Il ne faut pas se priver du plaisir immense de berner la naïveté des électrices et des électeurs ne connaissant pas forcément les réalités de la gestion nationale. Le programme prévu par l’UMP illustre à merveille un langage politicien qui va finir par assassiner la démocratie. Une énorme supercherie et même une vraie arnaque. D’abord, parce que le concepteur de cet attrape couillons navigue aisément sur l’ignorance des principes républicains fondateurs du vivre ensemble français. Ruiné par des réformes à contre temps ou même à contre sens, démantelé par des volontés ultra-libérales, vampirisé par le monde opaque du profit et des profiteurs, le pays ne sait plus qu’il existe des missions régaliennes de l’État. Il doit les assumer par obligation constitutionnelle, car elles sont la garantie des principes de « liberté, d’égalité et de fraternité ». L’éducation, la justice, la sécurité, la défense, la santé pour ne parler que de ces secteurs constituent le socle des actions que la République doit aux siens. Et bien évidemment, depuis une décennie, la Droite française, inspirée par les principes Club de l’Horloge, met, jour après jour, un terme à ce qu’elle appelle le « tout État». Dans cette lignée, Jean-François Copé, comme Bruno Le Maire, n’ont de cesse de clamer, flamberge idéologique au vent, que leur programme ne devra pas coûter un euro supplémentaire à l’État. Eux qui n’ont cautionné que des mesures iniques comme le bouclier fiscal (on n’en parle plus), la modification de l’ISF, les exonération sociales sans effets, les cadeaux faits au secteur économique sans contrepartie…jettent par-dessus bord tout ce qui peut l’être pour allécher le gogo et lui faire croire que demain on pourra encore raser gratis. Une campagne électorale permet toutes les promesses, puisqu’en 2007 ça avait marché plein pot avec des slogans de tête de gondole sur le plein emploi, sur plus aucun SDF, sur le pouvoir d’achat, sur l’insécurité, sur l’éducation et sur tout ! Cette fois, il faut faire mieux ; promettre encore plus et laisser accroire que l’on continuera à vivre à crédit ! Pour financer les 30 milliards d’euros de dépenses nouvelles prévues sur la totalité du quinquennat, l’UMP promet d’en économiser autant.
L’État et la Sécurité sociale, notamment sa branche chômage, devront en assumer chacun un tiers, soit 10 milliards d’euros, à raison de 2 milliards d’euros par an. Pour les 10 milliards restants, il s’agit, en fait, de les faire économiser aux autres. C’est la première fois qu’un programme présidentiel comporte une clause imposant des… économies aux collectivités locales, dont les finances sont théoriquement strictement de leur ressort. Départements, villes, régions, communautés de communes, devront collectivement se serrer la ceinture de 2 milliards d’euros par an. C’est une grande nouveauté, qui consiste à priver des élus de leur pouvoir de décision, et c’est dans le droit fil de la première étape qui a consisté à supprimer totalement pour les régions la liberté de gestion (plus que des dotations et des compensations), en l’ayant réduite à la portion congrue pour les départements (seul le Foncier bâti).
Qu’elles le veuillent ou non, les collectivités (très majoritairement gérées par la gauche), devraient, selon l’UMP, effectuer des coupes drastiques dans leurs dépenses, essentiellement tournées vers les services de proximité ou la solidarité. Si elles refusaient, l’État agirait en taillant dans les contributions ou les compensations promises et, comme c’est déjà le cas pour les allocations sociales (RSA, APA ou PCH), en n’honorant pas ses engagements, souscrits lors de la suppression prétendument bénéfique de la Taxe professionnelle…
Facile! Selon l’UMP, les collectivités locales verront donc se réduire leur dotation de fonctionnement. Cela sera d’autant plus facile que, depuis la réforme de la Taxe professionnelle (TP), qui les prive de toute latitude pour lever des impôts, leurs ressources sont désormais dans les mains de l’État. La boucle est bouclée, et ce que j’ai maintes fois dénoncé va se vérifier en cas de victoire UMP aux législatives.
L’État compterait ainsi économiser, sur le dos des autres administrations du pays, la bagatelle de 2 milliards ? Si elle devait être neutre pour les collectivités locales, la réforme de la TP est parmi les plus coûteuses du dernier quinquennat, contrairement à ce qui avait été annoncé. C’est un cadeau, aussi inutile pour l’emploi que pour l’industrialisation, de 23 milliards qui a été fait au milieu économique ! :
La réforme annoncée sans aucune concertation, sans aucune évaluation, s’est en effet traduite par une baisse des recettes de 6,8 milliards d’euros par an, en régime de croisière, pour l’État central, qui a compensé à l’euro près la baisse de ce prélèvement sur les entreprises. Certes l’engagEment a été respecté, mais avec… les taxes et impôts payés par les ménages.
En réalité, c’est très vite l’ensemble des 6 milliards d’euros que prévoit ce plan UMP qu’il est nécessaire de mobiliser pour neutraliser ce formidable cadeau hérité de la gestion Sarkozy. Alors, le coût zéro n’est qu’une supercherie supplémentaire, car d’une manière directe (nouvel impôt) ou indirecte (privatisation) il faudra assumer, dans la proximité, cette défaillance ! Après avoir fait les poches des autres, on pourra flamber en accordant (dans le programme) des sommes virtuelles aux sujets…qui dépendent, en fait, de l’État, ruiné par une gabegie réformatrice confinant à l’agitation forcenée.
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Pour mon malheur,
malgré les portraits hauts en couleurs qui laissent à mon souvenir des images rocambolesques ,
j’ai passé toute mon adolescence au beau milieu d’un quartier populaire de Bordeaux.
Et y ai appris, bien malgré moi, le mode de fonctionnement d’une frange de la population, que, je l’ai su plus tard, d’autres nomment « la mafia ».
Pour mon malheur, car, bien que citoyen républicain, je n’arrive pas à me défaire de cette impression terrible, que notre pays, l’Europe, et le monde, sont menés par les
même olibrius.
Ceux qui encourageaient par leur « soutien » les dames toujours debout devant le pas de leur porte, pour qui j’allais joyeux acheter le pain et les cigarettes.
J’en ai eu la preuve et la révélation avec les derniers évènements en Grèce.
…
Voici comment se passait une « prise de pouvoir » dans le quartier de ma jeunesse.
Je vous laisse ici le soin de faire, comme moi le rapprochement avec la politique menée par les libéralistes.
Un brave homme tient, entre le coiffeur et le boucher, un bar de quartier.
Sa clientèle d’habitués, des personnes posées et tranquilles, lui permet de vivre correctement, tout en payant une part raisonnable d’impôts au pays.
Puis, le diable ayant parfois l’apparence de l’amour, on installe chez lui une « dame » fort avenante qui n’a d’autre attrait dans un premier temps, que de faire venir plus de vieux messieurs soucieux encore de plaire.
Le nombre de cafés servis le matin à tôt fait de doubler, de tripler !
Rien de bien grave, le chiffre d’affaire augmente.
Puis, une bande d’énergumènes bruyants et vulgaires prend position chaque jour, mettant à mal le petit commerce.
Arrive alors un « sauveur », fort sympathique, ayant toutes les apparences d’un employé de la maréchaussée, qui propose un grand nettoyage.
Moyennant une petite contribution à la caisse des veuves et des orphelins.
Tout reprend son cours, augmenté d’un impôt supplémentaire.
Ce qui encourage le cafetier à accueillir sans rechigner non plus une mais deux dames au café matinal, puis à l’apéritif du soir, frais obligent.
Et puis, quand les dames consomment à elles seules plus que les habitués, de quoi se plaindrait-on ?
Content de son chiffre d’affaire, le cafetier finit même par accepter d’ouvrir du crédit, augmenté sans cesse, pour servir à boire.
Pendant quelques mois, tout fonctionne à merveille, tous les crédits à la « consommation » sont payés rubis sur l’ongle chaque mois, tant et si bien que le cafetier décide d’engager des grands travaux, à crédit au banquier, pour refaire à neuf son établissement.
Dès le crédit souscrit, on retire dur bar les dames.
Plus aucune autre entrée d’argent que les petits habitués au café du matin.
La boucle est bouclée, celle qui enserre le cou du cafetier.
Entre les impôts officiels, les non-officiels, le crédit à l’agrandissement, et le chiffre d’affaire en berne… c’est la faillite .
Le bar est alors racheté, au plus bas prix par un monsieur présentant fort bien, qui il se trouve, mais surement par hasard, est « propriétaire » de toutes les « dames » du quartier…
Ou comment, pour ceux que les images laissent froid, la Grèce a été rachetée pour pas un rond et offerte à celui là-même qui avait foutu la merde.
Et en France aussi, mais nous n’avons pas encore officiellement un directeur de banque pour président de la république moribonde.
Juste un voyageur de commerce à la commission.
D’un autre coté, l’argent facile et la compromission auront été l’attrape couillon de tous les « cafetiers », mais restent encore debout celles et ceux pour qui, rares, rien n’est plus plaisant que d’être en accord avec ses convictions.
Je crois pouvoir citer ici l’exemple à suivre de quelques « compagnons du devoir », pour qui seul importe la qualité du savoir faire et celle du temps nécessaire à l’accomplissement.
En opposition avec la rapidité d’acquisition qui mène si souvent au vice et à l’ennui .
Un espèce en voie d’extinction peut-être, mais dont les derniers représentants ont la force nécessaire pour accueillir en leur sein tous les « cafetiers » repentis !
Ou alors, l’indignation des anciens de la France libre n’aura été qu’une aventure littéraire…