La soirée de la conquête du Graal

Parmi les grandes soirées que j’ai eu le privilège de vivre en tant que pigiste sportif, il en est une qui ressemblait étrangement, au départ, à celle de hier soir. Une température identique, un contexte aussi passionné, un exploit aussi retentissant. Impossible de s’immerger dans une rencontre lorsque vous travaillez, et de ne jamais oublier que vous serez jugé le lendemain sur une phrase mal balancée ou mal ficelée dans une page de journal. Et pourtant la tension était forte. Écrire au cœur de la fusion d’un cratère humain, comme l’était ce soir là le Parc Lescure relèvait de la prouesse. (suite…)

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La solitude face aux chars

Ce soir, je n’ai pas le courage de me lancer dans une chronique. Je ne sais pas pourquoi, mais une forme d’auto-censure m’envahit. J’ai, je l’avoue, une peur qui m’envahit : celle d’être en décalage complet avec une société dans laquelle j’ai du mal à me reconnaître. Je ne sais plus s’il est utile de se battre dans ce monde d’une indifférence crasse. Dans le fond, ne vaut-il pas mieux le laisser aller vers le précipice ? Quelle vanité que celle qui consiste à croire que l’on a la capacité à convaincre. J’ai en mémoire cette fameuse photo d’un étudiant chinois seul, perdu sur la place Tian’Anmen, qui arrête une colonne de chars. La situation est identique dans ce pays sous influence. (suite…)

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Les villages qui se découvrent une âme

Dès que le soleil paraît, les lieux apparemment inanimés prennent vie. C’est le miracle de ces journées d’avril où, s’il ne faut pas se découvrir d’un fil, tout le monde cherche à faire le contraire. D’abord, se débarrasser de ce voile de plomb que la grisaille du temps fait peser sur un moral déjà chancelant. Ensuite, se baigner dans l’air vif d’un lundi ne sonnant pas le glas d’une semaine encore peuplée de soucis. Enfin, aller vers les autres, sans retenue, sans protocole, sans fard, pour partager la chaleur retrouvée de la vie sociale. Sur l’espace central de Haux, le village de cet Entre Deux Mers surplombant des vallons aux allures de Toscane, la fête a battu son plein. Pas ces grandes manifestations où l’on se montre avec l’espoir de démontrer son ancrage dans le Peuple, mais tout bonnement un rendez-vous marqué par la véritable sincérité des rapports humains. (suite…)

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Pas si simple qu'on le croit…

Les déclarations de la mère de l’individu qui a poussé un pauvre passager sur les rails du RER m’ont particulièrement ému. «J’avais tiré le signal d’alarme, explique-t-elle, je sentais que mon fils pouvait commettre l’irréparable à chaque instant». Le 23 mars, cette habitante de Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, avait appelé la police alors que son fils était en grand état d’agitation. «Ils sont venus avec les pompiers, raconte-t-elle. Quand ils étaient là, mon fils m’a craché dessus. Mais ils ne l’ont pas emmené. On aurait pu anticiper ce qui s’est passé. Si seulement on m’avait écouté, ce ne serait pas arrivé».
Cette pauvre femme illustre une situation que j’ai rencontrée et que je rencontre très souvent en tant que Maire, impliqué de jour et de nuit dans la vie sociale d’une cité de 4 000 habitants. (suite…)

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