Existe-t-il une malédiction Hollande, une sorte de poisse communicative qui s’abat systématiquement sur l’environnement présidentiel le plus proche? Tous les lieux et toutes les personnes appartenant au premier cercle sont en effet marqués par l’échec. Il suffit de se recommander de lui ou de lui avoir manifesté un soutien particulier pour que l’échec se pointe. Ainsi quand à l’Elysée les conseillers politiques regarderont les résultats des sénatoriales ils constateront que le phénomène prend de l’ampleur. Il ne vaut mieux pas dans la période actuelle avoir été adoubé par l’occupant de l’Elysée !
Ainsi parmi les « notables » de ce scrutin intervenant après les municipales au cours desquelles on avait constaté que les proches du président avaient eu des résultats pour le moins décevants, il faut remarquer des échecs significatifs. Le « hollandisme » ne se porte pas bien ! Il suffit pour s’en convaincre de prendre les scores de celles et ceux qui le représentent depuis l’origine et qui ont tenté leur chance pour aller au Sénat. Au PS ça devrait faire réfléchir sur la composition des listes de candidat(e)s à venir.
Maire de Tulle, Bernard Combes est un ami personnel de François Hollande et il s’en réclame . Conseiller technique élyséen en charge des relations avec les élus locaux, il s’est illustré ces derniers jours par quelques déclarations notables, comme celle affirmant que François Hollande sera « évidemment » candidat à sa réélection en 2017. Il appartient à la cellule qui travaille au sein du plais présidentiel pour rechercher des solutions afin de… contourner des primaires et à mettre en place les stratégies pour contrôler le maximum de fédérations. Il a vécu la période corrézienne faste en compagnie de celui qui a peu à peu gravi, dans ce département hautement symbolique les échelons pour rafler la mise avant l’élection suprême. Ce fidèle arborant fièrement sa proximité avec l’ex-Président du Conseil général a connu un cuisant échec ne réunissant au premier tour moins… d’un tiers des voix sur son nom. Et à l’arrivée la Corrèze a perdu ses deux élus socialistes ! Il parait que la « réforme territoriale » passe très mal dans un département où François Hollande a fait toute sa carrière sur la relation « communes-département »… La note a été payée par son « collaborateur » comme dirait Sarkozy en parlant de Fillon !
Il y a quelques semaines dans un autre registre Jean-Michel Baylet entraînait les Radicaux de Gauche dans un soutien parait-il négocié au gouvernement Vals. Après avoir exigé la survie des conseils départementaux dans la ruralité… il acceptait de se rallier à François Hollande contre lequel il s’était présenté aux primaires. Il sacrifiait ainsi une douzaine de conseils généraux « métropolisables » abandonnés par l’ADF à leur sort puisque les autres seraient sauvés. Il mettait aussi fin à son ardente opposition à la réforme territoriale.
Lors du dernier remaniement, Jean-Michel Baylet avait réclamé un poste « à la hauteur de ce qu’il a porté pendant la primaire », lequel avait recueilli rappelons-le 0,6% des voix. Le patron du groupe de presse La Dépêche du midi a régulièrement menacé de faire quitter les ministres PRG du gouvernement s’il n’obtenait pas satisfaction sur telle ou telle réforme. Il va quitte le Sénat devancé très nettement par un élu de gauche dissident et un UMP ! Le groupe charnière du Sénat va fondre et Baylet doit regretter de ne pas avoir été plus distant par rapport à l’Elysée!
L’ancienne Préfète Anne-Marie Escoffier était passé au gouvernement après sa réussite aux sénatoriales en Aveyron. Elle entrait dans la catégorie des personnes nouvelles qui avaient rejoint le groupe hollandais. Elle avait vite disparu des radars dans son département d’origine tout en étant la ministre la moins visible du gouvernement Ayrault. Celle-ci perd son siège de sénatrice PRG de l’Aveyron, avec seulement 28% des voix obtenues… et un vrai désastre puisque là, comme en Corrèze, les 2 sièges de sénateurs ont été perdus. Appartenir à un gouvernement dont les membres ont été adoubés par l’Elysée n’apporte donc aucune garantie sur son avenir politique. C’était pourtant une excellente sénatrice qui s’investissait énormément depuis son retour sur les travées du palais du Luxembourg avec d’excellentes analyses… techniques. Mais elle avait largement négligé la proximité depuis des mois pour les allées du pouvoir alors qu’elle n’avait que peu ancrage local. Exit donc la ministre hollandaise !
Son ancien collègue Thierry Repentin, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, est dans le même cas. Il a perdu le siège en Savoie qu’il occupait depuis 10 ans ! En rompant ses liens de proximité (conseiller général, élu local) et en apparaissant comme l’un des hommes liges du Président il a détruit de longues années de confiance tissées aux cotés de Louis Besson. Ses compétences sur le logement social ont été oubliées. Le résultat :une défaite au second tour de près de 100 voix !
En fait si la proximité a triomphé dans bien des cas car elle a été considérée comme un atout celle avec le Président a constitué un handicap. Il semble que les élus locaux se moquent de plus en plus hors des grandes villes où l’appartenance politicienne est figée des étiquettes pour préférer les gens engagés pour la défense de la réalité communale. La défaite de certains socialistes et la résistance de quelques autres reflètent parfaitement l’enjeu des prochaines semaines.
Réformer pour réformer, étrangler pour affaiblir et recentraliser pour mieux contrôler ne peuvent vraiment pas constituer en France les bases d’un succès électoral. Il faudra vraiment s’en souvenir !
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Ah les cro-co-co, les cro-co-co, les crocodi-i-les …
Ils avaient beau avoir la peau dure, les dents longues, et savoir nager …
Ils se sont tous noyés dans un simple verre d’eau de Vals !