Les quinze derniers jours de la campagne présidentielle risquent d’être surréalistes mais dramatiques pour la démocratie. Dos au mur, car les résultats du second tour n’évoluent guère, le candidat-président table seulement sur un emballement des événements après avoir viré en tête au premier tour. C’est sa seule préoccupation, et à cet égard il va s’agiter dans tous les sens, agresser tout ce qui bouge, vendre de la poudre de perlimpinpin politique et surtout surfer sur toutes les peurs. Il est vrai que ça a marché depuis quelque temps, et les recettes éculées imprègnent encore les inconsciences. Il va utiliser toujours la même technique de communication, en jouant sur les peurs en tous genres pour rassembler autour de lui toutes les rancœurs, les irrationalités sociales, les antagonismes personnels, les faits divers les plus odieux…, car il sait que la raison n’existe plus en politique. » Si elle existait, expliquait hier soir Henri Emmanuelli, on ne peut pas admettre un seul instant qu’après avoir ruiné et martyrisé la France, il existe encore plus de 50 % des électrices et des électeurs dans ce pays qui puissent voter pour lui! Ce serait désespérant pour la démocratie! »
Le camp sarkozyste le sait, peaufine, et va lancer une nouvelle peur similaire à celle du bolchévik avec le couteau entre les dents, prêt à égorger le bourgeois ventripotent : si François Hollande est élu à la tête du pays, la France s’enfoncera dans une crise à l’espagnole. «La situation que connaissent aujourd’hui nos amis espagnols après celle qu’ont connue nos amis grecs nous rappelle à des réalités. Les Français ont un choix historique à faire, nous ne pouvons refuser de faire le choix de la compétitivité, de l’innovation, de l’investissement et de la réduction des dépenses publiques». «C’est un objectif impératif, ajoute le candidat. Toutes mes propositions s’organisent autour du retour à l’équilibre des finances publiques en 2016. Le moindre relâchement, la moindre prise de distance avec la parole que la France a donnée à l’Europe, et c’est la crise de confiance, la situation dans laquelle se trouve l’Espagne». Et c’est parti ! Plus de référence à l’Allemagne prospère que nous devons absolument imiter, mais une odieuse prévision, alors que, justement, c’est son gouvernement disparu miraculeusement depuis plusieurs semaines ( Mais où est passé Fillon, le « collaborateur » ?) qui a conduit le pays sur les pas espagnols…
C’est angoissant et révoltant de constater qu’il agite le spectre de la hausse des taux d’intérêt, de la baisse du salaire des fonctionnaires et de la diminution des retraites, car en définitive, il annonce son propre programme s’il est élu! Et ça passe comme une lettre aux Français dans une boîte aux lettres, car la grande majorité des adeptes du « canapé-télé-irréalité » se complait dans l’absurdité d’argumentations déconnectées de toutes sources honnêtes et fiables. Même les Espagnols n’ont pas aimé… Le ministre de l’Economie, Luis de Guindos, a estimé que le parallèle établi par Nicolas Sarkozy entre les politiques économiques de l’Espagne et de la Grèce était «un non-sens», et qu’il ne s’agissait que de propos de campagne électorale. Sauf que personne ne le sait, comme personne n’a eu connaissance, après des milliers d’heures de présentation des événements toulousains, que l’avocate de Mohamed Merah avait donné des preuves matérielles concrètes de la fin plus ou moins suspecte de cette histoire trop bien montée pour être simpliste! Nous surfons sur la facilité, l’approximation, le mensonge, la médiocrité et surtout sur le pire des arguments : la peur !
« En France, pour atteindre l’équilibre en 2016, l’effort de redressement se chiffre à 125 milliards d’euros, dont une partie est déjà intégrée dans le budget 2012. Pour le reste, 75% de l’effort passera par une réduction des dépenses publiques, 25% par une hausse des recettes, selon le chef de l’État sortant. Ni l’assurance maladie, ni les collectivités locales n’échapperont à la rigueur. Ces dernières devront appliquer la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Nicolas Sarkozy oppose son projet à celui de François Hollande, accusé d’organiser « le matraquage fiscal des familles et des classes moyennes », de proposer « un festival de dépenses nouvelles ». Lesquelles? Il l’ignore, mais du moment que ce n’est pas lui qui l’a inventé un matin en se levant, c’est mauvais pour le pays, comme si, en 5 ans, il y avait eu une mesure ayant empêché l’accroissement de la dette, de créations d’emplois dans les cabinets ministériels, du nombre des chômeurs, du déficit commercial, du nombre d’agressions des personnes, du taux de réussite scolaire… Rien. Absolument rien n’a fonctionné, mais au pir il ajoute simplement au pire une dose supplémentaire de défaillance morale ! Mais qu’a-t-il fait en créant ou en augmentant 32 taxes différentes qui pèsent chaque jour sur tous les secteurs de l’économie et sur le pouvoir d’achat? « En Gironde il n’y a que les huitres qui ne sont pas surtaxées! Et encore je n’en suis pas certain! » expliquait hier soir Henri Emmanuelli. Quid de la création de la TVA sociale ? Ce n’est pas du matraquage fiscal injuste ? Quid des taxes sur les mutuelles ? C’est un cadeau fait aux malades ? Quid des modifications subtiles des tranches d’imposition sur les revenus ? Ce n’est pas de la supercherie fiscale ? Quid du transfert de la suppression de la Taxe professionnelle vers les impôts des ménages ? Ce n’est pas de l’hérésie sociale ?
La campagne sarkozyste va s’appuyer sur deux principes aussi simples que désastreux. Le premier : plus on cultive la haine des uns envers les autres plus on vérifie que diviser permet toujours de régner. Le second : toutes celles et ceux qui sont contre moi ou qui mettent simplement en doute ma magnificence gestionnaire sont dangereux pour le pays! En fait, pour résumer le déferlement des prochains jours : « ayez peur de tout, car plus vous perdez pied en vous résignant à vivre terré dans vos certitudes, plus vous augmentez mes chances de me sauver des multiples ennuis personnels qui m’attendent ! Enfoncez vous davantage pour me sauver » Et ça, c’est une certitude !
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Oui, son programme fait peur, leurs programmes font peur (car « donner un sens à la rigueur » reste de la rigueur!)!!!!!!
Jean-Marie, ou est passé la Gauche ??? Vous la retrouvez, vous, dans ce programme Social – Démocrate, avec sa rigueur, ses suppressions d’emplois, ses coupes sombres dans les dépenses publiques, et j’en passe ???
Voici quelques bonnes idées de Gauche, la vraie:
http://www.youtube.com/watch?v=aNIX7wdmQNw&feature=youtu.be