De l'énergie destructrice à revendre

boissonsLe vin reste une denrée dangereuse pour la santé du commun des mortels…Il fait l’objet de mesures de plus en plus dures sur la publicité et plus encore sur sa consommation. Or tout le monde sait fort bien que ce n’est plus cette boisson qui constitue le fondement de l’ivresse publique et ce depuis longtemps ! Mais on fait semblant de se donner bonne conscience en tapant sur une production de proximité portée par des exploitants de tous les niveaux. En revanche les alcools durs et désormais les boisons réputées « énergisantes », propriétés de grands groupes industriels, échappent à toutes les décisions en matière de diminution de la consommation. Mieux, récemment les taxes majorées appliquées à ces produits très dangereux ont été retoquées par le conseil constitutionnel, grâce à des recours déposés par le lobby de Droite qui les préserve, limitant les moyens de réduire cette consommation de boissons éminemment néfastes pour la santé des jeunes.
Aux États-Unis, le nombre de personnes se rendant aux urgences après avoir bu ce type de produit a doublé en quatre ans ! Il faudrait comparer avec l’affluence des gens ivres ou en danger n’ayant bu que du vin… Pour la seule année 2011, 20 000 malades, pour la plupart de jeunes adultes et des adolescents, ont eu recours à des traitements de choc ! . Les malades présentaient des signes d’anxiété, de tachycardie, voire d’infarctus. Au point que le rapport fait de la consommation excessive de boissons énergisantes un « problème grandissant de santé publique ». C’est aux États-Unis, pays pourtant très libéral sur le plan de la consommation au nom de la responsabilité individuelle à respecter !
Il faut noter que près de la moitié des patients recensés dans l’enquête américaine pour l’année 2011 n’avaient bu que de la boisson énergisante, sans alcool, alors que c’est souvent l’association avec l’alcool qui est dénoncée par les spécialistes, notamment parce qu’elle favoriserait le développement de l’alcoolisme chez les jeunes. Et bien évidemment, on attendra un ou deux cas mortels pour réglementer ces abus, alors que la « défonce » frappe parmi les plus jeunes de manière croissante !
En France, ces boissons à base de caféine, taurine ou guarana, font l’objet d’une surveillance accrue depuis 2008 de la part de l’Agence nationale de la sécurité alimentaire (Anses) mais on attendra que les dégâts soient considérables pour, une fois encore, remettre en perspective toutes les consommations addictives. En juin dernier, l’organisme signalait une trentaine de cas ayant fait l’expérience d’effets indésirables (crises cardiaques, d’épilepsie, insuffisance rénale aiguë…) donc on attend. Un lien vraisemblable a été établi avec deux décès : trop peu pour lancer une opération sanitaire! L’Anses rappelait dans ce contexte que «ces boissons sont réservées à l’adulte et déconseillées aux femmes enceintes (mais ce n’est pas indiqué sur les étiquettes), qu’elles doivent être consommées avec modération (mais aucune indication n’existe) et que, contrairement aux boissons énergétiques, la consommation de boissons énergisantes n’est pas adaptée à la pratique d’une activité physique intense (sauf que les pubs vont un lien constant avec le sport!)
L’idée des défenseurs d’une plus forte taxation était de réduire la consommation d’alcool des jeunes, notamment le «binge drinking» ou ivresse express, en s’attaquant aux boissons contenant plus de 0,22 g de caféine ou 0,3 g de taurine par litre, souvent associées aux alcools forts par les jeunes quand ils veulent « tenir » toute la soirée. La loi a été jugée anticonstitutionnelle au motif que la démarche n’était basée sur aucun « critère objectif et rationnel » (sic). Au cours des douze derniers mois, il s’est donc vendu en France près de 30 millions de litres de boissons énergisantes. Et l’amendement au projet de budget de la Sécurité sociale instaurant cette taxe sur les boissons énergisantes a été retoqué par le Conseil constitutionnel. Alors qu’on continue sans vergogne à stigmatiser la consommation de vin, totalement différente dans la finalité de celle de ces produits artificiels multiples qui n’apparaissent pas au moment des contrôles d’alcoolémie !

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Cette publication a un commentaire

  1. Bonjour,
    pas besoin d’être un sportif de haut niveau pour se charger comme une armoire à pharmacie, les raveurs les détrônent facilement ce qui ne les empêchent pas de conduire autre chose que des vélos.
    L’histoire de l’absinthe qui a enrichit la famille Pernod et la ville de Pontarlier est une illustration de la lutte entre les industriels et les hygiénistes.
    Les industriels du « pinard » ont, en Bretagne, substitué leurs breuvages ( on ne peut pas parler de vin dans ce cas) au traditionnel cidre local et sans taxes. L’écrivain Emile Souvestre (1806 – 1854 ) a écrit dans « Les derniers Bretons » : « Le paysan breton boit en signe de réjouissance aux jours d’abondance. Il boit pour se consoler aux jours de disette. Il a deux consolations : l’église et le cabaret, Dieu et l’eau de vie ».
    Quelle curieuse similitude avec notre époque de fous de Dieu et de consommateurs de produits consolatifs, l’histoire jugera.
    Bon dimanche

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