D'odieux comploteurs s'en prennent à la "bande organisée" !

Désormais, la technique utilisée par les personnes prises en défaut par la justice ou les personnes détentrices d’un pouvoir de police est toujours la même : la victimisation ! Au fur et à mesure que les affaires progressent et que l’étau se resserre autour des principaux responsables de faits graves, ils alertent avocats, porte-parole pour confier le désarroi au bon peuple. « On leur en veut… », « on les pourchasse… », « on les attaque… » et le plus souvent, ils sont « les victimes d’un complot… ». C’est devenu un habitude dans toutes les circonstances. Ils arrivent ainsi à retourner l’opinion, avec le soutien de quelques « confidents » professionnels complaisants et à transformer celles et ceux qui ne font que leur métier en « vils calomniateurs ».
Les amis de Nicolas Sarkozy n’y vont pas de main morte dans ce domaine. Ils nient les évidences, en expliquant que leur idole n’a jamais mis le bout du doigt dans la confiture malsaine d’affaires en tous genres. Il est blanc comme neige… et vraiment ses accusateurs sont d’une éclatante malhonnêteté. Même le paisible Raffarin y est allé de son couplet, et les avocats se décarcassent pour s’attaquer aux juges, aux enquêteurs, dont l’indépendance est mise en cause publiquement ! Interrogé sur le dossier judiciaire Tapie/Crédit lyonnais, il a dénoncé « une campagne orchestrée » contre Nicolas Sarkozy, laissant entendre que la justice était instrumentalisée par le camp socialiste. Invité du Grand Rendez-vous (Europe1/i>Télé/Le Parisien), l’ancien Premier ministre avait défendu le principe de l’arbitrage rendu en 2008 pour solder le différend entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, né de la vente d’Adidas. A ses yeux, « c’est une procédure légale » et l’avoir demandée « n’est en rien une faute ».
Ensuite, la justice doit déterminer « de manière sereine », a-t-il dit, « si l’arbitrage a été honnête… Est ce qu’il y a eu de la triche (…), de la fraude, c’est ça la question ! » Et d’enchaîner : « Je suis triste pour la démocratie française aujourd’hui de voir à quel point la justice fait du spectacle, et mon sentiment, c’est que le spectacle actuel de la justice a un seul premier rôle, c’est Nicolas Sarkozy. Affaires Bettencourt, Guéant, Tapie, etc. « Quelle est la cible derrière tout ça ? Toujours Nicolas Sarkozy ! Au fond, la chasse à Sarko engagée pendant son quinquennat est aujourd’hui poursuivie ». On arrive rapidement au fameux « complot » ! Et d’ailleurs immédiatement, l’homme intègre qu’est Bernard Tapie qui n’a rien su, rien vu, rien entendu, rien lu sur l’arbitrage favorable que lui a offert le pourvoir UMP en place, a emboîté le pas ! Il est lui-aussi victime d’un…complot orchestré par les socialistes qui, dans le fond, seraient un peu responsables puisqu’ils sont aussi responsables des primes Guéant, des valises Balladur, des sondages de l’Élysée, des enveloppes Bettancourt, et si, par hasard, ce n’est pas eux, on peut se tourner vers les juges « rouges » qui peuplent les bureaux.
Ils traquent le Tapie avec un acharnement… Qu’il puisse, avec nos redevances, s’exprimer sur le service public, c’est déjà un scandale; mais qu’on le laisse raconter avec son aplomb coutumier qu’il est une « victime », c’est terrible pour la démocratie ! « Oui c’est un complot ! » a lancé à un Pujadas, aussi pugnace qu’un morceau de saindoux sous la canicule, l’homme dont on connaît l’intégrité. Lui, le néo-patron de presse, a affirmé avoir été crucifié par les « journaux ». Il a confié à son confesseur que sa garde à vue de 96 heures « a été très longue, très difficile à vivre », ajoutant qu’elle a été pour autant moins difficile que « les cinq semaines que les médias [lui ont] fait vivre auparavant ». Ces salopards de journalistes qu’il ne paie pas lui en veulent ! Questionné pour savoir qui avait pris la décision de recourir à l’arbitrage, Bernard Tapie a répondu : « Mme Lagarde », ministre des Finances de l’époque. Sans nier pour autant l’implication du président de la République de l’époque : « Il n’est pas pensable, aucunement, qu’il (Nicolas Sarkozy) n’ait pas donné son feu vert. » Mais lui n’était au courant de rien !
Il est affirmatif. Il ne parlait que football et chansons avec le Président de la République.  « Je peux voir Sarkozy 30 fois, pas une fois je ne lui ai parlé de l’arbitrage », a lancé le plus hâbleur et le plus incertain des personnages du théâtre médiatico-politique. Selon lui, c’est Nicolas Sarkozy que l’on « visait dans les faits ». « On a essayé de l’accrocher. » On est donc parti pour la théorie de la manœuvre portée par les forces occultes du pouvoir. Voici notre duo de choc « Tapie-Sarkozy » se défausser l’un sur Guéant, l’autre sur Lagarde, et clamer qu’eux deux, copains comme larrons en foire, regrettent amèrement les mensonges dont on les accable ! La théorie du complot est une explication d’un événement, d’une succession d’évènements, voire de tout ou partie de l’histoire d’un pays ou du monde, reposant sur l’action dissimulée, coordonnée et malveillante d’un nombre restreint de personnes. Alors, vivement que l’on connaisse les noms de ces « comploteurs », pour que la justice les coince et réhabilite ainsi Sarkozy et Tapie, les anges de notre société bien mal en point !

Ce champ est nécessaire.

En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 2 commentaires

  1. Christian Coulais

    « la victimisation ! »
    Qui de l’oeuf ou de la poule ?
    Qui le premier a usé de cette ficelle ? le FN ou ou son petit frère l’UMP ?
    Mais la NSA doit savoir, suffit de demander !

  2. Eric Batistin

    Le plus compliqué dans tout cela est de savoir quel est l’impact réel de cette méthode de « victimisation ».
    Un spot publicitaire, vantant les bienfaits d’une biscotte ou d’une lessive, a un prix. Ce prix est calculé sur l’audience, autrement dit sur la tranche d’age, l’appartenance socioprofessionnelle, et le nombre de lecteurs offerts par le média diffusant le spot.
    Le budget publicité d’une entreprise ne se calcule donc pas au résultat, puisqu’il est invérifiable. Là est la différence entre la publicité et la communication.
    Le bénéfice publicitaire n’est en fait qu’un leurre.
    Une entreprise dont l’activité commerciale est efficace et qui dégage des bénéfices s’offre une publicité fort chère, à un moment d’audience forte à la télévision, ou de pleines pages dans des revues et magazines, sur des panneaux de ville, dans les métros… et nous en concluons que la publicité est efficace !
    Elle est surtout efficace à flatter l’égo des entrepreneurs.
    Pour preuve, prenez le boulanger du coin qui ne peut se résoudre à exercer son activité sans être présent sur les panneaux du stade de foot, dans le journal local, ou tout autre support publicitaire régional.
    Pour autant, irez-vous changer de boulanger si vous avez vos habitudes ?

    Donc, pour en revenir à notre propos, le système de défense « publique » par la « victimisation », avant tout jugement, n’est rien d’autre, vous serez d’accord, que de la publicité, de la communication.
    Si cela est certes une forme particulière de publicité, pour autant, c’est de la publicité.
    Nous ne savons pas quel en seront les bénéfices réels pour les « annonceurs », mais cela est bel et bien de la publicité .
    Ce qui nous permet de conclure que non contents d’être des vilains, ces personnages s’offrent encore le luxe de flatter leur égo !

    Et puis, il me semble qu’il est interdit ou fortement déconseillé par la Justice française d’étaler les preuves ou contre preuves d’une affaire en public.
    En tout cas, cela est imposé aux jurés.
    Apparemment pas aux accusés.

Laisser un commentaire