Je vais créer, fort de mon expérience, une nouvelle agence de formation qui devrait, dans les prochaines années, faire florès. Elle prend en compte des constats sociaux irréfutables qui démontrent qu’un créneau est actuellement inexploité, celui de la préparation aux vacances et au choc qu’elles procurent à celui ou celle qui n’a pas assimilé la rupture qu’elle implique. Tout le monde sait que pour éviter une dépression nerveuse provoquée par l’entrée dans le monde des pensionnés, il existe des stages spécialisés. Même si le choc est moins durable, j’ai constaté que la transition entre un rythme élevé et l’inaction réputée totale, pose problème. Et il est indispensable, comme dans les voyages aériens, que l’on se prépare à « l’atterrissage ». « Nous entamons notre descente vers les vacances . Vous êtes prié(e) de rejoindre votre place et d’ajuster votre ceinture ! » Et oui, il faut d’abord trouver sa place durant cette période inhabituelle. Pas facile, car vous savez bien que votre canapé, votre fauteuil ou votre lit a la particularité de porter votre empreinte et, sauf à les transporter sur un autre lieu, vous aurez bien du mal à vous sentir bien sur tout autre support. On a souvent mal aux fesses prématurément, puisqu’il faut attendrir une nouvelle couche, un nouvel oreiller, un nouveau coussin… et quand on a vu disparaître son mal-être postérieur, c’est souvent le moment de retrouver ses marques. Il paraît donc inévitable, deux ou trois jours avant, de modifier des habitudes millimétrées devant les étranges lucarnes, pour favoriser l’adaptabilité aux vacances et éviter une sciatique ou un mal de dos désastreux pour le moral. Inutile de protester : le mal touche aussi les « demeurés » qui ne quittent pas leur tanière. Là, ce qui fait souffrir, c’est l’accroissement du temps de présence assis ou allongé qui pose problème ! En effet, nous avons une mémoire du temps qui entre dans nos parties charnues. Dès que l’on reste trop longtemps dans une position du penseur de Rodin ou celle de l’affalé béat, les dégâts sont identiques… surtout si, pour faire chic, on est allé faire du vélo plus que de coutume ! Les fesses restent le point faible du vacancier non préparé.
Il faut également travailler sa chronologie interne, ce qui paraît inutile mais qui peut faire effondrer tous les rêves. Plus elle est rigide en temps de travail, plus elle met du temps à se modifier en zone vacances. Avez vous remarqué que, faute de préparation, dans les jours qui précèdent le changement vous avez une peine infinie à répondre à la sonnerie du départ d’un réveil radio ou sonnant. Les matins où il faut encore se lever en bon soldat du capitalisme, on ne pense qu’à rester au lit… et dès que l’on a la possibilité d’engraisser une matinée… on se réveille sans problème à l’heure du boulot. Il en naît une souffrance complétée par un sentiment néfaste de culpabilité. Il existe alors des risques de déprime, car la période d’adaptation peut être plus ou moins longue, et il est fort conseillé de se préparer en se laissant aller à quelques dépassements d’horaires nocturnes dès les premiers soirs. La participation à une ou deux fêtes dès la cessation d’activité constitue un excellent remède contre les réveils prématurés… Et cette dose devient indispensable si par malheur vous vous adonnez à la sieste. A cet égard, il se révèle essentiel de s’entraîner dans la semaine qui précède le basculement vers l’inactivité totale, en sommeillant lors de réunions, de colloques ou de symposiums dans une ambiance climatisée. Entraînez vous à vous laisser partir vers les bras de Morphée et, au moment où elle vous saisit, écartez vous. Ainsi le jour voulu vous éprouverez la délicieuse jouissance libertaire de ne plus vous brimer ! C’est le summum des vacances !
Attention à un autre phénomène que la politique connaît bien mais que les couples ou les familles ignorent : la dépression « cohabitative ». Lorsque l’on est happé (e) par la vie professionnelle ou les engagements prégnants, vous ne vivez pas réellement avec les autres, ce qui gomme leurs défauts ou pire, leurs manies. En revanche, durant les vacances, qu’elles soient conclues avec des « bronzés » amicaux ou des personnes de votre quotidien, vous ressentirez au bout de plusieurs jours une pesanteur sociale préjudiciable à votre ego. Les enfants ou les petits-enfants, la belle mère ou le copain de fac, le copain, la copine, le concubin ou la concubin(e)… ne se consomment pas nécessairement le reste du temps aux doses estivales. La patience, l’adaptation et plus encore la volonté de partager manquent parfois, et il arrive, comble de la mauvaise formation initiale, qu’il finisse par tarder de retrouver les repères figés du boulot. C’est la pire des situations car elle est inavouable et elle vous ronge de l’intérieur.
Il existe également une situation encore plus dangereuse : celle où l’on arrive à vaincre tous les démons précédents pour se sentir coupable de ne rien faire ! Une étrange sensation envahit l’esprit des plus réfractaires aux vacances, sur la chaise longue ou sur le canapé. Ne va-t-on pas vous reprocher d’être absent(e) sur votre lieu habituel de l’exercice de votre métier ? Avez-vous bien mérité cette inactivité ? Comment les autres vont-ils juger le fait que vous qui occupez sans cesse le devant de la scène, vous vous retrouviez dans les oubliettes ? En fait, là encore, la cure préalable se révèle primordiale : se persuader que l’on n’est pas indispensable (c’est dur, très dur!) ! Cette dimension se traduit parfois par le terrible stress du téléphone portable qui ne sonne pas. L’addiction est telle que le silence devient pesant, angoissant, démoralisant ! Là encore une préparation s’impose, en éteignant cet ustensile inutile mais dont on ne peut pas se passer, durant plusieurs heures avant le départ. L’accoutumance à toutes les formes de silences sociaux nécessite un palier de décompression avant et après la plongée dans les vacances. Une descente trop rapide dans ce monde cher à Cousteau ou une remontée trop rapide vers l’agitation de la surface conduit au caisson médicalisé… Et alors là, c’est le drame !
Alors un simple conseil : le bonheur des vacances prises chez soi ou chez les autres, se construit dans sa tête et avec la capacité que l’on a à se mettre hors des conventions. Bonne chance en cette période où le prêt à porter idéologique envahit les vitrines de la vie.
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Après 2 lectures sérieuses, Je me demande si pour 15 jours de repos ,.. …croisière…. famille ou pas …farniente , plage , montagne ou tout le reste !!! il faut combien de jours pour assimiler et se préparer à tous ces chambardements ??
Par mon expérience personnelle , je pense que tout se passe dans la tête.Il y a 3 ans …
Je partais au PAYS Basque pour 4 semaines ..je suis restée 3 mois !! sans revenir dans ma maison ….Beaucoup moins stressant que j’avais envisagé et mon séjour a été magnifique .Pas d’ordinateur c’était défendu …le portable avec modération !et tant d’autres choses sur le même modèle .Le seul lien ..le courrier que je fais suivre
Connaissances, dialogues , belote , jeux de sociétés, musiques , partages , ballades , lectures ..relations nouvelles …je recommence chaque année 3 à 4 semaines et cette cure d’abandon de ces foutues’ habitudes est une cure de jouvence que je recommande à tout le monde .
Ne pas vous inquiéter..vous retrouvez à votre retour des milliers de messages sur votre ordinateur même si vous prévenez avant de partir !! il faut des semaines pour remettre de l’ordre mais ça v
CE MONDE MODERNE ..toujours pressé !! cela vaut vraiment le coup de
casser ses habitudes de retraitée trop occupée…et pour ceux qui courent toute
la semaine : prendre le temps de respirer pour recharger les batteries ……
La vie est précieuse , trop courte et si ardue à la fois ..ALORS … BONNES VACANCES pour ceux qui sont partis , sur le départ .. Pour ceux qui restent ..un peu d’imagination pour agrémenter votre vie et celle de vos proches …
Danye .