Dans la série noire, les romans d’espionnage narraient les aventures de femmes et d’hommes recherchant des renseignements dans des pays ennemis au péril de leur vie. OSS 117, James Bond et consorts ont construit une sorte de légende des agents secrets immergés dans les rouages des États. Et des centaines d’honorables personnages ont détourné vers des yeux ou des oreilles intéressés des tonnes de documents réputés parfois ultra-confidentiels. La quête d’informations sur les faits et gestes des puissants ou sur leurs décisions a pris un virage depuis des décennies, mais… nous faisons semblant de ne pas le savoir car il faut maintenir le mythe de l’espion au grand cœur, invincible et flamboyant. Il serait d’une naïveté absolue de penser que les services secrets recrutent autre chose que des techniciens de haut niveau aptes à suivre ou à combattre des adversaires technologiquement aussi forts.
L’affrontement entre services de renseignements devient de plus en plus virtuel, avec de « grandes oreilles » sophistiquées, un « suivi des échanges informatisés », des captations de codes réputés « inviolables », du repérage « satellitaire », des caméras réputées uniquement « sécuritaires », et de moins en moins de présence humaine. Aucun d’entre nous ne peut échapper à ce qui est devenu un gigantesque réseau de Big Brother, et nous pensons que les supposés outils de liberté qui ont été créés au nom du progrès sont sans risques. En fait, tous, absolument tous, constituent des éléments d’aliénation et surtout pas d’émancipation.
Le téléphone mobile, les réseaux sociaux, les cartes de crédit, les échanges par mails, les constructions… et tant d’autres processus d’échanges conduisent inévitablement à une mise sous tutelle d’absolument tous les individus et plus encore toutes les structures. Découvrir avec une indignation décuplée le fait que les services secrets américains maîtrisent le monde grâce aux technologies qu’ils lui ont imposées n’a aucun sens. De tout temps, à jamais l’espionnage a existé et surtout entre amis, car on peut bénéficier d’une méfiance abaissée. La puissance n’étant plus politique mais économique, tous les coups sont permis pour capter ce qui peut permettre de se développer au détriment d’un concurrent inventif mais peu méfiant. Et s’offusquer que la CIA ait truffé des salles et des bureaux de systèmes d’écoute, capturé des mails, détourné des correspondances européennes ne peut être que la manifestation d’une désarmante naïveté.
Les Américains ne sont désormais nos alliés que quand leurs intérêts sont en jeu, et nos ennemis dès que leur système libéral est menacé. Les limites du pouvoir présidentiel aux USA transparaît dans les faits dénoncés par l’ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden. Il met en évidence que les agences de renseignements sont les vrais lieux du pouvoir aux USA, et d’ailleurs on sait quelle part décisive elles ont prises dans des événements mondiaux. Certes la Maison blanche est partiellement informée mais souvent, trop souvent, au niveau interne des rouages et rarement (décisions capitales) dans le bureau ovale présidentiel. C’est comme l’iceberg, la partie invisible est la plus importante ! À l’origine des révélations sur ce programme baptisé Prisme, le fugitif est toujours bloqué à Moscou depuis une semaine en attendant de trouver un pays d’accueil. Il est parti avec une telle masse d’exactions commises par les États-Unis, pays adulé par les admirateurs de l’efficacité dans tous les domaines, que sa vie paraît menacée et que tout sera fait par les services secrets… pour le capturer.
Comme dans le même temps l’Europe est traversée par des intérêts divergents, obnubilée par ses rivalités économiques, gérée par des responsables inféodés aux idéaux libéraux et financiers, elle est totalement incapable de se défendre matériellement face à ces « amis » qui ne lui veulent que du mal ! Et aussitôt, tout le monde s’indigne, s’étrangle, se révolte quand on sait que bon nombre de ceux qui crient au scandale sont souvent complices consentants des services secrets américains, via les leurs ou via leur parti politique. Depuis l’Afrique du Sud, où il accompagne le président américain Barack Obama, le conseiller adjoint à la Sécurité nationale, Ben Rhodes, s’est d’ailleurs simplement contenté de souligner que les Européens étaient « parmi les alliés les plus proches » des États-Unis en matière de renseignement… et, sous-entendu, qu’il ne comprenait pas que les services des pays concernés ne sachent pas que le siège de l’UE était piégé. Ou ils sont tous vraiment nuls ou alors ils sont d’une extraordinaire naïveté qui confine à la complaisance ! Les Anglais savaient-ils ? Les Allemands ignoraient-ils ? Les Français avaient-ils les moyens de savoir ? Les Chinois étaient-ils informés ? Les Russes doivent bien rigoler en écoutant Edward Snowden… relater comment le pays de la statue de la liberté pratique une nouvelle forme de dictature !
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Galileo, le GPS européen, a fonctionné pour la première fois cette année !!!
Mais ne sera opérationnel que…bientôt !
Ce qui veut dire en clair et pour exemple, que si vous réglez le GPS de votre bateau pour rentrer au port par temps de brouillard, vous pouvez rencontrer une falaise ou une plage si les américains décident de modifier les données transmises de quelques degrés !
Ce qui est aussi valable pour les avions, les voitures, les vélos et les piétons utilisant les satellites GPS .
Bonne route.
Le mieux est quand-même de se munir par tous temps d’un vieux sachant lire la route dans les étoiles, c’est plus sur.
Au fait l’étoile qui indique le nord, ça peut aider, c’est la première de la queue de la Petite ourse. On la trouve exactement dans l’axe des deux étoiles formant le devant de la grande Casserole , autrement nommée Grande Ourse.
Ceci étant valable pour l’hémisphère Nord du globe terrestre, et merde aux satellites.