Pour une information… c’est une information ! Fraîche et vraiment indispensable au bonheur quotidien des téléspectateurs, des auditeurs et des lecteurs. On en frémit dans les chaumières… on en rigole aux comptoirs des rares bistrots où l’on évoque encore l’actualité. On s’en réjouit parmi les je sais tout de l’actualité ayant toujours su sans jamais rien dire au cas où…On s’effondre parmi les croyants voyant leur « idole » tomber de son fier destrier à deux roues. Les « unes » seront demain consacrées à une non-information vieille de 15 ans : Laurent Jalabert, plus connu sous le surnom de guerre de « Jaja », aurait été dopé à l’insu de son plein gré. Un drame ! Une calamité ! Un désastre ! Un séisme ! Enfin presque, car sur le Tour, dans les années 90, le véritable scoop serait de publier le nom d’un coureur ayant pissé dans ce qui s’appelait alors une éprouvette sans faire fondre le verre ! Prétendre que l’on est surpris par cette découverte incommensurable relève de l’hypocrisie la plus complète. Le coup de « Jaja » est simplement une confirmation que les surhommes terrassant le mal et la douleur n’existent que dans les contes pour enfants sages. On ne va plus trinquer au «Jaja » devant son poste de télévision, car la potion est amère.
Lorsque j’ai eu le privilège de travailler parmi les journalistes professionnels du service des sports de Sud Ouest, j’ai assisté à quelques prises de bec tonitruantes entre les spécialistes des différentes disciplines. Personne n’épargnait le cyclisme, que chérissait un personnage qu’Audiard aurait aimé, Robert Dutein, passé progressivement du statut de pompier du port de Bordeaux à la Libération à celui de grand reporter sur les routes épiques du Tour d’une France amoureuse des « géants des cycles ». Cet homme était d’une franchise sans limite, mais il vitupérait à la moindre allusion de dopage sur une épreuve qu’il préparait soigneusement en réservant, dès que le parcours de l’épopée était connu, ses hôtels. Pour le reste, il filait avec son fidèle Loulou sur les routes, devant et rarement derrière le peloton ou les échappées. Son départ pour la ville d’où s’élançait le Tour constituait un moment particulier, car tout le monde l’enviait. Être présent dans la caravane et côtoyer au plus près ces hommes mythiques lui donnait un prestige particulier vis à vis des autres. Il n’avait cependant aucune illusion sur son métier, et se contentait d’entretenir la légende, se refusant à voir ce qui était évident. L’arrivée de Tapie dans ce monde où le pognon avait déjà largement perverti les comportements, avait eu raison de sa naïveté apparente. « Roro » était une grande gueule au coeur d’or, réfugiée dans une naïveté déroutante.
En quittant Bordeaux, Robert Dutein jouait les facteurs… Il était allé récupérer la veille, dans le cabinet d’un médecin girondin qui deviendra célèbre, des dizaines d’ordonnances rangées dans des enveloppes portant le nom du coureur auquel il devait les remettre. Il savait pertinemment que ces documents permettaient de soigner des asthmatiques, des cardiaques, des anémiés, des enrhumés qui constituaient le peloton. Elles furent méticuleusement remises en mains… sales pour justifier des prises de médicaments réputés indispensables. Alors, en 98, on en était arrivé au stade supérieur, puisque le dopage s’était systématisé et surtout professionnalisé. Là où de Docteur bordelais faisait figure de gentil copain salvateur, en Espagne on avait le mage Fuentes et ses potions réputées magiques. Et la liste que doit maintenant diffuser le Sénat à la mi-juillet (il serait étonnant qu’elle reste sécrète aussi longtemps) va ressembler au sommet du classement UCI, car le système était passé de la phase artisanale à l’industrialisation ! On jouait simplement la carte de la dissimulation, sauf à se faire prendre la main dans l’armoire à pharmacie.
Jalabert a fait comme tous les autres. Il nie l’évidence avec l’espoir que, 15 ans plus tard, le public sera indulgent. « A la question que je lui posais, il nous a dit très tranquillement que ‘le soir, à la Once, on avait un soin. Est-ce qu’on était dopés ? Non, je ne le pense pas' ». Un sénateur socialiste du Puy-de-Dôme, membre de la commission d’enquête sénatoriale sur l’efficacité de la lutte contre le dopage, déplore le fait que l’ex-cycliste ait nié les faits qui lui sont reprochés, devant cette commission. Le sportif « s’est parjuré », juge-t-il. Ajoutant : « Il avait l’occasion de dire la vérité devant la commission. Je regrette qu’il ne l’ait pas dite ». Et croyez le, en matière de parjure, en politique, on s’y connait ! les yeux dans les yeux !
Encore une fois, personne ne se pose la vraie question : on savait depuis 2004 que les prélèvements étaient positifs. Qu’ont fait les dirigeants qui vivent sur le cyclisme ? Qu’ont fait les organisateurs de la « grande esbroufe » ? Pourquoi a-t-on planqué ces résultats durant…9 ans ? Quelle importance de dévoiler 15 ans plus tard un truquage confirmé par quasiment tous les vainqueurs pris de remords ou contraints à une douloureuse rédemption par l’auto-critique ? Allez, trinquez sans modération un jaune ou un « Jaja », à la santé des prochains vainqueurs. Ne les admirez pas trop s’ils sont sur le podium, et préférez un grand verre d’eau plate à la gloire des derniers ! Montez sur votre vélo, car c’est le meilleur conseil que puisse vous donner un vrai médecin. Vous aurez besoin de vous aérer, car Gérard Holz arrive sur vos écrans… Et ça, c’est insupportable sans dopage !
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Qui est-ce ? « Gérard Holz arrive sur vos écrans »… Jeu de maux-laids, ah ah mollet !…Quiès, les boules là où il faut quand il faut !
Peut-être un jour verra-t-on les libertaires affairistes avouer enfin que leur insatiable besoin de posséder toujours plus n’est que l’effet (cliniquement reconnu) de la prise journalière de drogue.
Ce jour là, la « décroissance » (ou croissance raisonnée) deviendra peut-être à la mode.
Par contre, l’avidité des plus grands prédateurs humains de ce monde est elle sans borne et ne nécessite la prise d’aucun produit modifiant le comportement.
Ces êtres là ne sont que naturellement méchants.
D’ailleurs ils tiennent entre leurs mains le marché de toutes les drogues du monde (Colombie, Afghanistan etc), en ayant un besoin immense pour motiver leurs troupes.
Bon nombre d’hommes politiques, de membres du monde du spectacle, et d’hommes d’affaires ne trouveraient tout à coup plus aucun sens à leur vie sans la prise de drogue.
Les dents leur pousse au fur et à mesure que le produit pollue leur sang !
Il ni a pas si longtemps Zinédine Zidane et Didier Deschamps avais semble aussi des soupçons de dopage pour la période de 1996 à 2002. Mais ont ne vas pas salir des champions quand il rapporte de l’argent et occupe le peuple à penser à autre chose.
Montez sur votre vélo, ce matin il faut soleil, faites un parcours de 100 km à 52 km/h de moyenne, si vous avez de l’eau dans vos bidons et que vous n’avez pas fait de transfusion avant de partir, vous allez rapidement vous apercevoir que vous n’avez pas le bon médicament.
Ne consultez pas, roulez pour vous faire plaisir.
Sacré Gérard Holz avec sa barbe de 3 jours sur une étape du rallye Paris-Dakar, le blaireau admiratif des testeurs de sable à moteur, ses zéros de l’éthique !
Déjà que j’en ai rien à foutre du tour de France des dopés, alors avec la tête de Gérard Holz, c’est trop d’insignifiance, et dire qu’on paye France 2 en tant que contribuables pour ça !
Durant ces années là, de nombreux paysans se sont plaints des bidons jetés systématiquement par les coureurs sur le bord des routes ou dans les champs. En effet, ils avaient constaté que leurs moutons allaient lécher lesdits bidons. Et qu’ensuite, les braves bêtes courraient après les chiens pour les mordre…