Le Chef de l’état français a une extraordinaire capacité à travestir les évidences, à nier les réalités et, plus encore, à affirmer des contre-vérités, avec un phénoménal aplomb. Il a bâti son ascension sur cette capacité à faire prendre, chaque fois qu’il s’exprime, des vessies pour des lanternes, et il continue, intervention publique après intervention publique, à gaver l’opinion publique d’approximations érigées en vérités. C’est d’autant plus facile que personne, dans le système médiatique bien pensant, ne décode ses propos, se contentant, au nom de l’éthique, de rapporter ses dires. Ainsi, pour justifier sa réforme des collectivités territoriales, totalement inepte dans le contexte de crise, il a devant un Pujadas ne connaissant rien au sujet, affirmé que l’État avait » supprimé 100.000 postes de fonctionnaires en 3 ans (…) dans le budget 2011″ et qu’il en supprimera encore 34.000 (…). « Je propose que les collectivités territoriales prennent la même règle que l’État. Il n’y a aucune raison que l’État s’impose une gestion rigoureuse et que les collectivités territoriales, notament les régions, continuent une politique d’augmentation du nombre de fonctionnaires ». C’est une imposture supplémentaire, qui ne repose sur aucun élément objectif. Mais, bien entendu, ça marche puisque plus une affirmation est péremptoire, plus elle passe dans les esprits préférant les « impressions » à la « raison ». Ce qui me frappe le plus dans cette déclaration, c’est qu’elle est mot pour mot celle que les Préfets, représentants dans les lointaines provinces de ce pouvoir des illusions, déclinent dans les Comités départementaux des finances locales. Je l’ai entendue personnellement dans la bouche de celui de la Gironde, qui a vanté l’efficacité de la fameuse RGPP…que l’on pourrait appeler le Rétrécissement général des Politiques publiques. Bien entendu, tous les fonctionnaires d’autorité tiennent le même langage, tellement la pression est forte : les primes et les promotions dites « au mérite » posent une chape de plomb sur les services. On s’écrase et on subit, dans un milieu où on n’avait, de toutes les manières, pas tendance à contester.
Pour bien comprendre le caractère mensonger de cette affirmation présidentielle, il suffit de prendre trois niveaux de collectivités territoriales. En effet, preuves irréfutables à l’appui, il est aisé de démontrer que, si les communes, les départements et les régions ont augmenté leurs effectifs, c’est uniquement parce que le gouvernement se déleste de compétences relevant pourtant de son pouvoir régalien. Le principe de cette politique repose essentiellement sur le manque d’éducation civique de celles et ceux qui, devenus des consommateurs, ont oublié de rester des citoyens. Facile de clamer devant Pujadas que l’Etat est exemplaire, sous l’égide de la majorité UMP, en diminuant ses frais de fonctionnement par suppression de milliers d’emplois, et d’accuser ensuite les Régions, gouvernées par les socialistes, de gabegie financière, par des embauches outrancières. Le porte-parole de l’association des régions de France (ARF), Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, a répondu que : « Tous les rapports, y compris ceux de la Cour des Comptes, ont démontré que si les effectifs des personnels des régions ont augmenté c’est parce que l’Etat leur a transféré plus de 80. 000 agents au cours de ces dernières années ». La vérité est là, et ce n’est pas parce que le Chef de l’État s’épanche sur sa désastreuse gestion des affaires publiques en accusant les autres, qu’il faut se laisser berner. « La mise en cause du président de la République est d’autant plus inadmissible que le gouvernement ne cesse de solliciter les collectivités pour faire ses propres fins de mois », déplore le porte-parole de l’ARF, qui considère que, désormais, la meilleure réponse de l’ARF sera « de le lui refuser en expliquant pourquoi »… Les personnels chargés de la vie quotidienne des lycées ont été transférés aux régions en temps T c’est à dire avec tous les manquements antérieurs (emplois aidés provisoires sur des tâches indispensables, manque flagrant de personnes, absence de gestion des carrières… et augmentation des effectifs, due à la démographie nécessitant des ajustements obligatoires).
C’est le même cas pour les départements, qui ont reçu les personnels des collèges, les personnels de l’ex-DDE… en constante augmentation ( dans quelques semaines le Conseil général de la Gironde devra intégrer dans ses effectifs 170 employés du centre routier départemental de l’ex-DDE). Au total, depuis 2005, les gouvernements UMP successifs avaient déjà envoyé, vers le seul Conseil général de la Gironde, pour les routes, 469 agents, pour les collèges 1012 agents, pour le handicap 96 agents, soit une augmentation, sur 5 exercices, de 40 % de nos effectifs passant de 4633 (2005) à 6400 (en février 2010). Réajusté par rapport aux transferts, cela donne 6 % en 5 ans de 4633 en 2005 à 4900 (février 2010) soit 1,20 % par an dont les charges de personnel induites par ces transferts ! Oubliant de compenser financièrement ces transferts et de soutenir leur inexorable augmentation liée à la démographie, au vieillissement, aux évolutions légitimes de carrière et à la pérennisation des emplois provisoires) le pouvoir central charge les collectivités territoriales, pour permettre au Chef de l’Etat de jouer au Père La Vertu !
Un autre fait précis, concernant, par exemple, la Commune de Créon que je connais bien et dont les charges de personnel sont inférieures de 5 points aux moyennes de la strate. La mairie a accepté de suppléer la carence de l’Etat en matière d’instruction des passeports biométriques. Il faut désormais un emploi à temps plein pour effectuer cette saisie, qui devait être extrêmement dématérialisée, mais qui nécessite environ 25 minutes par dossier.
Qui paie cet emploi ? La commune. Qui a décidé de la mise en œuvre de ce dispositif sécuritaire ? L’État ! Qui était incapable de l’assumer ? L’État. Qui a supprimé, dans les Préfectures, les postes des fonctionnaires qui effectuaient ces vérifications lourdes, et délivraient le viatique indispensable pour voyager ? L’État. Qui ne le fait absolument plus… alors que c’est de son pouvoir absolu pour l’attribution de nationalité ? L’État. Qui a créé un poste de plus pour faire face à plus de 2 000 dossiers en un an ? La commune. Qui sera un jour mis à l’index pour son ratio de dépenses en personnel ? La commune !
Alors, on peut aisément affirmer, sans contestation et sans aucune contradiction possible, ce que l’on veut en direct à la télévision. L’autosatisfaction sur le dos des autres relève de la démagogie la plus pure. La rigueur intellectuelle ne constitue plus depuis des mois la base de la vie politique. Tout est possible : nier l’évidence, contrefaire la vérité, affirmer ce que l’on veut puisque tout contre-pouvoir, toute opposition sont stigmatisés comme des « traitres malfaisants », allant contre l’intérêt bien compris de cette France exsangue… dont, bien évidemment, ceux qui gèrent des collectivités locales sont responsables !
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L’homme aux talonettes, leurre même son proche entourage: NKM, (Nathalie K… Morizet) déclare que l’affaire Woert (qui, grâce à son « mentor » de Président croit dur comme fer à son innocence!) est « derrière nous », alors qu’en réalité, cette affaire est au dessus de leur tête… Moralité: nous sommes gouverné par des désorientés.
Il y a d’affiché quelque-part chez nous: « l’état nous doit 90 millions d’€uros ! » (Vous savez que pour les auvergnats « un chou ch’est un chou »!) Les voilà les économies de Sarko, il y a des restaurants qui vous font diner dans le noir pour, paraît-il, découvrir les saveurs, personnellement je regarde Sarkozy à la télé, sans le son…