Les idées reçues pullulent dans un système médiatique où la répétition n’a parfois rien de pédagogique. Elles s’ancrent dans les esprits et bloquent durant très longtemps les évolutions sociales pourtant indispensables. Le prêt à porter va très bien aux esprits indifférents à toute analyse et à toute logique ! Ainsi circulent de nombreux a priori relatifs à la pratique du vélo : dangereux, très dangereux ! Et alors s’enchaînent (c’est le cas de dire) les observations toutes plus fausses les uens que les autres. Un enfant qui ferait un kilomètre avec une bicyclette en bon état, un casque et selon les moments un couvre cartable réfléchissant sur le dos risquerait sa vie quand celui qui est assis sur le siège arrière de la voiture de maman préserverait sa santé ! Tout, absolument tout, concourt à démonter le contraire mais peu importe les parents hurlent dès qu’on veut leur interdire le Mac’Drive scolaire ! Leur automobile doit pourvoir entrer dans la cour de récréation poser la progéniture qui aussitôt est pris en charge par le service collectif.
Des parkings, rien que des parkings ou des circuits de « collecte » au porte à porte pour que lutter contre l’insécurité ! Marcher ? Pédaler ? Des modes actifs de déplacement de l’ancien temps. On ajoute que le menu de la cantine doit être équilibré réglé par une diététicienne avec des produits biologiques on a un exemple des idées reçues en circulation… non réglementée ! L’obésité augmente. L’effort physique pour un corps sain n’existe plus ce qui fragilise les enfants et ne leur permet pas de résister aux variations de climat… mais rien n’y fait ! L’argument ultime c’est que le jeune cycliste étant au niveau des pots d’échappement des automobiles se polluent les poumons avec les effluents du gazole que dispersent entre autre les autobus de ramassage scolaire et les dizaines d’automobiles amenant un enfant parfois non attaché sur leur siège arrière. Le danger serait hors du véhicule pas dans le véhicule. Idée reçue par excellence ! Des études extrêmement sérieuses ont mis en avant la forte exposition des automobilistes au dioxyde d’azoteet aux particules fines, qui sont produits par le trafic routier à l’intérieur de la voiture.
L’association de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France a démontré, dans l’indifférence quasi générale que la concentration en particulesauxquelles était exposé l’occupant d’une voiture était plus élevée que celle subie par un… cycliste effectuant le même parcours en région parisienne. On pourrait bien évidemment à un degré moindre faire le même constat ailleurs mais on continue à colporter le fait que le plein air est beaucoup plus dangereux que le « vase clos » de l’habitacle ! En fait la localisation des entrées d’air du véhicule: se trouve au niveau du pot d’échappement de la voiture de devant et donc dans les embouteillages ou derrière une automobile diesel à l’arrêt l’air vicié est aspiré et se concentre sous le nez des enfants . C’est pourquoi la plus grande vigilance est recommandée dans les bouchons… mais c’est illusoire de penser que les adultes pressés d’aller et de venir en sont conscients. Un cycliste échappe à ces phases statiques tellement désastreuses : bronchites, rhumes, asthme, maux de gorge, allergies…sont au bout des ces longues minutes d’imprégnation en particules fines !
Sans provoquer de psychose, ces informations doivent inciter à adopter des réflexes simples: aérer quotidiennement son véhicule quelques minutes, aspirer régulièrement la moquette et les tissus des sièges, nettoyer les surfaces en veillant à aérer après pour que les solvants contenus dans les produits d’entretien aient le temps de quitter l’habitacle, éviter d’utiliser des parfums d’intérieur, garder ses vitres fermées et couper l’arrivée d’air extérieur dans un tunnel, en cas de bouchon ou lorsque l’on se trouve derrière un véhicule polluant (car, camion). Une check-list totalement illusoire surtout en période de crise où les automobiles ont une durée de vie accrue. Si on ajoute que souvent les parents grillent une cigarette dans l’habitacle fenêtres plus ou moins ouvertes on frôle le ridicule en epnsat que le danger est à pied sur un trottoir ou à vélo sur la route ou dans la rue. Le tabac constitue une source de pollution très importante, et les particules dégagées peuvent subsister même si l’on roule vitres ouvertes. Le premier réflexe doit donc être de ne jamais fumer dans sa voiture où rien ne l’interdit alors qu’en descendant pour aller boire un café au bistrot la cigarette est dangereuses pour la santé du voisinage. Le lieu le plus pollué et de loin demeure l’habitacle de notre fameuse bagnole ! Le laboratoire de la ville de Paris y a mesuré la présence de trois types de polluants : les composés organiques volatils (COV), le formaldéhyde et les moisissures. Les premiers émanent de la désintégration de solvants, provoquant des irritations de la gorge et des yeux, voire causer des maux de tête ou des vertiges. La concentration en formaldéhyde dépasse dans les véhicules contrôlés le niveau de 10 microgrammes par mètre cube, qui est la valeur en-dessous de laquelle aucun effet sur la santé n’est à craindre. Cette substance que l’on trouve dans les résines déposées sur certains matériaux, peut provoquer des irritations des voies respiratoires et oculaires. Elle est classée cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer, pour une forte exposition. Enfin, l’étude a révélé la présence de moisissures, des champignons microscopiques pouvant causer des allergies qui se traduisent par de l’asthme, une conjonctivite ou une rhinite. Mais sur le vélo ou encore mieux à pied c’est beaucoup plus dangereux ! On vous le répète pour que vous soyez persuadés !
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« Leur automobile [celle des parents d’élèves] doit pouvoir entrer dans la cour de récréation poser la progéniture qui aussitôt est prise en charge par le service collectif. »
Et ensuite les mêmes parents d’élèves viendront manifester leur mécontentement car on ne fait pas assez d’activités physiques à l’école (situation vécue).
Alors qu’un bon petit trajet à pied ou à bicyclette constituerait un excellent exercice.
Et, à propos de danger, cette noria, occasionnée par le « Mac’Drive » scolaire donne l’occasion aux conducteurs de commettre quantité d’infractions qui mettent en danger les usagers de la rue.
– Mais l’essentiel, c’est que le petit ne se fatigue pas et que moi, je ne perde pas mon temps à me garer correctement ( loin, peut-être? impensable !).
Quant aux Pédibus, Carrapat, Vélobus et autres inventions futiles, c’est bon pour les rêveurs et autres utopistes, bref, des gens qui, bien qu’ils se déplacent à pied, n’ont pas les susdits pieds sur terre.