Ce qui est impressionnant dans le monde politique, c’est l’incapacité totale des leaders à se remettre en cause ou à changer de stratégie. Même après une défaite cuisante, ils n’effectuent aucune analyse objective de la situation, se contentant de répéter les erreurs qui ont causé leur perte avec une tendance à dénigrer les… autres, suspectés d’avoir révélé leur incurie ou leurs erreurs. C’est une constante qui traverse toutes les sensibilités et, avec le système médiatique actuel, les coupables sont très vite désignés. Et pourtant, dans cette période de revanche, exacerbée par la peur de perdre totalement le pouvoir, l’UMP à tous les étages, maintient les trois principes ayant causé la défaite de son mentor : approximation de la gestion, mensonge sur les objectifs et mépris pour toutes celles et tous ceux qui ne partagent pas leur vision sociale !
Ces « nobles » pensées ont étayé le parcours de l’ex-président et ont fini, malgré le miroir aux alouettes télévisuel, par ne plus être supportées par une majorité de Françaises et de Français. Il y a eu dans le vote des présidentielles un rejet de la personne Sarkozy, mais aussi de la gouvernance UMP visant à travestir les échecs et plus encore à nier les évidences ! Pour les législatives, rien ne changera, et les ténors survivants maintiendront le cap, avec l’espoir qu’une partie de l’électorat qui en a eu ras le bol de se faire gruger, fera un retour vers le « malheureux perdant dénigré injustement par ces socialistes incapables de faire face avec courage à la crise ! » Et c’est parti pour nier les évidences !
Les premières mesures gouvernementales cherchent à redonner confiance dans « le » politique en respectant des engagements pris, et aussitôt l’UMP revient à ses techniques historiques. Chute des rémunérations ministérielles de 30 % : il pratique une comparaison hasardeuse et qui n’a aucun sens. En effet, la mesure est prise pour le quinquennat et pas de manière circonstancielle pour le seul gouvernement actuel. Le salaire reçu par le Président, le Premier ministre et tout le gouvernement est fixé pour 5 ans, de manière durable… ce qui n’empêche pas Copé d’effectuer un calcul d’économies sur le seul premier gouvernement des deux quinquennats ! Approximation, mensonge et mépris !
« François Hollande en avait fait la mesure symbole de son État exemplaire » mais, « dans le même temps, le premier gouvernement de François Hollande compte 14 membres de plus que le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy », déclare-t-il : « On passe de 15 ministres, 4 secrétaires d’Etat et 1 Haut-commissaire à 34 ministres et ministres délégués, soit une hausse de 65%. La baisse des salaires de 30% ne peut pas masquer cette réalité : le gouvernement de François Hollande va coûter beaucoup plus cher au contribuable. D’autant qu’aux 14 ministres de plus, il faut ajouter les dizaines de collaborateurs en plus, les moyens de fonctionnement. » Jean-François Copé a raison : le premier gouvernement de François Hollande, conduit par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, compte effectivement 14 membres de plus que le premier gouvernement Fillon et ne comprend aucun secrétaire d’État, qui sont moins bien payés que les ministres délégués. Le coût de fonctionnement du premier gouvernement de François Fillon avoisinait les 273.000 euros, soit 37.000 de moins que le gouvernement Ayrault… mais il faudra effectuer la comparaison sur la durée pour en vérifier le bien-fondé. La différence réside dans le fait que dans le même temps, l’ex-Président de la république avait augmenté son salaire durablement et que les Ministères avaient embauché à tour de bras !
Le patron de l’UMP omet également de noter que dès le mois de juin 2007, à l’issue des élections législatives, le gouvernement Fillon était passé à 31 membres, un nombre identique à celui du dernier gouvernement du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le coût total mensuel net de ce gouvernement avoisinait alors les… 415.000 euros, salaire du président compris. Soit près de 100.000 de plus que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault (310.000 euros environ) après la réduction (rétroactive au 15 mai) de 30% du salaire des ministres du gouvernement. Ceux-ci ne pourront, par ailleurs, s’entourer de plus de 15 collaborateurs, contre 10 pour les ministres délégués, et non pas de « dizaines de collaborateurs », comme le dit Jean-François Copé. Encore et toujours les valeurs UMP qu’ils appliquent dans toutes leurs critiques mensongères des gestions de la gauche ! C’est un désastre pour le débat démocratique, et la confirmation d’une volonté collective d’encourager le poujadisme et le populisme F.N. sur le fonctionnement de la République ! Le phénomène va s’amplifier dans les prochains jours. Tous les ministres partis au cours de cette journée de passation de pouvoir ont laissé derrière eux un bilan fantastique, mirobolant, positif.
La ministre du Budget, Valérie Pécresse, assure qu’elle laisse les choses en bon ordre, en mettant en avant la certification des comptes 2011 de l’État par la Cour des comptes. Selon le ministère du Budget, les magistrats valident les comptes de l’État avec sept réserves substantielles, soit le même niveau que l’an dernier, en dépit d’exigences accrues : un triomphe qu’elle vante devant les caméras et Jérôme Cahuzac. Approximatif. Mensonger et méprisant, puisque la Cour des comptes dément avoir certifié les comptes publics 2011 : « La Cour des comptes fait savoir que la procédure de certification des comptes 2011 de l’État n’est pas achevée et qu’elle fera, comme chaque année, connaître sa position le 30 mai ». Ce n’est qu’un exemple puisque, partout, le « vidé » a donné des leçons au « nouveau », que ce soit Guéant, amer et provocateur (il a quitté son Ministère dans le plus grand silence comme désavoué par tous les fonctionnaires !), Bertrand annonçant une fausse mesure sur les pensions devant un Sapin médusé, Baroin vantant sa gestion qui a accru la dette, Bachelot qui termine avec un système en bonne santé, Juppé et une présence respectée dans le monde… et tous les autres, tous plus brillants les uns que les autres ! Tellement exceptionnels qu’on en arrive à se demander si on n’a pas fait une erreur en les renvoyant, pour les plus courageux, devant le Peuple !
C’est pareil sur le terrain, au quotidien : haute idée d’eux-mêmes, prétention ostentatoire, mensonge en guise de justification, mépris réel des « petites » gens issues du Peuple qui ne votent pas en leur faveur ! Haine de la Gauche qui les a privé de leur bien, rentable et profitable : la France !
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Et OUI cher Jean-Marie, vous avez tout dit !
Labourage et Paturage sont seulement les deux mamelles de la France, trop mal représentées par celles de l’UMP …
Très amicalement,
Gilbert de Pertuis, Porte du Luberon
bonjour
je ne trouve pas ou changer mon adresse dans le blog
est il possible de chger et mettre celle ci jointe
merci
alain