Ils sont effondrés ! Impossible de savoir s’ils ne vont pas se mettre en grève dès l’élection de François Hollande. Il paraît que certains sont prêts à se retrancher dans les vestiaires, à faire un carton et à finir au ballon… comme n’importe quel hooligan ! Les transferts internationaux de joueurs de football ont représenté en 2011 2,25 milliards d’euros pour un peu plus de 11.500 transactions, a annoncé la Fifa dans son rapport du Transfer Matching System (sic), son système de régulation des transferts. Ouf ! on est rassuré : la crise ne touche pas tout le monde, et il a fallu que François Hollande vienne gâcher cette sérénité économique par une annonce déplacée sur l’imposition des hauts revenus.
L’affaire est juteuse, car entre le 1er janvier et le 31 décembre 2011, plus de 11.500 transferts internationaux ont été enregistrés par le système, soit plus de 30 par jour en moyenne, avec des pics en janvier, juillet et août, périodes de « mercato » dans la plupart des pays. Pour le seul 31 août, journée la plus chargée de l’année, 317 transferts d’un pays à l’autre (les transferts au sein d’un même pays ne sont pas pris en compte dans le système) ont été conclus.
En cas de transfert onéreux, le montant moyen constaté est d’environ 940.000 euros mais le montant médian est de 150.000 euros seulement. Pour le sport spectacle, ces sommes sont véritablement ridicules. Les disparités sont fortes également en termes de salaire annuel, puisque le niveau moyen s’établit à 183.000 euros (on est loin, très loin des absurdités que l’on entend sur le million de revenus nets imposables à 75 %) et le niveau médian annuel 32.000 euros seulement… La folie touche certainement une bonne partie du monde du ballon rond, mais on sait dans le milieu que souvent les contrats sont rédigés… avec une clause : impôts payés, pour les joueurs essentiels. Ils y ajoutent souvent la maison et même parfois les repas ! Pour avoir traîné durant une bonne quinzaine d’années dans le monde du football professionnel, je sais qu’il existe mille et une manière de tromper le fisc.
Bien entendu, François Hollande ne visait pas les « idoles aux pieds agiles », mais voulait s’en prendre, en premier lieu, aux hauts revenus des grands dirigeants du CAC 40 et de celles et ceux qui s’enrichissent en dormant sur leurs deux oreilles pendant la crise. Mais inévitablement, le football français s’est vite emparé de la polémique puisque toutes les grandes vedettes du music-hall ont depuis longtemps installé leurs pénates fiscales en suisse ou ailleurs ! . Si elle ne concerne pas toute la Ligue 1, un joueur de notre championnat ne touchant en moyenne « que » 45 000 euros par mois, les grands clubs ont bien vite fait la grimace. Pour exemple, le Paris Saint-Germain compte 18 joueurs qui seraient concernés par la mesure de François Hollande. Un scandale que l’émir du Qatar, qui sait ce que payer des impôts ne veut pas dire, ne supportera pas longtemps une telle brimade, et revendra ce club dans lequel « ses » stars ne pourront plus rouler sur l’or ! Imaginez un peu : il ne pourra pas faire venir Beckham… sauf comme c’est encore le cas à lui donner de l’argent de poche en France et à lui verser des sommes folles depuis le Qatar vers des comptes à l’étranger ! L’astuce est aussi vieille que la querelle entre Tapie et Bez qui l’ont mis en œuvre durant toute l’époque des caisses noires extérieures.
« Tout le monde a hurlé devant le salaire, certes obscène, qu’aurait touché David Beckham s’il était venu au PSG. Mais il en aurait reversé beaucoup aux impôts. Avec une tranche à 75%, des joueurs comme M. Beckham ne viendront jamais. Et cela fera zéro euros d’impôt » explique un docte dirigeant du football français. Un argument qui ne tient pas pour Vikash Dhorasso, soutien pour le moins iconoclaste de Hollande. « Que les footballeurs soient plus ou moins riches ou qu’ils aillent jouer à Arsenal ou à Manchester United, j’en ai rien à foutre ! Et que le niveau de la L1 baisse, je m’en fous complètement ! a lancé ainsi l’ancien Parisien, sur RMC. Moi, ce qui m’importe, c’est que le quotidien de ceux qui galèrent et qui souffrent parce qu’ils n’ont pas de pouvoir d’achat ou parce qu’ils ne peuvent pas se loger, s’améliore. »
C’est vrai que l’on va gâcher les immenses affiches sportives que sont en France un exceptionnel Sochaux-Evian Thonon, un rutilant Ajaccio-Auxerre, un exaltant Lorient-Brest ou un tonitruant Valenciennes-Lorient. Les enfants du samedi, qui s’ébattent joyeusement sur des stades pelés ou boueux vont être atterrés par cette annonce socialiste. Les bénévoles qui passent leurs loisirs à entraîner, transporter ou encadrer des équipes de jeunes, plus ou moins respectueux, des banlieues, vont mettre les drapeaux de leur club qui vivent de subventions raréfiées, de lotos plus ou moins lucratifs ou de ventes de calendriers, en berne ! Les élus des communes soumises aux diktats normatifs de fédérations justifiant ainsi leur existence, vont s’effondrer en pleurs. Bref, c’est l’apocalypse qui menace ! Le monde du ballon rond va mal tourner à cause de François Hollande, dont on sait qu’il est pourtant un passionné justement de football depuis son enfance rouennaise ! « Le cercle vicieux est engagé: les bons footballeurs partiront à l’étranger, les stades vont se vider, et les diffuseurs télé arrêteront de surpayer un spectacle qui ne vaudra plus grand-chose. En temps de crise, le football est plus que jamais important. Il apporte joie et détente (sic) » a doctement expliqué le Président du club de Lille ! Il a oublié de préciser pour celles et ceux qui peuvent encore se payer une place dans un stade payé avec les impôts locaux, et mis à disposition de clubs privés parfois cotés en bourse !

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