Les charpentiers savent parfaitement ce qu’est un « remaniement » qu’ils doivent souvent réaliser après un orage ou un événement climatique ayant dérangé une toiture. L’enjeu est simple : remettre en place les tuiles anciennes essentielles, encore utiles et remplacer celles qui sont fêlées, cassées et qui menacent de laisser passer la pluie accablante qui tombe en permanence. Ils savent, en artisans lucides, que cette opération s’effectue à moindre frais pour l’occupant des lieux mais qu’elle ne peut pas être durable. Il faut donc considérer que de ce coté là François Hollande s’est vraiment comporté en charpentier avec une application stricte de la technique du remaniement. Il l’a réalisé à l’économie et avec l’espoir qu’il pourra enfin s’abriter sous le couvert constitué par des ministres aussi solidaires et protecteurs que les tuiles d’un toit ! La tempête est là et elle peut à tout moment se transformer en ouragan. Et alors il sera illusoire de croire en l’efficacité de ce « remaniement » pour éviter la chute de tuiles !
D’abord il faut peut-être se pencher sur les origines de la « tornade » ayant conduit à la nécessité de grimper sur le faîtage pour remettre de l’ordre dans l’agencement détérioré de la couverture. Ensuite il faudra rechercher les signes forts donnés par les aménagements réalisés afin d’éviter de trop grosses gouttières. Enfin il reste à évaluer le niveau de réussite des décisions prises.
Les responsables des dégâts constatés ressemblent étrangement à ces gamins turbulents, caractériels qui jettent des cailloux sciemment pour mettre en rage les gens installés et certains de leurs positions. Ils provoquent, ils méprisent, ils défient puis s’enfuient avec cette morgue seyant aux ambitieux déterminés satisfaits de leur coup d’éclat. Les trublions de ce type savent que leur provocation les installera au rang de personnes osant tout et surtout « révolutionnaires » car s’attaquant à l’ordre établi. En fait c’est une manière particulièrement efficace quand on est encore jeune de se donner une image positive d’anti-bourgeois dans une société matérialiste aimant les dispositifs bien rangés. Il y a dans tous les cas une arrière-pensée. En l’occurrence celle de Benoît et d’Arnaud est particulièrement visible. A toi le parti socialiste en 2015 et à moi la candidature à la présidentielle dans une primaire éventuelle…L’un devient chef de bande grâce à son exploit et l’autre espère pouvoir revenir un jour se venger des reproches qui lui ont été faits.
Leur action a été préméditée et n’a rien de spontanée car elle est le résultat d’une conjonction d’intérêts bien compris. Ils ont lancé un pavé sur le « toit » gouvernemental et ils l’ont accompagné d’un chapelet de pétards avec une copine révoltée. L’effet a été immédiat : pourchassés et bannis , les casseurs doivent être karchérisés au nom de l’intérêt général ! Les faits ont produit ce qu’ils attendaient et ils vont après une période de récupération vite les faire fructifier dans une bande organisée face au châtelain élyséen. Ils savent qu’un congrès approche et qu’ils auront la sympathie que l’on accorde aux aventuriers et aux jeunes ayant osé dire et faire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ! Benoit et Arnaud pensent que leur heure viendra le jour où ils trouveront beaucoup plus de lanceurs de cailloux autour d’eux ! En octobre par exemple !
Face à ces attaques prévisibles mais que l’on imaginait pas au château aussi prompte et violente le « châtelain » et son « intendant » ont réagi le dos au mur car ils étaient ridiculisés. Dans ces cas là la réflexion se résume à une simple canalisation de la colère. Ne jamais cependant oublier que la réponse doit être proportionnée à l’attaque. On ne tire pas au bazooka sur des briseurs de vitres ! On vire ! C’est fait ! On répare le plus vite possible et on tente d’effacer les séquelles de l’attaque. Mais on reste sur la légitime défense. Première réaction : une répartie de gamin « même pas mal ! » et des constats banals : « Tout va bien ! Au moins c’est plus clair ! » La couverture sera vite remaniée. On l’a fait au minimum en récupérant les meilleures « tuiles » et en allant en chercher d’autres réputés neuves et solides. En général on les trouve pas très loin car il faut faire vite pour parer au plus pressé. Il ne s’agit absolument pas de reconstruire mais simplement de réparer ! Le travail a été fait sans déploiement ostentatoire de moyens et à l’économie. Il n’est pas du tout certain que l’appréciation de celles et ceux qui ont assisté à l’agression soit favorable car les traces seront toujours visibles. Il y a eu un avant et il y aura un après !
Tous les pédagogues le savent, ce n’est pas en mettant à la porte de la classe l’élève turbulent que l’on assoit son autorité. Bien au contraire. Souvent celui qui est sans cesse marginalisé devient vite un repère pour les autres, une sorte de héros sachant défier l’autorité et dans la cour de récréation il s’impose en leader. Le « prof » n’aura pas dans les prochains mois intérêt à se tromper. La sanction sera en effet encore plus impitoyable.
François Hollande est condamné à réussir ou à disparaître. Il n’a pas restauré son autorité par ce remaniement.Loin s’en faut. Il a simplement transféré sur Manuel Valls nommé surveillant général la responsabilité de démontrer que le chemin suivi permettra d’éviter une avalanche de tuiles encore plus forte car celle-ci ne méritait qu’un remaniement ! Mais attention la charpente a été secouée ! Fortement ébranlée.
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Oui, il s’agit bien d’un travail sommaire réalisé par de mauvais artisans et ,hélas, pratiqué dans l’urgence des orages à venir .
La toiture de la République est en danger .
Des décennies de restructurations et de mauvais entretien par des maitres d’œuvre libéraux ,ont affaibli la charpente Républicaine censée soutenir sans faille les principes de Liberté Égalité Fraternité . La couverture construite tuile après tuile donne les premiers signes de faiblesse . Ce ne sont pas les tuiles qui sont en cause , mais bien la structure , volontairement négligée , voire sabotée par des gens qui ont d’autres projets que le maintien en état d’un toit pour le vivre ensemble.On laisse la vermine attaquer la structure , pour mieux affirmer qu’elle est inadaptée aux aléas climatico-économiques que l’on a provoqués par dérégulation !
Heureusement certains proposent de changer tout l’édifice de cette 5e République vermoulue pour reconstruire une 6eme avec cette fois dans le cahier des charges , la participation vigilante de chaque citoyen qui pourra par référendum révocatoire mettre dehors les malveillants .
C’est exactement le même constat à l’école primaire du village .un remaniement ne suffit plus une seul solution repartir sur du neuf au minimum pour sauver la charpente….