudra que Ségolène Royal le veuille ou non payer sur la base des décisions
Là où elle a raison c’est quand elle juge cette situation scandaleuse compte-tenu du non-respect par les exploitants des contrats signés. « Les autoroutes n’ont pas respecté le contrat qui était le leur, c’est-à-dire qu’elles auraient dû baisser les prix au fur et à mesure de la durée d’amortissement de l’infrastructure. (…) La Cour des comptes dit que les autoroutes n’ont pas respecté le contrat, dans la mesure où elles auraient dû baisser les péages et ne pas continuer à empocher les superprofits (..) Aujourd’hui, la négociation qui va s’ouvrir, c’est que les autoroutes rendent cet argent pour pouvoir faire les travaux d’infrastructure. » Belle déclaration mais il va falloir revoir une par une toutes les concessions… et chiffrer de manière précise les dérives imputables aux gestionnaires. Un sacré travail pouvant prendre des mois. Et le résultat n’est nullement garanti car la rétroactivité aura du mal à se voir appliquer aux contrats signés en 2002, 2004, 2005 lors des « privatisations » décidées pour doper artificiellement les finances d’un Etat sur la pente glissante.
Les gouvernements de droite Raffarin et de Villepin ont cédé ce qu’elles voulaient aux grandes sociétés exploitantes entre 2002 et 2005 ! Ce dernier a été un champion toutes catégories avec las privatisations de la Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (privatisation totale par cession de gré à gré du solde du capital – 75 % – sur appel d’offres, pour 4,03 milliards d’euros) des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (privatisation totale par cession de gré à gré du solde du capital – 70 % – sur appel d’offres) des Autoroutes du sud de la France (privatisation totale par cession de gré à gré du solde du capital – 51 % – sur appel d’offres).
La réalité est là. Il est maintenant impossible sauf à taxer les bénéfices colossaux des sociétés privée (et encore si une taxe est instaurée elle sera répercutée sur les tarifs) de revenir en arrière. Une renationalisation condamnée par l’Europe coûterait la bagatelle de 20 milliards à l’issue d’une opération longue car complexe. Alors il est indispensable d’exercer des contrôles serrés des concessions… et regretter les décisions antérieures. Roulez bolides il n’y a rien à voir !
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Si j’ai bien compris, les sociétés d’autoroute ne respectent pas les contrats en tout impunité.
Mais l’état (c’est à dire nous, cochons de contribuables non fraudeurs) est lui, tenu d’appliquer à son désavantage des contrats léonins signés avec une désinvolture coupable et probablement interéssée, par des gens qui s’imaginent appartenir à une prétendue « France d’en haut ».
???? N’y aurait-il pas un petit dysfonctionnement au niveau des caractères des commentaires ??????
Il semble qu’il y aurait pléthore de points d’interrogation.
Bonjour !
Oui, J.J. ! Petit problème certainement lié à la disparition de l’ encart des » Derniers commentaires » ! ! !
Cordialement.