Bien conseillé en communication, une femme ou un homme ayant les moyens de mettre en œuvre une stratégie exploitant la faiblesse du système social peut tout faire accepter par une opinion dominante préférant les approximations affectives aux réalités rigoureuses. C’est ainsi ! Et la situation empire en été, car c’est la période de toutes les supercheries puisque l’on peut profiter aisément de la vigilance collective en baisse. L’indifférence monte d’un cran et on se dit qu’il sera bien temps à la rentrée de reprendre le fil d’un actualité jugée démoralisante. L’été reste donc la saison des « apparences » et de toutes le séries télévisuelles dont les scénarios tournent autour d’une escroquerie plus ou moins réussie ! Chaque année apporte son succès savamment accompagné par une bonne campagne de pub.
Il y a eu, au cours des vacances antérieures, depuis que les « étranges lucarnes » existent, des records d’audience grâce à ce que l’on appelait dans le temps, dans les journaux, « les feuilletons de l’été » et qui désormais se déclinent en images plus ou moins alléchantes. Sous la tente, dans le camping-car, dans le bungalow, la villa ou la maison habituelle on se délecte de ces produits préfabriqués sur de mauvais et de bons sentiments, du sang, un soupçon de sexe tout public, une référence historique, de belles gueules et du fric à voler ou à distribuer (héritages en particulier…). On appelle ces œuvres artificielles la saga de l’été !
C’est une série constituée d’un petit nombre de « téléfilms », diffusés à un rythme hebdomadaire, et disposant d’une trame particulière tournant très souvent autour du secret de famille ou des rivalités de clans (le Château des Oliviers, Les cœurs brûlés par exemple). Dans les années 2000, elles multiplient également les rebondissements policiers (l’Été rouge) et mêlent parfois des éléments surnaturels à l’intrigue (Dolmen), comme le spiritisme (Le Miroir de l’eau) ou même, pourquoi pas, quelques extra-terrestres (Mystère). Souvent on appâte le client en lançant l’opération avant le temps fort des vacances, pour que l’on ne puisse plus s’en passer loin de chez soi, ou on programme les derniers épisodes pour le retour au bercail ! Il faut absolument se placer pour piquer aux autres la clientèle estivale. Les « vieux » des années 60 ont connu le même phénomène avec le tube de l’été pour les bals de campagne et des discothèques…
On sait aussi que ce sont des productions à gros budget, utilisant des décors naturels, et s’échelonnant à l’origine sur une période allant jusqu’à neuf semaines. Certaines contre-performances d’audience ont conduit les chaînes à adopter un format plus court (moins d’épisodes, ou des épisodes moins longs), pour restreindre la diffusion à cinq semaines au plus. On privilégie aussi de grands feuilletons en 2 épisodes comme par exemple « le comte de Monte Cristo ». On tente tout pour le profit de l’audimat ! En 2013 une chose est certaine, la saga dotée d’un scénario bien ficelé avec tous les ingrédients du succès, soigneusement mise en scène par des experts du cinéma, nantie d’un fort soutien médiatique et avec des acteurs prestigieux, a pour titre : « Le tricheur magnifique »
Le premier épisode est relativement ancien. Une sorte de flash-back avec un homme agité, courant de tous les côtés, ayant épousé une vedette du show-business et déclamant sur des scènes prestigieuses des discours enflammés pour chasser les ennemis hors de « sa »propriété, promettant monts et merveilles et surtout de ne pas laisser un sou en « héritage » à celles et ceux qui souhaitaient sa place. Sans scrupule, sans honte et surtout avec l’argent des autres, il a tenté de convaincre que la paradis était libéral et répressif. Comptant sur son succès assuré, il avait continué à bafouer les règles, à se croire au-dessus de toute sanction. Un vrai personnage, antipathique à souhait (les mauvais sentiments), mais adulé par sa famille aimant le prêt à porter idéologique qui devait la protéger des pires ennemis. En définitive, un tricheur sublime et méprisant comme ces joueurs de poker trop certains de leur talent ! Ses producteurs avaient investi des sommes folles dans cette saga qui devait déboucher pour eux sur une véritable rente de situation, avec 5 ans d’exclusivité garantie. Rien n’a tourné comme prévu, et ils ont perdu leurs investissements.
Tout l’art du scénariste consiste à présenter le « tricheur magnifique » comme une victime d’un complot de sa famille qui voulait l’éliminer au second épisode. Avant l’été, on se calque sur les misérables Thénardier. Il faut sauver « Cosette Sarko » que les méchants veulent définitivement condamner à porter les seaux d’eau et à frotter les ors de cette République qui fut leur propriété. On lance alors un vibrant appel aux fans. « Sauvez Cosette et la boutique Thénardier » de la ruine, et alignez quelques pièces et surtout des billets de vos bas de laine ! La famille passe à la caisse mais à contre cœur. Il est vrai que le trou est de 11 millions d’euros pour les producteurs… Le tricheur se retrouve couvert d’or comme Louis de Funés dans (titre prémonitoire) « la Folie des grandeurs ». Le suspense est à son comble : arrivera-t-on à l’exploit de récupérer le montant de la tricherie ? On ne tient pas en place. On multiplie les signaux de détresse ! « Le tricheur magnifique » est une victime, persécutée et livrée aux lions de la finance ! Chaque jour les télés, les journaux, annoncent les progrès de la collecte. En juillet, un drame se noue : le couperet risque de tomber le 31 juillet. Émoi. Angoisse. Suspense insoutenable. Désastre en vue. Le public retient son souffle ! Chapeau : c’est du grand art cinématographique !
Au dernier moment, alors que tout semble perdu, les méchants banquiers acceptent une prolongation. Ouf ! Le rideau tombe sur le deuxième acte. Soulagement du public qui tremblait dans les villas du Cap Ferret, d’Arcachon, du cap Nègre, de Saint Jean Cap Ferrat, de Ramatuelle, de Deauville, des bords du lac Léman et les immeubles de Neuilly ! Les coffres-forts respirent. On enchaîne donc sur un troisième volet de la série du « tricheur magnifique »… pour la rentrée ! Une saga idéale avec fric volé, trahisons répétées, escroquerie morale, famille hypocrite, dialogues larmoyants, une pointe d’exotisme, ennemis odieux (des socialistes imaginez un peu!) suspense intenable et… public conquis ! On échappé à une erreur judiciaire ou à… un accord amiable !
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SarKaustiquement Votre !
Nicolas, Paul, Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa, a un demi frère: Olivier.
Mais ce méchant demi pas frère pour un rond ne veut rien savoir, lui qui est pourtant dans les secrets du Groupe Carlyle !!
Pourtant, ce groupe américain aura bénéficié pendant les jours de gloire de Nicolas de tous les avantages.
La Grèce tout entière en cadeau aux fonds d’investissement, cela n’aura pas suffit à réveiller le sens du sang familial.
Nicolas est parti trop tôt, il n’aura pas eu le temps de rassasier sa meute.