Des centaines de commentaires « officiels » sur la chute du triple A vont fleurir sur les écrans des télés, les ondes radiophoniques et sur les pages des journaux. Ils se succèdent tous pour se pencher ou s’épancher sur un non – événement puisqu’il fallait être d’une absolue mauvaise foi pour ne pas savoir qu’il y a déjà un bon mois que le verdict était acquis. C’est dans l’ordre normal des choses, et avant la fin de l’année 2012, il est aisé de prévoir une nouvelle forte dégradation de la situation.
En fait, de tout ce qui a été diffusé ou publié, il ne faut retenir qu’une synthèse, essentielle car c’est la seule qui parle vrai dans cette période où la langue de bois et le mensonge fleurissent : « C’est une politique qui a été dégradée, pas la France », a affirmé François Hollande depuis son QG de campagne à Paris, mettant en cause les manques « de cohérence, de constance, de clairvoyance et surtout de résultats » du président sortant. « Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique, et même une obligation pour son gouvernement. C’est ainsi qu’avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue ». Le reste n’est que délayage médiatique subalterne ou rideaux de fumée idéologiques, qui tentent de masquer la dure réalité : toutes, absolument toutes les réformes UMP vendues comme des potions miracles par des charlatans ou des bateleurs de foire se sont révélées inutiles et surtout aussi efficaces que des placebos ! Fini le triple A et dans la joie, la bonne humeur, et surtout avec indifférence, engageons nous dans le AA+
En fait, le véritable A et le plus dangereux dont est désormais dotée la France, c’est « l’Amnésie ». C’est sur cette réalité que le peuple devrait noter la joyeuse bande ministérielle qui a sévi depuis une décennie ! Car bien entendu, elle n’est responsable de rien, elle n’a rien vu venir, n’a rien entendu des critiques antérieures et surtout elle n’a dit aucune ânerie ! C’est la base de l’analyse que les éminents spécialistes professionnels de la désinformation vont diffuser avec une éthique particulièrement évidente.
Amnésie, c’est en effet le premier A ! Il faut revenir à 2007 pour se souvenir (mais qui le dénonce) que le gouvernement UMP-MODEM antérieur aurait mérité une dégradation forte de la notation externe de sa politique. Le principal jugement dont il faudrait demander à l’Ina la restitution fut l’œuvre de… François Fillon. Et il n’y a rien d’étonnant à ce que ce dernier ne s’émeuve pas d’avoir restitué le pays dans une situation proche de la liquidation judiciaire, alors que lui l’avait trouvé en « faillite » le 7 novembre… 2007.
« Le mot de faillite n’est plus un mot abstrait. » François Fillon n’avait pas mâché ses mots en présentant son nouveau (le second) plan de rigueur, sensiblement différent du précédent, daté d’ il y a seulement deux mois . Fin août, le gouvernement avait en effet presque exclusivement tablé sur des hausses d’impôts, ce qui avait suscité une certaine grogne dans la majorité. Cette fois, le premier ministre a préféré insister sur les dépenses. Les différents ministères furent appelés à se serrer la ceinture, avec 500 millions d’euros d’économies supplémentaires à trouver dès… 2012 (en plus du milliard d’euros annoncé à la fin de l’été) et encore un milliard d’euros les années suivantes. Les dépenses sociales sont aussi ciblées. L’assurance-maladie devrait économiser 700 millions d’euros de plus. Une imbécillité qui n’avait rien changé à la réalité, car les réformes iniques ont continué. L’amnésie fera que rares seront celles et ceux qui se souviendront que chaque fois les destructions menées par un gouvernement incohérent, spasmodique, cynique, mais prenant, via les médias dominants, les gens pour des gogos ! La « faillite » prédite par le « premier collaborateur » fut annoncée, et désormais on peut vérifier qu’elle a été le premier engagement UMP ayant ét&é respecté !
L’amnésie qui frappe le pays favorise l’oubli de paroles historiques sur le triple A, sanctuarisé en veau d’or pour le monde du profit. » Cet acte d’accusation se nourrit des déclarations officieuses prêtées au chef de l’État, mais aussi de celles, très officielles, d’Eric Woerth, alors ministre des Affaires sociales, ou d’Alain Minc, économiste proche du président. « Aujourd’hui, la politique économique française est attachée à un principe: ne pas perdre de vue le triple A. » (RTL, 30 avril 2010). La crise des dettes de la zone euro, qui commence début 2010 et ne cesse de s’amplifier, conforte l’Élysée dans son choix de la dramatisation. Dans une interview à L’Express (4 mai 2011), Nicolas Sarkozy affirme: « Si l’on n’avait pas fait la réforme des retraites et le « un sur deux » [non remplacement de un fonctionnaire sur deux partant à la retraite]… la France ne serait plus dotée du triple A. » Et il y en aurait encore beaucoup de fanfaronnades et d’excuses pourries justifiant des mesures sanctionnant la croissance, tuant les services publics, diminuant le pouvoir d’achat, sacrifiant les valeurs républicaines !
Amnésie : ils sont brutalement frappés d’amnésie. Ils ne savent plus qui a vendu la sanctuarisation du triple A. Ils ont tout oublié. Ils sont irresponsables et surtout coupables, mais savent que rien ne peut leur arriver, car leur politique repose sur le tripe M : manipulations, mensonges, mirages !
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C’est bien le problème pour la gauche: pas d’adversaire politique mais une bande de menteurs menée par un expert. Ce sera par définition beaucoup plus difficile de mettre cette piste aux étoile hors jeu puisqu’elle ne défend aucune politique digne de ce nom et fait feu de tout bois: très ravageur dans les médias !
L’Europe, et particulièrement les pays du sud de cette dernière, France y compris évidemment, sont de surcroît devenus une zone de consommation qui produit de moins en moins, le printemps 2012 n’aura sans doute rien d’Arabe !
Et Hollande va nous faire un autre plan de rigueur (50 milliards prévu), sans revenir sur ceux mis en place par le gouvernement actuel, tout en continuant à rogner sur les prestations sociales et les dépenses budgétaires, sans embaucher plus de fonctionnaires ni rétablir la retraite à 60 ans….. Et ce sont les banques privées qui continueront à financer le budget national aux taux qu’elles auront choisi, alors qu’elles ont été renflouées par nos impôts avec de l’argent qu’elles laissent bien sagement engraisser dans les coffres de la BCE… Et les matières premières continueront à être soumises aux spéculateurs, faisant ainsi artificiellement monter les prix, paupérisant un peu plus une part croissante de la population… Et le dumping social continuera, les frontières étant ouvertes grand large… Et la BCE restera « indépendante », c’est-à-dire inféodée aux ultra-libéraux de Goldmann-Sachs…
Et l’Europe disparaitra, emportée par le « toujours plus de profits immédiat » qui nous gouverne…