Ils ne digèrent pas qu'on leur ait volé "leur" pouvoir de nuire !

Il y a une véritable indécence dans le comportement actuel d’une frange de la Droite que l’on avait l’habitude de qualifier de républicaine, c’est à dire respectueuse d’un minimum de principes républicains. Ce constat découle d’une série de prises de position de plus en plus marquées du clan sarkoziste, qui a une vision très simple de la vie démocratique : François Hollande et les partis qui le soutiennent ont usurpé le pouvoir qui revenait de droit divin à leur idole ! D’ailleurs, ils ne manquent jamais de rappeler que le bon Peuple ne souhaite qu’une chose (sondages à l’appui), son retour aux affaires, comme s’ils avaient vraiment quitté avec Kadhafi, Karachi, Bettencourt, Tapie, Buisson et autres eaux troubles le monde des « affaires »… Ils ne vont pas tarder à faire scander son nom lors d’une manifestation du mariage pour tous et faire huer les socialistes, Taubira, et le Président de la République démocratiquement élu et qui assume ce qu’il fait ! Toute décision votée par le Parlement selon les procédures inscrites dans une Constitution élaborée pour le régime présidentiel voulu par…de Gaulle est, soit « illégitime », soit « biaisée », « inutile » ou « absurde ». On assiste à un ballet permanent de contestations plus ou moins larvées des lois, textes et règlements qui se sont appliqués aux autres, mais qui ne s’appliqueraient plus à eux, martyrs du socialisme ! Sans cesse invités à s’exprimer devant un micro ou une caméra, les Guaino, Morano, Balkany, Hortefeux, Coppé, Jacob et consorts réfutent les évidences et les « attaques » contre leur mentor, affublant de faux-nez « politiques » des comportements que personne ne tolérerait chez un individu méconnu. C’est un festival quotidien de déclarations à l’emporte-pièce contre François Hollande avec, parfois, le renfort de Sarkozy lui-même, qui manie son humour narquois et retors en dénigrant de l’étranger son successeur… qui a le terrible défaut fondamental de l’avoir battu et de ne pas l’avoir accompagné à sa voiture le jour de la passation de pouvoir !
Le dernier exemple en date demeure les propos d’Henri Guaino à l’égard du juge Gentil. Ce magistrat porte les stigmates honteux, pour les sbires UMP « tendance le retour », d’avoir considéré qu’un ancien président devenait un citoyen comme les autres. La « plume » élyséenne qui avait écrit les fameux discours de Dakar et de Latran n’admet pas, sans même attendre que le processus judiciaire arrive à son terme, ce crime de lèse-majesté. L’ex-conseiller en laïcité positive avait déclaré que le juge Gentil avait « déshonoré la justice », et avait ajouté dans une déclaration au Figaro que  » le juge, par cette accusation infamante, insultante contre Nicolas Sarkozy, a bien déshonoré la justice! Il a sali la France en direct et devant le monde entier »… Il suffit de penser à la réaction qui aurait été celle des vierges effarouchées si un parlementaire socialiste avait tenu de tels propos après le passage dans un cabinet de juge d’instruction de l’un de ses « amis ». Là, pas du tout, en défendant le « veuf du pouvoir » et « l’orphelin de l’UMP » ce député « parachutiste » avéré a accompli une prouesse méritant un soutien de 102 de ses collègues s’exprimant probablement au nom des femmes et des hommes qui les ont élus ! La justice c’est nécessairement pour les autres. Elle est de « qualité » quand elle exonère Woerth, mais elle est « infâme » quand elle s’en prend à un pseudo-retraité de la politique, protégé durant son quinquennat par des lois d’exception ! L’indépendance doit être similaire à la girouette et s’adapter au vent !
Il est particulièrement significatif de constater que des députés reprennent à leur compte des propos hostiles à un fonctionnaire de l’État chargé simplement de mettre en œuvre les textes qu’ils ont parfois votés. A priori, ils sont plutôt chargés de veiller au respect des codes plutôt que de les contester. Or dans ce cas précis le porte-plume sarkoziste a chargé la barque en qualifiant de « grotesque, insupportable » la qualification d’abus de faiblesse retenue contre Nicolas Sarkozy. « Cette décision est irresponsable, elle n’a pas tenu compte des conséquences qu’elle pouvait avoir sur l’image du pays, de la République, de nos institutions », a-t-il insisté, avant de demander au juge « de venir expliquer aux Français pourquoi il a pris une décision aussi lourde de conséquences ». Tout ça, bien entendu, ne mérite pas de poursuites puisqu’il est sarkoziste et pas « révolutionnaire » de Tarnac !
Il a aussi ajouté que « la justice appartient à tous les Français. Veut-on m’empêcher de porter un jugement moral sur la façon dont un juge d’instruction exerce ses fonctions ? Les juges seraient-ils la seule profession qui n’aurait pas de compte à rendre ? ». L’ancien conseiller très spécial a même demandé au juge Gentil de venir « s’expliquer avec ses preuves ». Selon lui, le magistrat « dévoie le Code pénal ». Et d’ailleurs son sentiment d’impunité est tel que Henri Guaino confirme qu’il a reçu un courrier de la police pour une prise de contact. « A priori, je n’ai pas l’intention de répondre aux questions de cette brigade de répression de la délinquance à moins qu’on n’y aille à cent députés ».
Sous-entendu à peine voilé : ce n’est pas quand ils étaient au pouvoir qu’un juge se serait permis pareil comportement, et c’est donc Hollande qui est derrière tout ça. Ils ont connu dix ans d’interventions directes du Président dans ce type de dossier et donc ils n’imaginent pas un seul instant qu’un socialiste ne le fasse pas comme ils l’ont fait sans vergogne. Et en plus, Hollande, ce « minable », ce « petit », cet « incapable », ce « caramel mou » leur a « volé » la possibilité de continuer à agir de cette manière. Et ça, c’est pire que tout ! Alors c’est pas un juge qui va empêcher leur « chef suprême » de revenir au pouvoir !

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Cette publication a un commentaire

  1. batistin

    Les révolutionnaires de Tarnac, tiennent une épicerie/café participative et servent à manger, de copieux repas dans une petite salle de restaurant pour moins de dix euros.
    Cela est effectivement révolutionnaire, mais le pire est que par grand froid, moins vingt degrés, température ressentie moins trente sept, il est possible, si cela ne dérange personne, de fumer sa cigarette à l’intérieur !!!
    Alors ça, c’est une honte.

    J’ai passé deux années dans ce pays de misère.
    Le plus difficile aura tout de même été ceci: supporter que la porte de l’épicerie/restaurant s’ouvre deux cent fois, en hiver et par grand vent, pour laisser passer toute une brigade de policiers en civils déguisés en autochtones .
    Ils avaient juste oublié une ou deux choses dans leur panoplie d’espion:
    quand on vit en Corrèze on enlève son bonnet de laine à l’intérieur,
    on ne demande pas une note avec tva à chaque café
    on ne demande pas la provenance des champignons ou de la viande
    on ne vante pas les bienfaits de la culture du pin Douglas, on lui préfère les hêtres et les chênes
    on ne parle pas des horaires de train
    on ne pisse pas en bord de route devant une plaque en hommage aux résistants
    on n’emploie pas d’anglicisme à chaque phrase
    on ne discute pas politique, on vote Hollande
    et, pour finir, mais ceci ne peut se comprendre en trois minutes,
    on ne dit pas « au-revoir » en sortant, vu que de toutes les façons, entre hier et aujourd’hui, et peut-être demain, rien n’aura changé.
    Rien, sauf une chose, terrible, terrifiante même.
    La Corrèze est une terre qui a été nourrie du sang des résistants pendant la dernière guerre mondiale. On ne peut y faire trois kilomètres sans tomber sur une plaque commémorative portant cette inscription: ici untel, untel et untel…et untel… furent fusillés par les nazis. Une terre de maquisards, une terre de martyrs.
    Des sacrifices des grands-parents qui se sont battus pour sauver la France de l’envahisseur, les descendants ont gardé deux choses:
    la langue pure et belle, le français, énoncée sans déformation, ni argot, ni anglicisme, mais aussi une forme étrange de protectionnisme.
    Etrange dans sa forme qui pousse les jeunes gens à se fermer au monde.
    Ils vivent entre eux, n’acceptent que difficilement, ou pas du tout les nouveaux venus.
    L’exterieur est d’autant plus mal perçu quand nos dirigeants ne respectent plus aucune valeur républicaine.
    Ce qui se comprend, quand on a tant de morts au service d’une idée belle dans sa famille
    En Corrèze, et ailleurs surement, les effets dévastateurs des abus outranciers d’une classe politique dévoyée aura pour effet, à court terme, que de plus en plus de jeunes gens prendrons le maquis.
    Ce qui est fort dangereux.

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