Nicolas Sarkozy va accumuler les propositions chocs les plus démagogiques sous l’influence de son gourou élyséen, ex-rédacteur en chef de Minute. Comme il va tout faire pour que Marine Le Pen ne parvienne pas à être candidate, il cherchera à séduire par Sarko-populisme (1) l’électorat des démagogues de tous poils qui se fondent dans le noyau dur d’une extrême droite toujours ancrée dans la France insaisissable. En fait, cette stratégie va provoquer une onde de choc chez les Députés UMP sortants qui voient venir avec angoisse une triangulaire mortifère, quel que soit le sort de leur mentor élyséen. Ils savent que pour se sauver, le Chef de l’État peut très bien les entraîner dans sa chute. S’il en fallait une preuve, elle est fournie par leur enthousiasme à soutenir des effets d’annonce permanent qui les coupent d’une part importante de leur électorat. Ils se défilent. Ils se rendent à l’Elysée à reculons et surtout, ils se déboutonnent en privé. Ils savent que les réformes leur ont déjà coûté très cher, car elles sont apparues comme inutiles et dogmatiques. Ils se démarquent sur le terrain tout en faisant des courbettes au candidat putatif avéré ! Plus personne ne veut assumer le…passif selon une expression célèbre, et la majorité oublie le passé !
La commission des Finances de l’Assemblée nationale a par exemple rejeté l’article premier du collectif budgétaire créant la TVA sociale en raison de…l’absence de nombreux élus UMP qui a permis aux représentants de la gauche de se retrouver majoritaires à diverses reprises. Il serait idiot et bien naïf de croire que ces absences étaient fortuites, car elles sont toutes calculées. Un mot d’ordre confidentiel a circulé pour manifester le mécontentement sans être contraint de l’afficher ! Les députés UMP ont donc préféré rester… à la maison, pour ne pas endosser la responsabilité d’une mesure impopulaire.
« C’est beaucoup de bruit pour rien. Ça ne changera rien au vote final », aurait affirmé le ministre de l’Économie François Baroin en commission, comme ces garçons vexés par une trahison. Il a en effet vécu un véritable calvaire, se faisant tailler en pièces sur chaque article de la loi des finances rectificative. Il va falloir au Président du groupe, peu sarkoziste, assumer ce qui passe réellement dans le monde politique pour un camouflet. Celui qui faisait de la TVA sociale le pivot de son plan de rigueur supplémentaire, ne trouve pas une petite majorité en commission, où le vote n’est pas public, pour la soutenir. Plus personne ne veut vraiment suivre le joueur de flûte conduisant la troupe vers le précipice. Au minimum, l’UMP ressent un malaise, à double titre : droitisation outrancière incomprise par beaucoup qui la jugent suicidaire, et attaques inutiles contre la masse des électrices et des électeurs non réceptifs au discours sarkoziste. Bien entendu, ce sera présenté comme une manœuvre de la Gauche, et tout rentrera dans le rang face aux caméras, mais il n’empêche que les désertions « officieuses » sont là.
Il n’y a plus qu’une solution : que l’on embauche, comme lors des sorties présidentielles, des figurants, puisque l’absence de nombreux élus UMP a permis à la gauche de faire adopter en commission plusieurs amendements, ramenant notamment de 7 à 5,5% le taux de la TVA sur les livres. Tout un symbole !
(1) voir la chronique :
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