Alors que les fonctionnaires commencent à se faire du souci pour les durées de prise en compte de leurs salaires dans le calcul de leur retraite, il en est d’autres qui ne doutent pas de leurs vieux jours. C’est vrai que ce sont de pauvres victimes de la non prise en compte des…primes pour leur pension. Depuis très longtemps les syndicalistes répètent que, justement, le système des indemnités et des primes constitue une atteinte au vrai pouvoir d’achat ultérieur des retraités, alors que d’autres se contentent de clamer que ce qui est pris n’est plus à prendre. Les « gratifications » figurent également, dans le privé, parmi les revenus des cadres. Elles se font au mérite et parfois aussi à la gueule du client ! Cette méthode de gestion des ressources humaines est beaucoup plus inhabituelle dans la fonction publique. Sauf, parait-il, au Ministère de l’Intérieur… où la recherche de l’efficacité a conduit historiquement les pouvoirs successifs à rémunérer les informateurs et… les informés ! Et c’est là la grande révélation : la « balance » et l’auditeur faisaient cause commune.
Cette pluie de billets de banque neufs profitait à tout le monde et à tous les étages puisque des fonds secrets, des crédits non affectés, des rémunérations non déclarées ont été dispensés sans oublier personne. Que dire ? Que penser ? Que faire ? C’est encore une fois démoralisant de constater combien les hauts fonctionnaires son exigeants, critiques, caustiques à l’égard des élus… qu’ils contrôlent avec délectation ! Quelque 10 000 euros mensuels, puisés dans les « frais d’enquête » des policiers, ont été « remis » délicatement entre 2002 et 2004 à Claude Guéant, alors directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, selon un rapport d’inspection. Une enquête administrative avait été demandée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, lorsque Claude Guéant avait expliqué avoir bénéficié de ces primes lorsqu’il était place Beauvau, pour expliquer plusieurs factures en liquide, découvertes lors d’une perquisition le visant.
Les conclusions de cette enquête des Inspections générales de l’administration (IGA) et de la police nationale (IGPN, la «police des polices»), montrent que la pratique des primes aux cabinets, qui n’avait plus lieu d’être, avait «été rétablie» entre 2002 et 2004 à l’Intérieur. Par qui ? Comment ? Pour qui ? Avec l’accord de qui ? «Il semble que la pratique antérieure au 1er janvier 2002», écrivent les rapporteurs IGA/IGPN «ait été rétablie de mai 2002 à l’été 2004» place Beauvau. «Pendant deux ans», selon eux, la dotation attribuée au ministère de l’Intérieur pour les personnels de cabinet a «été complétée par des versements en provenance des frais d’enquête et de surveillance», à «hauteur de 10 000 euros par mois remis au directeur de cabinet du ministre» de l’Intérieur, Claude Guéant à cette époque. Soit un petit pactole de 240 000 euros, s’il n’a pas eu de bonification pour Noël ou pour un départ en vacances ! Une bien faible rémunération des mérites d’un homme dévoué qui, ensuite, avec son Ministre, un certain Nicolas Sarkozy, étendra le système des primes opaques à toute la hiérarchie de la police, conduisant à des déviances graves dans les statistiques de la délinquance. La politique du « chiffre » trouve ici toute sa justification… financière ! Claude Guéant savait de quoi il parlait, mais lui était au forfait mensuel, non déclaré aux impôts bien évidemment. Rappelons au passage que l’on peut évaluer ces émoluments illégaux à la moitié de la somme déposée loin de la France par un certain Jérôme Cahuzac et que la somme planquée a été saisie et fera l’objet d’un redressement fiscal !
La république se pourrit par la tête, et le mal devient extrêmement préoccupant, car il plonge une très grande majorité de gens dans le dégoût de cet étalage permanent d’affaires en tous genres. Partout le même virus contamine les esprits : celui du profit ! L’abstention, fléau de la démocratie, va connaître des niveaux impressionnants. Elle a déjà largement frappé ce week-end parmi celles et ceux qui voient leur France de loin. Ils en sont partis parfois par dépit et ils n’ont pas vu l’intérêt, pour les plus critiques ou les plus désabusés, d’aller voter contre les amis de Sarkozy et Guéant. Ils font donc un retour fracassant à l’Assemblée nationale, après être passé sous l’arc de triomphe du suffrage peu universel. Dans un communiqué, Manuel Valls déclare qu’il « transmet dès à présent l’intégralité du rapport » des Inspections générale de l’administration (IGA) et de la police (IGPN) «au procureur de la République de Paris». Le festival continue et on se prépare à une grève au Ministère de l’Intérieur sur une forte baisse du pouvoir d’achat…des grands commis de l’État. Vous savez, celles et ceux qui traquent avec l’efficacité que l’on connaît, la fraude fiscale !
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Il y a quelques années de cela, je ne dirais ni où ni quand, je me suis trouvé en fâcheuse posture, n’ayant pourtant comme seul but que de vendre ma production artistique.
Un restaurateur fort sympathique (sic) m’avait offert gratuitement pour y exposer mes tableaux tout le hall d’entrée de son établissement.
Ce hall étroit, long et un peu froid, avait en son milieu une sorte d’alcôve où je pourrais, me dit-il, installer une chaise et un petit bureau pour y attendre le client.
L’affaire fut faite, l’entrée du restaurant donnant sur une rue piétonne et touristique je me trouvais donc tout à coup locataire d’une boutique d’expo bénéficiant du passage de la rue et des clients du restaurant. Et ce gratuitement !
Sauf que ce passage était en fait le lieu de rendez-vous des petits marchands de drogue et de leurs clients !
J’ai cru un moment que le pauvre restaurateur débordé par la situation n’avait eu d’autre alternative que de m’offrir cet espace, sans me prévenir des dangers, pour résoudre un problème insoluble.
Ou comment chasser les souris en invitant un gros chat domestique.
Jusqu’à ce que je comprenne le fond de l’histoire.
Le vrai voyou, le gros marchand de drogue, celui qui fournissait les petites fourmis travailleuses du couloir, c’était le restaurateur !
Et planter au mur quelques tableaux avec en prime l’artiste en faction c’était donner à ce hall nauséabond toutes les apparences de la respectabilité.
Et bien, je ne vois pas de différence entre mon aventure et la vie que mènent les gardiens de la paix dans nos cités débiles !
Ce sont de gros matous domestiques qui travaillent pour des voyous.
Pourtant, gardien de la paix de la République ça paraissait pas trop laid comme ambition, au fond, ça pourrait presque ressembler à pompier !
Remarquez, nos militaires travaillant tous pour la préservation des fortunes privées à l’étranger, il fallait bien un corps d’armée dédié aux fortunes privées en métropole.
Comme le dit un vieil ami à moi, jeune provençal de 80 printemps
« C’est un désaaaaastre que tous ces Sinistres qui nous gouvernent »