Les scientifiques continuent à proposer au cœur de l’été des exploits technologiques au moins aussi rassurants que ceux des athlètes sur les stades. Ils battent sans cesse des records sans que l’on vérifie vraiment à quoi leur esprit a été dopé ! Les meilleurs en communication d’entre eux se permettent d’insister sur le caractère inédit de leurs découvertes. Ils se dépêchent d’ailleurs de noircir les pages des journaux spécialisés pour laisser une trace dans l’histoire de la science ! Enfin, jusqu’à présent, il leur fallait faire ainsi pour que l’on garde un souvenir de leurs recherches. Et entre la science appliquée et la science-fiction, il n’y a parfois qu’un pas et les chercheurs du Massachusetts Institue of Technology (MIT) viennent de publier leurs travaux, sur un expérience étonnante : réussir à implanter de faux souvenirs dans un cerveau. Évidemment, l’étude a été réalisée sur une souris, en laboratoire, mais s’est avérée concluante. Les professeurs concernés sont parvenus à créer de faux souvenirs de peur chez l’animal, en manipulant les cellules situées dans une zone du cerveau proche de la mémoire. C’est soit-disant une grande première car on savait que les esprits humains oubliaient de plus en plus vite ce qu’ils ont vu, entendu ou dit. Il existait d’ailleurs des méthodes comme le « lavage de cerveau » pour leur ôter toute référence au passé, mais jamais on n’avait réussi à recréer une mémoire totalement artificielle. Exceptionnel…
« Ces expériences représentent le premier modèle animal dans lequel la formation de faux et de vrais souvenirs peut être étudiée au niveau des traces laissées dans le cerveau par tout événement passé », se félicite d’abord le professeur découvreur dans la prestigieuse revue Science. « Une des idées fausses les plus répandues quant à la mémoire, c’est celle d’une image qui reste gravée pour toujours dans le cerveau sans être altérée. La mémoire est en fait très dynamique et est modifiée à chaque fois que nous nous souvenons de quelque chose. »
En clair, il peut exister de faux souvenirs chez l’animal et chez l’homme. Et si on peut en implanter, on doit aussi pouvoir les effacer : « La prochaine étape dans les recherches sur la mémoire se concentrera sur les mécanismes permettant d’effacer ces mauvais souvenirs », explique le professeur américain. Il tient à rassurer tout de même : « De telles expériences sur des humains sont éthiquement inconcevables… » ouf ! Imaginons un peu que cette méthode s’applique en France et surtout en politique… La catastrophe !
Des militants du PS auxquels on implanterait le souvenir de l’union de la gauche ne dormiraient plus un seul instant. On leur donnerait pour l’écran rose de leur nuit blanche un congrès solidaire et réaliste, afin qu’ils puissent aussi faire de temps en temps de beaux rêves. Entre eux, lors des veillées de « courants d’air » ils évoqueraient justement des souvenirs d’anciens combattants face à la Droite. Ils se verraient devant les usines haranguant les travailleurs ou se couvrant de gloire, drapeau rouge en main, sur les barricades. Il existerait un secrétaire national aux souvenirs qui proposerait, comme le veut le fonctionnement du parti, un catalogue de formation lors des journées de La Rochelle. D’accord, on sait fort bien qu’il existe des vantards dont la spécialité consiste à se fabriquer eux-mêmes sans intervention extérieure, des faits d’armes qu’ils n’ont en fait jamais réalisés. « La fabrique » serait couramment parcourue, et il suffirait de se servir sur les rayons ou profiter des têtes de gondole ou des promotions. C’est vrai aussi que beaucoup auraient besoin de « reconstruction » de leur mémoire, car elle est sélective, et ils sont très, très nombreux a avoir déjà oublié certains mauvais souvenirs. Ils ont l’esprit vide et sachant que la nature a horreur d’une telle situation ils ne peuvent que tenter de le meubler avec des sensations nouvelles.
Bien des Français auraient aussi besoin qu’on leur injecte dans un coin de la tête les images ou les faits du fascisme. Comme beaucoup n’ont plus de mémoire de cette période terrible, il faudrait proposer des cures collectives intensives, afin que la peur, comme chez les souris, change de camp. Inutile de préciser que les caciques et sympathisants UMP (surtout les sarkozistes) aimeraient peu qu’on les oblige à revenir en arrière, puisqu’ils passent leur temps à ressasser le bilan exceptionnel de leur idole. On pourrait leur proposer un bain de profit ou une douche bienfaisante au Karcher. Ils aimeraient se faire insuffler des comptes positifs pour leur parti ou une participation au premier rang lors d’un concert de « l’ex madone des meetings ». Enfin que du plaisir en magasin pour redonner le moral ! Christine Boutin exigerait quelques procès de l’inquisition dans lesquels elle serait le procureur, afin de se remettre de ses désillusions du mariage pour tous ! L’avenir des chercheurs du Massachusetts Institue of Technology se trouve donc ici où selon un mot de… Pétain « Français vous avez la mémoire courte ».
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« J’ai la mémoire qui flanche
J’me souviens plus très bien
Quel pouvait être son prénom
Et quel était son nom
Il s’appelait Je l’appelais
Comment l’appelait-t-on ?
Pourtant c’est fou ce que j’aimais
L’appeler par son nom. »
Jeanne Moreau
l’impression que dans le crâne de l’auteur de ce texte il ya un cerveau qui »bouillonne..qui bouillonne »……..trés intéréssant la fiction……
Le bleu, le blanc et le rouge ont imprimé dans ma mémoire des images associées.
A chaque image dont je me souviens, il y a ce mot étrange qui hurle au souvenir :
« la gloire ! »
La gloire du village au stade de rugby, de la gloire de mon père, à la chasse évidemment, celle de ma mère à toutes mes réussites, si petites soit-elles.
Tels les soldats au champ d’honneur, nous étions tous assez idiots pour nous contenter en guise de rémunération d’entendre ce mot en récompense, « la gloire ».
Gloire à vous mon Dieu au plus haut des cieux, était aussi le refrain du dimanche !
Mais qu’est-ce donc que ce mot, quel est son sens, qu’implique-t-il donc, comment le faire comprendre et ressentir à des gosses d’aujourd’hui ?!!
Travailler pour la gloire est entendu comme bosser pour des prunes !
Samedi dernier, alors que je repeignais la porte de mon petit atelier ouvert sur une rue du village, une vielle femme, douce et ouverte d’esprit est venu chercher chez moi l’avenir de son petit fils.
Avenir qu’elle trouve irrémédiablement noir depuis qu’ayant laissé trop longtemps au réfrigérateur un pack de lait, elle n’a trouvé en guise de crème qu’une mixture puante et infâme. « Mais qu’est-ce qu’il ont inventé, qu’est ce qu’ils ont inventé ?! »
Je n’ai rien trouvé d’autre à lui dire que nous ne la laisserions pas seule prendre l’avenir de son petit en main. Nous avons identifié l’ennemi, ce sont les grands financiers, et quand son petit serait en age de se battre, nous serions avec lui.
Cette brave femme, me dit alors, du haut des 80 printemps largement dépassés
« Mon père m’a pourtant enseigné que sans les riches nous n’aurions pas de travail! »
Oui, belle Mamie, mais les riches de votre temps, s’ils étaient insupportablement paternalistes, ils avaient au moins de commun avec nous, la gloire !
Celle d’appartenir à un village humain.
La gloire, souvenons-nous en, est une forme particulière de reflet qui se fait dans nos miroirs, quand notre face peut encore soutenir notre regard.
La gloire est une chose qui ne peut s’acheter ni se vendre.
La gloire est tout ce que nous sommes capable d’engager pour la communauté ou pour notre propre famille, sans rien espérer en retour d’autre que… La gloire !
La gloire si elle se suffit à elle-même a pourtant cette merveilleuse particularité: elle est fort nourrissante.
Car enfin, les chercheurs et d’ailleurs tout le Monde d’aujourd’hui ne sait plus qu’une chose: comment faire fonctionner un cerveau.
Et nous, êtres humains, nous ne fonctionnons pas .
Nous avançons soutenus par l’esprit !
Et l’esprit n’a d’autre mémoire que le jour qui vient, merde aux fous embrigadeurs !