Berlusconi ne va plus faire rire personne…

Berlusconi, le clown quéquette qui écrase l’Italie sous les images débiles de ses télévisions devrait sortir de la piste pour aller s’éclater dans des soirées bunga. C’est du moins la rumeur qui se propage sur les médias, car avec il Cavaliere, rien n’est certain puisqu’il défie toutes les règles démocratiques élémentaires. Celui qui s’est imposé au pouvoir par sa puissance médiatique, son poujadisme et son mépris absolu des valeurs républicaines, démissionnerait après l’adoption des mesures promises à l’Union européenne, soit à la mi-novembre, lors du vote d’une nouvelle loi de finances, a indiqué le président italien, après sa rencontre avec le président du conseil. Cette annonce met peut-être un terme à la présence sur la scène politique, de l’un des dirigeants européens dont notre Chef de l’État se sentait le plus proche. Il le fut, c’est vrai, de bien d’autres aussi brillants que le détraqué italien, car ils ont la même vision de la gouvernance ultra-libérale mâtinée de racisme ou de mépris pour les opposants. Le calendrier actuel prévoit l’approbation de ces mesures, exigées par l’Union européenne, d’ici au 18 novembre au Sénat et d’ici à la fin du mois à la Chambre des députés. Il pourrait toutefois être modifié et accéléré…afin que Berlusconi soit renvoyé bronzer dans sa villa de Sardaigne dans les plus brefs délais. Il y a fort à parier que le plus dur interviendra après son départ.
Je prends date : les comptes de l’Italie doivent étrangement ressembler à ceux que Papandréou a trouvé en Grèce. Non seulement l’endettement pour rembourser les annuités de la dette est demesuré mais, en plus, les statistiques sont sûrement fausses et ont été manipulées depuis belle lurette afin de satisfaire les instances européennes et les créanciers ! Tout sera fait pour masquer les réalités, car ce serait une véritable déflagration mondiale, largement supérieure à celle qui a touché l’Europe après le krach athénien ! D’ailleurs, les signaux commencent à passer au rouge pour les milieux pouvant subir des dégâts collatéraux.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a immédiatement signalé que, selon lui, la situation économique et plus encore financière transalpine était « très inquiétante ». Elle est en effet marquée par une envolée des taux d’emprunt du pays sur le marché de la dette. « Nous sommes très préoccupés par la situation et la surveillons de près », a poursuivi M. Rehn, alors que les taux d’emprunt du pays sur le marché obligataire, se rapprochent de 7% sur dix ans, un niveau non soutenable sur la durée. Ces jours ci, le taux italien à 10 ans a atteint un nouveau record à 6,76%.
C’est en atteignant des niveaux comparables que des pays comme la Grèce et l’Irlande ont déjà dû, au bout d’un certain temps, faire appel à l’aide de l’Europe et du Fonds monétaire international, le financement de l’emprunt public par leurs propres moyens devenant insupportable. L’Italie, plombée par une dette publique de quelque 1.900 milliards d’euros, représentant 120% de son Produit intérieur brut, ne pourra plus rembourser ses emprunts. C’est une certitude, car Berlusconi, comme Sarkozy, a fait de l’exonération des profits, la priorité absolue de son mandat ! Lentement il a enfoncé son pays dans une crise profonde et durable. Toutes les mesures d’opéra tragi-comique n’y feront rien, car ce ne sont que des hologrammes pour amuser la galerie ! Pas plus qu’en Grèce, les restrictions de tous ordres n’auront un poids réel sur la capacité à se désendetter, car il existe en Italie une économie parallèle puissante et ancrée dans les esprits. A force d’aboyer démagogiquement contre le principe des impôts, en Italie comme dans de nombreux pays européens, la droite de la destruction des valeurs républicaines, a tué le sens de l’intérêt général, et de la solidarité indispensable à toute vie collective.
Le problème de l’Italie, ce ne sont pas en premier lieu les données macroéconomiques, mais le manque de confiance des marchés dans la crédibilité de l’application des décisions prises dans le fracas médiatique berlusconien ! Placée sous surveillance de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, alors même qu’elle n’a pas fait appel à l’aide internationale, l’Italie ne peut plus se permettre d’exhiber sur la scène internationale un personnage ridicule de la Comedia dell’Arte. L’Italie, troisième économie de la zone euro, est réellement menacée d’être emportée à son tour par la crise de la dette qui dure depuis deux ans. Cette situation représente un défi majeur pour ses partenaires de l’Union monétaire et le monde entier, car personne ne sait si la zone euro a vraiment les moyens de financer un plan de sauvetage. En fait, c’est absolument impossible, et faire semblant de l’ignorer, c’est croire à 60 ans au Père Noël.
L’Europe a creusé sa tombe avec un Traité outrancièrement libéral, avec un suivisme coupable des principes américains de la bande à Reagan ou anglais de Thatcher, avec un renoncement déplorable à réguler tous les marchés, en basant sa croissance sur la surconsommation, en confiant ses destinées à des responsables obnubilés par une seule idéologie : les riches protégés sauveront les pauvres oppressés ! Heureusement, au cœur de l’Italie, il y a le Vatican, le seul État qui ne connaisse pas la crise…et qui n’ait pas de dette souveraine ! Attendons Noël, et il sera temps de relire cette chronique.

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Cet article a 4 commentaires

  1. batistin

    Tous nos soucis ne viennent que d’une et une seule chose, toujours la même:
    les banquiers ont le droit, qu’ils se sont accordé, de prêter plus d’argent qu’ils n’en ont dans les coffres en valeur réelle.
    Cela va encore plus loin, puisque certains parient sur le taux des intérêts attribués au prêts accordés avec de l’argent qui n’existe pas… ou un truc dans le genre.
    En résumé et traduit en langage courant:
    j’ai deux patates dans ma grange, j’en prête huit à un mec en lui donnant un bout de papier à la place des patates où il y a marqué 8 patates.
    Tous les mois le mec doit me rapporter un sachet de purée en poudre certes, mais bien réel plus une patate, bien réelle aussi.
    Au bout de huit mois j’ai les huit patates que je n’avais pas plus 8 sachets de purée.
    Plus les deux du départ… et ainsi de suite.
    Entre temps, le mec à revendu le papier écrit « 8 patates » à un autre en lui échangeant contre deux sachets de purées par mois plus une patate en papier.
    Dans huit mois, moi j’ai dix vrai patates, mais il se balade sur le marché un papier qui dit qu’un sachet de purée en poudre vaut plus cher que huit patates.
    Et là , ce papier atterri chez moi et je ne peux pas l’échanger alors qu’il y a mon nom dessus…
    Alors je viens pleurer auprès de monsieur le maire pour lui demander de me donner deux milles vrais patates pour couvrir le prix du papier.
    Monsieur le maire, soucieux de maintenir l’équilibre, décide alors d’imposer chaque villageois d’une taxe exceptionnelle , soit trois patates par personne , des vrai patates .
    Du coup je me retrouve avec deux milles vrai patates et je fais dès le lendemain un papier à un mec pour lui prêter cent mille patates de papier contre trois sachet de purée en poudre par mois plus une tonne de vrai patates.
    Le mec vend le papier marqué cent mille patates….
    Et du coup les villageois ne mangent plus que les patates qu’ils s’échangent entre eux, sans rien dire et sans bout de papier.
    Au bout du compte, monsieur le maire n’a plus de patate pour faire refaire les routes, puisque ‘elles finissent toutes ou dans mes coffres ou dans l’estomac des villageois.
    Du coup, on a viré le maire, et c’est la boue par jour de pluie…

    Si vous trouvez ce texte très très con et mal écrit, tant mieux, cela prouve au moins une chose c’est que vous n’avez jamais lu votre contrat de compte courant ou de crédit à la consommation.
    Ce qui me laisse de beaux jours pour vous prêter des patates.

  2. Michel d'Auvergne

    Berlu,Sarko, deux clowns: même mode d’ascension, même combat, tous les deux quequette et talonnettes et la langue qui se prend dans les lacets des baskets !
    Heureusement que le Premier Sinistre chinois est là pour faire la morale à l’Europe, c’est le clown d’un gros chapiteau, lui.
    Quel cirque !!
    Chalut de chez nous.

  3. Marae

    « Tous nos soucis ne viennent que d’une et une seule chose, toujours la même:
    les banquiers ont le droit, qu’ils se sont accordé, de prêter plus d’argent qu’ils n’en ont dans les coffres en valeur réelle. »

    Pas sûr: je pense plutôt que tout vient de l’existence de l' »intérêt » attaché au prêt,( à l’instar du « bénéfice » d’une entreprise) qu' »on » nous vend comme étant « normal », « logique »,… et que je trouve de moins en moins justifié/justifiable et nécessaire…
    Une bonne journée à chacune et chacun
    Cordialement

  4. J.J.

    «  » » »Attendons Noël, et il sera temps de relire cette chronique » » » » » »
    Tu crois au Père Noël, Jean Marie ?

    Plus sérieusement, un ménage qui mène ses finances avec une telle désinvolture (et même avec un peu plus de sérieux) ne tarde pas à se trouver en situation de se présenter devant une commission de désendettement, et la plupart du temps à sa grande honte.

    Les princes qui prétendent nous gouverner, dans la même situation, trouvent encore des thuriféraires pour dénoncer la « démagogie » de ceux qui les critiquent.
    Dans quel monde vivons nous ?

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