L’espace d’évolution bling-bling ou le terrain des agitations médiatico-politiciennes se rétrécissent de jour en jour pour le Chef de l’Etat français. Il va bientôt ressembler à un animal prisonnier d’une nasse dans laquelle il s’est mis par défi et par volonté de braver les interdits. Lors d’une longue discussion que j’ai eue avec un ami de longue date, rédacteur en chef d’un grand hebdomadaire national, j’ai pu évoquer cette situation tout à fait particulière. Il prépare un livre sur le « Président » qu’il compte intituler « l’intrus », si son éditeur en est d’accord. En fait, il attend encore quelques semaines pour terminer l’ouvrage car il a le sentiment que les prochaines semaines seront révélatrices de son constat. Empêtrés dans des réformes comme celle des collectivités territoriales, totalement inutiles dans le contexte actuel, ou dans celle de l’immigration qui n’est admise que par les inconditionnels du sarko-lepénisme (il y a eu ce jour, à l’assemblée, près de 50 défaillances de députés préférant leur conscience aux consignes), il ne voit plus le bout du tunnel de son impopularité. Dans les rues, l’implosion sociale menace. Plus personne ne peut admettre lucidement que ce gouvernement n’est pas celui d’une « classe sociale » qui tente actuellement de se faire oublier dans la tourmente. Pas une seule annonce flamboyante de la Droite n’a été tenue. Pas une seule mesure n’a trouvé une application profitable au plus grand nombre. Pas une seule incantation aux dieux de la croissance n’a été efficace. Une revue des taxes créées, des exonérations patronales accordées, des cadeaux fiscaux sélectifs, ne change rien à la triste réalité du quotidien.
Cette chape de plomb, qui a été installée sur le pays au nom des nécessités budgétaires, conduit les gens à manquer d’air et d’espoir…et surtout à réduire leur horizon. En marchant dans les rues, ils ont, pour certains, relevé la tête, peut-être réconfortés et dopés par la présence de milliers de jeunes qui ont enfin compris que ce n’était pas des défilés de « retraités ou de retraitables » dont l’Elysée avait peur mais plutôt de ceux qui s’inscrivent dans l’avenir. Les élus locaux ne tracassent guère le pouvoir. Ils devront s’exécuter et se frotter aux contribuables dès 2011. Pas grave. Il suffira de lancer une polémique sur les indemnités, faire mousser deux ou trois « affaires » de derrière les fagots, clamer que nationalement on n’augmente pas les impôts, divulguer des ratios sur leur gestion réputée dispendieuse, et on peut s’en sortir. Pour les retraités, il reste encore possible de répandre à doses massives les gaz anesthésiants de l’insécurité pour les détourner de leur grogne. Les salariés, empêtrés dans les crédits et les fins de mois difficiles, se calmeront vite en constatant les retenues pour jours de grève. Mais avec les lycéens et les étudiants, il est déjà beaucoup plus délicat de museler une prise de conscience des enjeux. Tous les gouvernements de droite se sont cassés les dents sur ces montées en puissance des révoltes lycéennes ou étudiantes. L’Elysée le sait, et il va donc renvoyer les décisions définitives aux vacances de Toussaint, en tergiversant sur la fameuse commission paritaire regroupant sénateurs et députés godillots, prêts à faire passer le bréviaire présidentiel. On attendra donc début novembre pour que la potion retraite soit administrée. L’essentiel reste d’user la mobilisation des jeunes. Les « vieux », c’est beaucoup plus facile, grâce à la télévision « pravdavienne » !
La nasse des « affaires » se resserre, et les procureurs ne savent plus comment en sortir le Chef de l’Etat français. L’affaire Bettencourt reviendra tôt ou tard sur le devant de la scène, sauf à exécuter Woerth et à le renvoyer dans la crème de Chantilly. Toutes les astuces, trucages, manipulations ont été mises en œuvre pour ensevelir les dossiers pouvant faire trembler l’UMP et son mentor. En faisant semblant d’enquêter, alors qu’il ne s’agit que de mettre en lieu sûr tous les documents ou témoignages compromettants, les spécialistes élyséens ont obtenu de faire durer ce qui aurait, en une autre époque, fait immédiatement sauter n’importe quelle autre personnalité politique. On reparlera aussi de Clearstream dans un contexte différent de celui qui résultait de l’état de grâce post épisode bling-bling présidentiel. D’autant qu’il va falloir vite se pencher sur une brèche qui s’élargit dans le barrage immunitaire du Chef de l’Etat français : celle de l’attentat de Karachi !
Le financement de la campagne d’Édouard Balladur en 1995 et d’éventuelles rétro-commissions liées à la vente de sous-marins au Pakistan se retrouvent en effet au coeur d’une nouvelle enquête du juge Renaud van Ruymbeke, en marge de celle sur l’attentat de Karachi en 2002. Elle va devenir très dangereuse pour l’Elysée, car elle tourne autour de faits terribles. Encore une fois, il s’agira de gagner du temps, d’user la volonté des enquêteurs et des juges. Ainsi, le parquet de Paris s’est opposé jeudi dernier, encore une fois, à l’ouverture d’une enquête par un juge indépendant sur des soupçons de corruption lors d’une vente de sous-marins au Pakistan en 1994, un dossier susceptible d’inquiéter qui vous savez ! En mai 2002, l’attentat de Karachi (sud du Pakistan) avait fait 15 morts, dont 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN) travaillant à la construction de sous-marins vendus au Pakistan en 1994.
Dans le cadre de leur enquête, des juges antiterroristes ont orienté leurs investigations vers la piste de représailles pakistanaises, après l’arrêt des versements de commissions sur ce contrat (des placements pour retraités). Ces commissions pourraient avoir donné lieu à des rétrocommissions pour financer la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995, dirigée par Nicolas Sarkozy, selon des témoignages et rapports versés au dossier. Ce que dément l’ancien premier ministre, mais il n’y a aucun doute : seuls les ministres du budget sont saisis de ce genre de pratiques, et donc Nicolas Sarkozy ne peut avoir ignoré ces faits s’ils ont eu lieu. Or en 1995, les rapporteurs du Conseil constitutionnel avaient ainsi « proposé le rejet des comptes de campagne » de Balladur, en raison d’un versement en liquide de 10 millions de francs. Les comptes avaient finalement été validés par le Conseil en octobre 1995, sans que l’on sache ce qui avait fait revirer ces personnes au-dessus de tout soupçon. L’explication qui leur avait alors été fournie était que ces fonds provenaient de la vente de « gadgets et de T-shirts » (sic) et qu’ils avaient été déposés « globalement à la fin de la campagne pour éviter les transports de fonds » (re-sic). Extraordinaire explication, qui doit laisser rêveurs toutes celles et tous ceux qui ont été rendus inéligibles pour des sommes dérisoires. Or, d’après des documents saisis par la police du Luxembourg, transmis à Paris, Nicolas Sarkozy est, comme ministre du Budget, à l’origine de la création de deux sociétés mises en place pour recevoir initialement les commissions, Heine et Eurolux. Le président français a contesté toute implication dans l’affaire et a parlé publiquement de « fable ». Ces sociétés fabriquent sûrement des tee-shirts avec un slogan : « Sauvons nos retraites ! Confions les à Nicolas Sarkozy ! »
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Je vous le propose tout chaud, ce vidéogramme « Sarkozy t’es foutu, les jeunes sont dans la rue » : http://www.youtube.com/watch?v=I6cJ7fOK-z8
N.B. 1: Le SarkOne Air Force, l’avion présidentiel Airbus A330-200 a effectué à Mérignac, le 8 octobre dernier un vol avant sa mise en service. Sorti de SABENA TECNICS, l’appareil a été peint aux couleurs des Falcon 7X, avec un drapeau peint sur la dérive descendant jusque sous le fuselage, avec des titres et le blason visibles à l’avant. Basé à Evreux, l’A330 sera livré à l’armée française d’ici quelques semaines.
Budget : +/- 176 millions…
N.B. 2: hier à la radio, j’entendais parlé de retraite de Messieurs Giscard et Chirac, 30 000€ ! Chacun et par mois…
un seul mot: DISSOLUTION quand la représentation nationale n’est plus en phase avec le pays elle n’est plus légitime…..
Beaucoup prétendent qu’il n’y a pas d’opposition dans ce pays, lapalissement parlant… Ils ont raison, (même si tous n’invoquent pas des arguments identiques) en effet politiquement parlant rien n’est opposable au « bling-bling », à l’affairisme souterrain, au dédain des possédants, en un mot à la totale absence d’aptitude à gouverner d’une caste au pouvoir grâce à des artifices sulfureux et des mensonges qui nous donnent envie de woerthmir !
Dissolution est certainement la seule solution.