A chacune de ses interventions publiques, avant de se reposer au fort de Brégançon, aux frais de la République, le candidat UMP, a exacerbé la peur d’une entrée de la France dans une crise à l’espagnole si les Français avaient l’audace de le licencier.Il a oublié (mais c’est une habitude!) que le pays auquel il a consacré les dix dernières années de sa vie politique est déjà depuis plusieurs mois dans la spirale qui conduit à des mesures largement plus douloureuses que celles annoncées. La pression des marchés va débouler dès la semaine qui suivra le second tour ! Nous ne sommes pas la Grèce, nous ne sommes pas tout à fait le Portugal mais nous ne sommes pas très loin de l’Espagne… Et c’est le gouvernement espagnol qui pourrait faire la comparaison avec la France ! Le donneur de leçons, qu’il n’a jamais comprises ni apprises, avait évoqué « ce grand pays », « aujourd’hui emporté dans une crise de confiance », après huit années de gestion socialiste. Mais que pourrait dire un gouvernant socialiste sur les décennies de gestion libérale française? Ruinée financièrement, détruite socialement, démoralisée collectivement, la France devrait être plus modeste vis à vis de ses partenaires européens. Mis à l’écart par les dirigeants de son propre camp sur le vieux continent, après avoir fait croire qu’il avait leur soutien, Nicolas Sarkozy accuse par avance son successeur potentiel de faire encore plus mal que lui. C’est de la pure vanité, car c’est quasiment impossible. Actuellement, les remboursements de la dette sont effectués massivement avec les disponibilités pour éviter la mise en évidence de l’augmentation des taux des emprunts nécessaires pour faire la jointure. La France stagne, elle est criblée de dettes, les déficits publics sont intenables, le chômage est élevé, la compétitivité et l’attractivité sont en berne, la désindustrialisation, en marche… mais elle est très au-dessus de l’Espagne, selon celui qui l’a conduite vers ce précipice. La dette coûte très cher : les intérêts à servir représentent 50 milliards d’euros. Et les taux d’intérêt sont actuellement faibles parce que la Banque centrale européenne a injecté près de 1.000 milliards d’euros depuis novembre, à un taux de 1%. Mais ça ne durera pas ! En fin d’année, il faudra s’approvisionner sur les marchés financiers, et il y a fort à parier, si l’on se fie aux réalités des derniers jours, qu’ils ne feraient pas de cadeaux si Nicolas Sarkozy revenait aux affaires !
Le président-candidat ne cesse de stigmatiser le laxisme financier potentiel de l’opposition : « A ceux de nos compatriotes qui veulent la gauche, je veux vous dire, vous aurez la Grèce et vous aurez l’Espagne ». Les Ibères en ont repris une couche, dans une interview publiée dans le JDD. Le chef de l’État en campagne y a rappelé, en bombant le torse, ses engagements de rigueur budgétaire: « J’ai promis que l’on serait à 0% de déficit en 2016 et à 3% en 2013. Je le tiendrai scrupuleusement, car je suis convaincu que les Français n’ont pas envie de connaître le sort de la Grèce, ou de vivre les mêmes difficultés que l’Espagne ». Et ça ne fait que commencer. Les Grecs et les Espagnols vont servir de thermomètres à la gestion future de la Gauche, mais surtout pas d’évaluateurs à la politique actuelle de celui qui s’affranchit de tout esprit de solidarité européenne. Outre-Pyrénées, le nouveau gouvernement, outrancièrement conservateur, n’a pas du tout apprécié de se voir accuser d’être aussi mauvais que pourrait l’être la Gauche française. Une vraie insulte pour ceux qui font le maximum pour être dignes, justement, des marchés financiers . « C’est un non-sens de comparer l’Espagne avec la Grèce, même si ensuite on peut critiquer les politiques menées par leurs gouvernements socialistes respectifs », a vivement réagi le ministre espagnol de l’Économie, vexé comme un torero sifflé par le public. Cet ancien secrétaire d’État du gouvernement Aznar, qui a la charge d’un pays en récession, miné par le chômage (22,85%), le déficit (8,51% en 2011) et des taux d’intérêts en hausse, a condamné sans aucune retenue des propos purement électoralistes. Il s’est d’ailleurs empressé de donner des gages aux agences de notation qui auraient pris au sérieux les rodomontades de l’un des plus mauvais gestionnaires européens. Le Ministre réactionnaire ne veut pas qu’on le compare à des socialistes car lui, il a présenté la semaine dernière un plan de rigueur drastique, censé ramener le déficit à 5,3% du PIB en 2012. Et c’est donc une preuve de sa fidélité à des principes économiques dont on sait qu’ils ne seront pas efficaces ! « Moi comme candidat, j’ai du respect. Je ne vais pas dire que Nicolas Sarkozy a mis le pays dans la même situation que certains de nos voisins » a répliqué François Hollande de manière beaucoup plus réaliste. Les socialistes ne changeront en effet rien à la réalité : nous prenons le chemin de l’Espagne si nous ne changeons pas justement de gouvernance sociale, économique et politique. En revanche, la comparaison avec la Grèce est un peu prématurée.
Le matamore UMP aurait pu au passage signaler que plusieurs études ont rendu compte ces derniers mois d’une augmentation des dépressions et suicides en Grèce, où la crise économique et sociale a fait bondir le taux de chômage, chuter salaires et retraites, paupérisant des pans entiers de la population. Le programme de celui qui a beaucoup changé, mais qui a laissé les traces indélébiles des effets de son idéologie dévastatrice, ne promet rien d’autre que ce qui a été appliqué au Portugal, en Espagne et en Grèce. Alors que des élections législatives anticipées sont attendues à Athènes, le suicide d’un retraité anonyme a fait réagir l’ensemble de la classe politique (quand le malheur arrive on devient opportuniste), qui y voit le signe du « désespoir » et de « la dépression » de la population grecque. En Italie, également sous le coup d’une sévère cure d’austérité, un maçon poursuivi pour fraude fiscale à Bologne et un Marocain de Vérone qui n’était plus payé depuis des mois se sont immolés par le feu la semaine dernière.
Dans le fond le choix va donc devenir très facile : se suicider collectivement en suivant un joueur de pipeau pour aller droit vers le précipice, ou lui tourner massivement le dos, en allant résolument vers l’espoir du changement dès maintenant. Et je propose que par solidarité européenne, nous offrions des vacances à Nicolas Sarkozy dès le 7 mai au matin. Il a le choix : la Grèce avec le yacht de son ami Bolloré ou l’Espagne en compagnie de la famille royale dont le gendre a été mis en examen pour quelques affaires louches. Dans les deux cas, il sera à l’aise !
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Pourquoi en Espagne ?
Qu’il aille se faire voir chez les Grecs. Et dès le 22 avril !
De toute manière, le petit bonhomme accumule mensonges sur mensonges dans tous les domaines.
Samedi on le voyait plastronner au 20 heures sur la « 2 », amusant un public tout acquis, démontrant la vanité des crainte que pourrait inspirer la centrale nucléaire de Fessenheim, en usant d’ironie à propos des risque sismiques, paraît-il imaginaires (dernier incident en date : secousse de Rambervillers en 2003, 5,5 échelle de Richter, à moins de 100 km).
Et l’assemblée de rire complaisamment à ses propos vengeurs !
Or le risque sismique contrairement aux déclarations de notre Attila existe donc réellement : il suffit de consulter la carte des risques sismiques. Si je l’ai en ma possession, je suppose que le chef de l’état doit pouvoir se la procurer facilement. Non ?
Bonjour,
je crains qu’il ne faille attendre cinq années de plus pour la retraite de Toopty1er… Cinq années pendant lesquelles la m….e qu’il a jetée en l’air va lui retomber sur le nez! Et nous PCDF* de l’opposition serons les cibles de ses affidés, ponctions sur les salaires et les retraites, nouveaux impôts en tous genres, régime sec pour les « assistés », diètes à répétitions pour les régimes sociaux… Tout cela émaillé de révoltes et de grèves durement réprimées.
Français qui avez peur du retour de la gauche, avec Toopty1er vous serez propulsés dans le vide sidéral sans scaphandre. Dans les aventures de Toopty 1er, après « les bijoux de la Clarastafiore » voici « objectif NUL ». Ne manquez pas ce prochain album!
* PCDF= pauvres C..s de Français
bonne journée Pascale
Le montant emprunté par les banques portugaises à la Banque centrale européenne a progressé de 18% en mars par rapport à février pour atteindre la somme record de 56,3 milliards d’euros, a annoncé lundi la banque centrale lusitanienne. Cette somme excède largement le précédent record de 49,1 milliards empruntés en un mois atteint en août 2010, avant que Lisbonne n’accepte un plan d’aide du FMI et de l’Union
Voici l’avenir avec Sarkozy…
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi qu’il voulait économiser dix milliards d’euros dans les secteurs de la santé et de l’éducation… C’est bien du sarkozy pas du hHollande ! .