Les vrais concasseurs

Derrière les « casseurs », il n’y a pas toujours les catégories socio-politiques que l’on croit. Chaque fois qu’une personnalité émet un doute sur la présence dans les rangs de ces pseudos manifestants de gens ayant intérêt à faire monter l’insécurité, elle est clouée au pilori. Il ne faut absolument pas s’interroger sur la facilité avec laquelle des groupes aisément identifiables arrivent à tromper la surveillance des préposés à l’ordre public. Depuis les incidents récents de Lyon, on peut avoir un doute, même minime, sur les raisons qui avaient conduit ce bravache de Brice « Croixdefeu » sur les lieux où sa présence ne pouvait qu’attiser la haine et la violence. La situation a, en effet, été une fois encore tendue dans le centre de la cité de Guignol, théâtre depuis plusieurs jours de scènes de violence, où la place Bellecour a été bloquée toute la journée par les forces de l’ordre, afin d’isoler un groupe de jeunes, identifiés par la préfecture comme des « casseurs »… Après plus d’une semaine d’incidents, il a enfin été possible de séparer le casseur de l’ivraie des passants qui passent !
La tension est montée quand plusieurs dizaines de CRS et policiers en civil ont bloqué en début d’après-midi les accès à la place Bellecour, empêchant toute circulation, pour y contenir un groupe de 200 lycéens, identifiés comme « casseurs » selon la préfecture, et rassemblés depuis le début de matinée.
Tout à côté, devant la poste centrale, quelque 300 sympathisants de la CGT les ont alors invité à les rejoindre pour une manifestation contre la réforme des retraites, jusqu’à la Bourse du Travail. Les forces de l’ordre, en faction au carrefour, se sont interposées entre les deux groupes, empêchant les lycéens de rejoindre le cortège… ce qui constitue une méthode ne pouvant que ramener le calme.
Des projectiles ont alors fusé des rangs des jeunes en direction des policiers, qui ont riposté à coups de grenades lacrymogènes, provoquant aussitôt la dispersion de l’ensemble des manifestants dans les rues.
« Ce sont des personnes qui, de manière collective, ont montré une certaine dangerosité », a expliqué lors d’une conférence de presse le directeur départemental de la sécurité publique, Albert Doutre, bien connu à Bordeaux pour ses décisions ayant conduit ses services à mettre en garde à vue des cyclistes ou a aller quérir un enfant à la sortie de l’école, pour avoir emprunté un VTT. Il a justifié le choix de « figer » ces adolescents pour une « opération globale de contrôle d’identité » et, qui sait, des prélèvements ADN. Il ne restera plus qu’à leur insérer une puce sous la peau pour que l’efficacité soit au rendez-vous.
D’ailleurs, quelque 700 policiers et gendarmes ont été mobilisés et ont reçu l’appui d’une vingtaine de membres de la police judiciaire, « qui travaillent avec la police technique et scientifique ».
Ce qui a lieu de rassurer tout le monde sur les méthodes actuelles. Ils étaient probablement là pour travailler sur les supporteurs de l’olympique Lyonnais, tellement fans de Cris qu’ils se rasent le crâne !
Ces 150 manifestants d’extrême droite ont défilé, encadrés par un important dispositif policier, pour dénoncer les agissements des casseurs dans la troisième ville de France… et ils ont donc rajouté de la haine à la haine. Equipés de drapeaux français, ils ont déployé un drap portant l’inscription « Touche pas à ma ville », au son de la Marseillaise, à proximité des commerces vandalisés de la rue Victor Hugo, au coeur de la presqu’île lyonnaise.
Ces manifestants, dont des supporters de l’OL, ont scandé « les Lyonnais sont dans la rue », encadrés par 250 CRS, avant d’être dispersés en début de soirée. Les journalistes n’étaient pas nombreux sur place (même pas une caméra de TF1, c’est dire !) et les témoignages sur la nature de cette bravade encore plus extrême que celles de Le Pen, ne vont pas être nombreux. En fin d’après-midi, il y avait eu un rassemblement, dans un bar du quartier, de ces quelque 150 sympathisants d’extrême droite dont on savait qu’ils ne venaient pas pour autre chose que pour concasser du casseur…potentiel !
Ces faits n’ont pas donné lieu à des déclarations aussi tonitruantes que celles faites par les perroquets sarkozistes… car le sort des fachos des tribunes de Gerland a été bien différent de celui réservé aux lycéens réputés « casseurs ». ils étaient tous en règle et seulement 2 d’entre eux avaient des armes, confectionnées avec des chaînes de vélo. En effet, les jeunes « gauchistes » ont été cernés, enserrés dans un immense dispositif policier que l’un d’entre eux décrit ainsi : « Quand le cortège s’est éloigné, il y a eu un silence de mort pendant presque une heure. Les gens restaient entre eux. Personne ne comprenait ce qui était en train de se passer, ni pourquoi on ne pouvait pas rejoindre la manifestation. Il y avait toutes sortes de personnes : beaucoup de lycéens venus pour préparer des banderoles, d’autres jeunes avec de moins bonnes intentions, quelques militants, et j’ai même croisé un avocat. Il y avait aussi tous ceux qui passaient par là au mauvais moment. La police laissait sortir les enfants ou les personnes âgées, mais pas tous, c’était à la tête du client. Il y avait ces deux gamines, même pas 14 ans, en larmes. Elles suppliaient les CRS de les libérer, mais ils ont refusé. On était comme des rats dans une cage, et on s’est fait gazer comme des animaux. » Certes, tous les témoignages sont sujets à discussion mais celui-ci porte quelques signes inquiétants du passage de Brice « Croixdefeu », et de consignes laissées aux autorités lyonnaises. La machine a été immédiatement en route. Le préfet du Rhône a ainsi fait le point sur le nombre d’interpellations en marge des manifestation contre la réforme des retraites. Il affiche 8 nouvelles interpellations dont deux à Vénissieux ce matin. 286 personnes ont été arrêtées au total dans le Grand Lyon depuis une semaine, 59 ont été convoquées devant le tribunal de Grande Instance de Lyon. Et à l’issue des comparutions immédiates, qui courent depuis une semaine, cinq personnes ont été incarcérées. Un tableau de chasse de qualité, qui va mériter une légion d’honneur pour un fonctionnaire ou un autre. Nul ne sait combien n’étaient pas des lycéens ou des étudiants, et combien appartenaient à la mouvance d’extrême droite ! On n’avait rien à leur reprocher. Ils criaient des slogans : « Lyon Lyon Lyon, la racaille t’es foutue, les Lyonnais sont dans la rue. Ils distribuaient des tracts (voir photo). Les forces de l’ordre les ont donc contrôlés et ont essuyé ce slogan qui fait cauchemarder : « vous vous êtes fait laminer la gueule toute la semaine, laissez-nous faire votre boulot  » ou encore « les CRS avec nous ». Allez, nous sommes en sécurité. Les supplétifs sont au rendez-vous !

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Cet article a 2 commentaires

  1. Sam

    Que valent ces réflexions de bon sens face aux images et aux toutous de TF1, A2, LCI, etc. ?
    Woerth avec son air peiné va encore nous expliquer qu’il faut respecter la loi et la démocratie…

  2. J.J.

    Quand je vois de grands humanistes comme Woerth et autres personnages tout aussi honnêtes et reccommandables, oser venir se pavaner devant uns caméra et vouloir expliquer comment on va encore plumer le bon peuple, et donner des leçons de gouvernance, j’ai honte pour mon pays qui serait, selon la légende, celui des droits de l’homme.

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