L’avantage qu’ont certains élus, c’est qu’ils peuvent s’exprimer dans les médias en quelques phrases lapidaires, sans avoir à expliciter leur prise de position. Leur statut leur confère la science infuse, ce qui leur permet de faire vivre leurs certitudes sans grands efforts. C’est, par exemple, le cas de celui qui s’affirme comme le mentor de la Droite libérale au Conseil général. Il est Maire depuis à peine 30 mois, n’a jamais été élu antérieurement, n’a jamais fréquenté (sauf une fois pour voter en faveur du Président) l’Association des Maires de la Gironde mais il a un avis péremptoire sur la présidence. En revanche, il ne s’exprime pas sur la trahison UMP fomentée contre Bernard Seurot qu’il avait intronisé en grandes pompes, il y a quelques semaines à Sauveterre, lors d’un repas sous les arcades. La solidarité à l’UMP a ses limites ! exit seurot de la même manière qu’il avait été de ceux qui avait poussé…Gérard césar vers la sortie aux sénatoriales. Vive le rassemblement !
Par contre, en visionnaire, il sait déjà comment doit être gérée l’AMG. Le principe est toujours le même, et se résume avec cette simplicité biblique qui convient à sa culture : « Nous, mesdames et messieurs, on ne fait pas de politique. Quand on prend le pouvoir quelque part, ce n’est jamais au profit de notre camp. Les seuls qui se comportent ainsi, ce sont les vilains socialistes qui instrumentalisent les structures qu’ils gèrent… » C’est une constante, un leitmotiv, un psaume, ressassé comme les musulmans dans une école coranique. Il a toujours le candidat idéal, candidat qu’il a d’ailleurs combattu aux sénatoriales, et sur lequel il bavait dans les cercles fermés du Sauveterrois. Il est vrai que le sénateur en cause ne se gêne pas pour en faire autant sur son supporteur ! Un régal !
Que ce soit au niveau national, régional, départemental, intercommunal ou local, chez ces gens-là « on ne fait pas de politique », mais on accuse en permanence les gens de gauche d’en faire. Regardez par exemple les questions à l’Assemblée nationale ou au Sénat, et vous constaterez que ce comportement visant à faire passer les élus de l’opposition pour de dogmatiques exploiteurs de la faiblesse intellectuelle de ceux qui les mandatent, devient une constante. A l’instar de leur chef suprême, dont on sait qu’il… ne se sert pas des structures républicaines pour des manigances politiciennes (cf l’impartialité actuelle des représentants de l’Etat) et dont on mesure, avec l’affaire dramatique sur le plan humain de Karachi, qu’il n’a jamais, au grand jamais, manipulé des associations ou des comités au profit de son parti, ses adeptes locaux se foutent de la g….. de tout le monde. Demandez à Eric Woerth… il est blanc comme de la crème Chantilly. Renseignez vous pour savoir si Alain Juppé ou Jacques Chirac n’ont jamais mis au service de leur parti les structures dans lesquelles ils avaient été élus… Encore une fois, « Gironde passé » aurait mieux fait de se montrer moins ostentatoire dans ses positions, mais il ne peut pas se retenir de donner des leçons, surtout dans les domaines où il n’a aucune compétence réelle. C’est ce qui lui permet d’exister, quand rien ne s’agite autour de lui. A l’UMP, on oublie vite quand on fait de la politique. La sincérité des engagements dure l’espace d’une élection !
Par exemple, effacer de son blog tout ce qui peut constituer des références à des prises de position sur l’OTAN ou sur sa fidélité à Bordeaux, comme vient de le faire en fin de semaine le Ministre bordelais de la Défense contre le socialisme triomphant, constitue une preuve d’honnêteté intellectuelle. Ajoutez que le soutien apporté à Gérard César par un éminent porteur de la pensée fillonesque, alors que ce dernier a fait battre, par sa candidature brevetée « rassembleur », Hugues Martin, et a failli faire trébucher Marie Hélène Des Egaulx, constitue une preuve de fiabilité rassurante dans les engagements. Ah ! il est vrai que les coups fourrés n’existent qu’à gauche, et à… Bruges, mais surtout pas à l’UMP.
Comme « rassembleur », Gérard César est un maître que son laudateur d’Entre Deux Mers a bien senti. L’éphémère sénateur dissident arrive même à rassembler tout et son contraire. Il tente par exemple d’expliquer sur le terrain ou dans les couloirs ses critiques sur les réformes gouvernementales (taxe professionnelle, conseiller territorial), alors que jamais il ne s’est trompé de vote quand il s’est agi de voter au Sénat. C’est un phénomène courant qui relève du grand écart, dont on sait qu’il finit toujours par un claquage de conscience. Mais, bien évidemment, demander aux Maires de son camp de voter contre les représentants légitimes de son camp selon le supporteur sauveterrien, c’est affirmer que l’on ne se servira pas de son poste pour autre chose que pour « rassembler » autour de lui les débris épars du radeau de la Méduse.
En ce qui me concerne, je ne suis, par exemple, membre d’aucune instance politique locale, départementale, régionale ou nationale (facilement vérifiable). Je mets toutes mes forces au service des valeurs républicaines qui m’ont été enseignées (facile à vérifier). Elu conseiller général avec 66 % des voix et 82 % dans la commune de Créon, Président de l’Amicale des Maires du canton de Créon (28 maires de toutes les obédiences politiques), depuis une décennie, je ne pense pas avoir le profil d’un usurpateur sanguinaire, prêt à trahir mes convictions pour une ambition que je n’ai pas (facile à vérifier). Je n’ai certes jamais trahi mon camp ni mes amitiés. Et, c’est vrai, j’en suis fier. Je n’ai jamais fait de liste ou je ne me suis jamais présenté contre mon camp, ce qui permettra que je sois certain d’être « au service de tous ». J’espère que Xavier Pintat, Hugues Martin et Marie Hélène des Esgaulx n’ont pas la mémoire courte. Au cas où ils auraient une défaillance, je leur rappelle les propos de leur concurrent UMP : « Ce que je n’apprécie pas, c’est qu’on veuille m’acheter. Je ne suis ni à vendre, ni à acheter », avait clamé M. César, 73 ans, sénateur depuis 1990, en mettant en cause des « méthodes déplorables » et des « arrangements » que les électeurs « ne comprennent pas », pour justifier son engagement en dissidence. Ouf, c’est un rassembleur !
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
La politique, c’est pire qu’une cours de récréation à ce que je vois. Bon courage et ne perdez votre belle âme dans ce mic mac !