Lors de l’examen en séance publique du budget supplémentaire du Conseil général, le porte-parole de l’UMP a décortiqué les lignes du budget, actualisé à la lumière simplement de la réalité. Diminution des recettes fixées par un État étrangleur de la liberté constitutionnelle de gestion des collectivités territoriales et croissance des dépenses sociales nationales contraintes : une équation insoluble dans le contexte actuel. Le seul problème, c’est que les propos sentencieux et démagogiques sur des décisions supposées laxistes ou étonnées, prises évidemment par des « socialistes » irresponsables, évitent d’effectuer l’état des lieux du quinquennat sarkozyste. Retenir des détails pour les transformer en vérités universelles constitue un aveu de faiblesse, puisque l’on est dans l’impossibilité de proposer une autre stratégie ou une autre affectation des priorités. D’ailleurs, le « refus de participer au vote » dénote une dérobade que plus de la moitié du groupe UMP n’a pas voulu assumer ! En fait, le « devoir d’inventaire » de la gouvernance Fillon devrait rendre ses partisans plus modestes, mais c’est au-dessus de leurs forces, surtout quand les morsures d’une déculottée historique restent cuisantes. Durant la semaine qui s’ouvre sera pourtant entamé l’inventaire qui rendra certains propos ostentatoires et quelques tweets moins glorieux…
Le gouvernement hérite en effet, selon les premières estimations de 1,5 milliard d’euros de dépenses non financées, selon une information diffusée à la veille de la présentation du rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques de la France. C’est « l’ordre de grandeur », indique-t-on à Bercy, interrogé sur le chiffre de 1,5 milliard dévoilé par le JDD, et qui correspond aux dépenses « mal financées » par les prédécesseurs du ministre du Budget actuel, dont l’arrogante Valérie Pécresse. La continuité républicaine avait conduit Fillon à proclamer dès l’automne 2007 que la France lui avait été livrée par le gouvernement UMP de de Villepin en situation de « faillite ». Bien évidemment, la Cour des comptes n’avait pas été invitée à le vérifier, puisque le rapport aurait été un désaveu d’une gestion dont Nicolas Sarkozy était responsable comme Ministre de l’Économie et des Finances.
Parmi les dépenses non financées que le rapport de la Cour des comptes doit détailler, figurent notamment 300 millions d’euros qui concernent la prime de Noël pour les allocataires du RSA et diverses mesures de solidarité. En outre, 200 millions d’euros portant sur des baisses de charges promises aux agriculteurs n’ont pas été provisionnés, tout comme des programmes pour l’hébergement d’urgence et des dépenses militaires. Le ministre du Budget avait déjà indiqué que le dixième mois de bourses promis par l’ancienne majorité aux étudiants, représentant 150 millions d’euros par an, n’est pas financé, entre autres « impasses » budgétaires laissées, selon lui, par le gouvernement Fillon. Lors d’un déjeuner avec Martine Faure, députée de la Gironde, au milieu de la semaine dernière, Valérie Fourneyron a demandé à ses ex-collègues de soutenir ses démarches auprès de Bercy car il lui manque… plus de « 50 millions » de crédits pour seulement faire face aux engagements de son prédécesseur. La Commission Nationale de Développement du Sport a engagé quasiment tout son budget par anticipation sur des équipements (grands stades, Arénas…), parfois purement électoralistes ! On est loin du pinaillage de quelques supporteurs inconditionnels du sarkozysme, niant les réalités pour se donner des allures de chevaliers blancs de la gestion publique ! Et tout est au même niveau !
L’audit de la Cour des comptes confirmera ce lundi matin sans grande surprise qu’il manque entre 7,5 et 8 milliards d’euros pour respecter l’objectif d’une réduction du déficit public à 4,5 % du PIB cette année. Il va falloir y ajouter les promesses non financées, les recettes inexistantes, les dépenses engagées sur les prochaines années, les prévisions positives exagérées et l’application du fameux principe « après nous le déluge socialiste ». Et le pire, c’est que les médias vont répercuter sans cesse les mesures difficiles ou dures à mettre en œuvre pour uniquement « boucher des trous », alors que les électrices et les électeurs attendaient du bonus ! Cet audit des finances publiques, sur lequel le gouvernement Ayrault va s’appuyer pour ajuster sa politique budgétaire et fiscale, mériterait une procédure pour présentation de budget non sincère et non véritable comme ne manquerait pas de le réclamer les censeurs hautains d’autres documents plus modestes. Le budget du Conseil général est, lui, à cet égard, totalement transparent, sans impasse, sans recettes fantomatiques, sans subterfuges honteux… Le « paradis » politique est dans le détail, car c’est la meilleure manière de masquer l’essentiel. Il faudra, à tous les niveaux, beaucoup de courage pour restaurer simplement un équilibre précaire des comptes et, bien évidemment, il faudra être prêts à assumer une impopularité dont vont se délecter les analystes superficiels, soucieux de se « faire » du « socialiste ». Les racines du mal sont pourtant profondes et anciennes, mais l’argument est tout trouvé : ça n’intéresse personne !
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Merci Jean-Marie. Il y a très longrtemps que je voulais t’écrire. Tes infos sont très précieuses, à l’instant, ça m’a permis de répondre à un type de courriel assez lamentable (raciste, calomnieux) que je reçois régulièrement d’un citoyen de notre canton. J’ai encaissé, par courtoisie mais les propos aussi vils, ça suffit !
Amitiés
M-C
La droite a bien été forcée reconnaître, placée devant l’évidence, que Jospin leur avait laissé une situation financière saine. C’est sans doute ce qu’ils appellent le chaos socialiste.
En finances publiques, une règle fondamentale est de ne pas engager de dépense si les crédits de paiement correspondants ne sont pas disponibles. Ce qui semble un peu normal. Sauf pour les ex-ministres UMP et leur big boss à talonettes qui se sont allègrement assis sur la plupart de ces règles, comme en matière de marchés publics (sondages élyséens sans mise en concurrence, passage en force du ministre pour l’éviction de la Cimade de certains lots de la gestion des centres de rétention administrative et les attribuer à un organisme assez opaque mais dont le dirigeant est un proche de Copé etc.). Alors aujourd’hui, la situation est tendue certes, mais c’est bien parce que pendant 5 ans, nous avons été dirigés par un gouvernement voyou (et même avant). Tout n’est pas la faute de la crise, loin de là.
Non, tout n’est pas de la faute de la crise. Les cadeaux fiscaux faits aux plus riches depuis 10 ans couvriraient l’augmentation de la dette sur cette même période!!
Le problème, avec la Cour des Comptes, c’est qu’elle « profite » de ses audits pour réclamer plus de rigueur, encore plus de rigueur….