Le football va mobiliser toute la journée l’opinion publique. Ce soir, la main du destin va faire perdre la boule à une France totalement incapable de justifier son rang mais qui, comme au loto, peut tirer trois « bons » numéros. Le sort, forcément injuste, qui rangera des Bleus dans le sous-groupe des déclassés du Mondial, va mobiliser durant tout ce week-end les esprits les plus assujettis à la médiatisation d’un « nationalisme sportif » qui fonde une improbable identité nationale. Encore une fois, il faut noter que la « main » de Henry aura rendu un fier service au gouvernement, en effectuant un rapt sur une actualité qui a toujours tendance à se repaître des faits les plus éloignés du quotidien. Les affreux chevaliers de la balle ronde vont servir d’exutoire à toutes les difficultés dans lesquelles s’enlise un pays qui, faute de voir la vie en rose, tente de la peindre en bleu.
Le débat va rebondir en Gironde, où Alain Juppé va s’emparer de cette passion « populaire » pour masquer à son tour les positions favorables qu’il a été obligé de prendre sur des réformes, qu’il approuve publiquement, mais qu’il condamne dès que les stylos, les micros, et les cameras sont partis. La question existentielle qui agite le microcosme politique girondin tourne autour de la construction d’une nouvelle arène pour les gladiateurs des temps modernes. Ils en ont absolument besoin pour que les « combattants glorieux», venus pour quelques soirs de cette Europe de la concurrence débridée, puissent exprimer leurs talents. C’est, pour l’ex-premier Ministre, visiblement la… priorité politique de la fin d’année . Du moins en apparence car, dans le fond, il cherche surtout, parmi ses adversaires politiques, un «coupable » qui puisse justifier son désengagement d’un projet, pour lequel il a été abandonné en rase campagne par le gouvernement qu’il doit soutenir. En effet, lors de sa présentation du programme qui lui tient tant à cœur, il avait annoncé que sa réalisation ne serait possible qu’avec une participation de l’Etat de… 50 millions. Une estimation qui supposait une participation des Girondins à hauteur du double, et une « contribution » des collectivités territoriales (mais c’était avant les ravages de la réforme présidentielle), à hauteur de 150 millions. Le budget global de ce grand stade, représentant au minimum 10 ans du budget global d’investissements du Département, semblait bouclé…dans un contexte de crise sociale et structurelle. Las ! Rama Yade qui rêve d’imiter le Président de la République n’a trouvé que 20 petits millions.
Il faut simplement remarquer qu’il n’y avait aucun autofinancement résultant de la destruction de l’actuel stade municipal et de la valorisation financière… de cet espace. Mais il est vrai qu’ il n’est pas très médiatique d’annoncer que, pour payer un stade neuf, on va aussi devoir raser celui qui existe… et le livrer aux promoteurs ! Alors, on fait l’impasse.
Il se pourrait qu’après une étude sérieuse, on s’aperçoive qu’en fait, les contribuables, moyennant cet apport concret, n’aient pas à mettre la main au portefeuille. Dommage que dans les grandes déclarations actuelles du Maire de Bordeaux, il n’existe aucune évaluation de cette opportunité de financement. Il est préférable de lancer une polémique autour de la participation du Conseil Général… pour masquer le fait que la vente de Lescure, (qui interviendra dans la prochaine décennie), constituerait une superbe opération financière pour la seule ville de Bordeaux. Le tour de passe-passe serait réalisé. Les autres payent sous la pression, et Bordeaux rafle la mise. Et il serait d’ailleurs intéressant que le Président des Girondins de Bordeaux s’exprime publiquement sur cette hypothèse qu’il a envisagée.
Faute de trouver un « responsable » à cette situation, le Maire de Bordeaux cherche un « coupable » : Philippe Madrelle, le « caravanier » du conseil général, qui arpente le désert financier du monde rural, afin d’ apporter une eau réellement de survie pour les tribus qui y résident ! Il se serait réfugié sous sa tente. Il sera celui qui aura refusé au club « capitaliste » des Girondins de Bordeaux le merveilleux espace qui lui permettrait d’élargir ses bénéfices ! L’attitude est bizarre puisqu’Alain Juppé, « anti-départementaliste » déclaré, se tourne vers celui qu’il assassine, et qui est au minimum moribond, pour lui réclamer… ses derniers deniers et l’accuser d’être assis sur un trésor.
Comment pourrait-on admettre que, dans le contexte actuel, le Conseil général qui a perdu 46 millions d’euros de ressources sur une seule année (2009) , qui sait que, quoiqu’il arrive, il continuera à en perdre (il manque à ce jour 209 millions d’euros de compensation des dépenses décidées par l’Etat et imposées au Conseil Général), puisse apporter sa contribution. Dans le fond, c’est peut-être là que se trouve la solution, pour que le grand stade soit réalisable : il suffirait que ces manques soient comblés ! L’Etat donne ce qu’il est censé donner et tout va mieux !
Ou, autre solution : dans le cadre du grand emprunt, fils spirituel du Maire de Bordeaux, que le grand stade bénéficie d’un apport supplémentaire. Encore une autre : qu’une société d’économie mixte soit créée et qu’elle fasse comme l’Etat, qu’elle emprunte la somme nécessaire…et fasse payer, par les exploitants, les annuités de la dette, sans recours aux contribuables locaux ?
Au fond, dans cette affaire, on en est au… coup de main à donner ou à ne pas donner. Il importe simplement de savoir s’il s’agit de tendre la main franchement, clairement, dans un contexte contraint, un moment de démolition des certitudes, dans une période où les hommes et les femmes qui ont des bleus sociaux à l’âme sont oubliés au bord des routes de la vie. Pour certains, à ce stade, ils sont bien loin des débats du ballon rond !
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Je suis rassuré par cette information qui pourrait permettre d’envisager l’abandon du projet d’un nouveau stade sur BORDEAUX financé en partie par les contribuables.
Qu’il y ait un stade de plus pour les jeunes, libre d’accès, le contribuable ne peut que souscrire. Mais participer à la construction d’une arène ou le moindre gladiateur (pour reprendre l’expression) gagne au minimum une année de SMIC par mois, serait incompréhensible. Quand le foot peut payer ses joueurs à cette hauteur, il ne vient pas quémader une participation aux contribuables!
au fait ça veut dire quoi « Submit »?? en Français.
C’est peut-être une langue régionale du nord de Lille, mais pas de Créon ?
Pour répondre au commentaire de GARNIER: « Submit » en français?
[+proposal, report, request, resignation, application] SOUMETTRE en français dans le texte.
Mais vous savez bien qu’il vaut mieux chanter en Anglais, la langue française est trop compliquée et sonne mal musicalement.
Pour une fois qu’un Maire utilise des moyens de « jeunes » et modernes (Twitter,facebook,Wikio, et autres) pour valoriser son site Internet, vous n’allez pas vous plaindre!
Quand à JMD, il en pense quoi Alain DARMIAN, du hors jeu en question?
Quand je pense que pendant ce temps là des Girondins, pour survivre doivent passer par les restaurants du coeur!
Alors un grand stade payé par nous, Girondins! Non merci!
Monsieur Madrelle vous êtes dans le bon sens.
Je rappellerai à Monsieur Darmian que l’on ne peut pas perdre des recettes qui ne sont pas garanties, les droits de mutation (mis en cause sur ces 46 millions) transférés en 2002 par Mr Jospin ne l’étant pas. Précision, ils ont malgré tout rapporté 1 Milliard d’euro depuis cette date au département, soit 1 année budgétaire du département! D’autre part, comme pour toute collectivité si une dette d’un financeur existe, sur quelle ligne budgétaire est-elle inscrite au budget du département. De deux choses l’une, ou la dette existe réellement et sans son inscription au budget celui-ci n’est pas “sincère“ comme l’exige la loi, ou celle-ci n’existe pas et dans ce cas c’est la sincérité directe des politiques qui s’en font l’écho qui est en cause!
Bonjour,
Il semblerait que Pierre PREAUT, Président du CDC de COTEAUX DE GARONNE, soit moins poétique que vous dans ses commentaires, JMD!
« Il n’est pire sourd que celui qui ne veut rien entendre »…, n’est-ce pas Monsieur Préaut ?
Pierre Préaut, Président de la CDC des Coteaux de Garonne dans le canton de Cadillac, prépare sans doute sa campagne électorale pour les prochaines élections cantonales.
J’imagine que de par ses fonctions électives il sait faire la différence entre la dette et les compensations non versées. Il semble que non !
C’est inquiétant pour la CDC et Beguey. Je voudrais bien savoir comment le maire de Beguey, dont il est l’un des adjoints, va réagir à cette attaque en règle contre une institution qui fait tout ce qu’elle peut pour aider la ville dont il est l’élu.
Sans doute n’était-il pas satisfait de la déviation réalisée par le Conseil Général de la Gironde, inaugurée il y a peu ? Sans doute acceptera-t-il que la convention d’aménagement de l’école communale actuellement en phase d’étude ne soit plus financée par le Conseil Général s’ il n’y a plus la clause de compétence générale ? Sans doute acceptera-t-il de rendre, pour faire le Grand Stade de Bordeaux, le Fond Départemental d’Aide à l’Equipement des Communes, inventé par le Conseil Général ? Sans doute !
Il n’est point besoin d’être en campagne électorale, ce qui à ce jour serait tout à fait prématuré et hors de propos, pour observer la réalité des faits.
Ne faut-il avoir que des commentaires “bien pensants“ pour que nos interrogations légitimes ne paraissent pas être “un crime“ ?
Petit rappel : l’APA. a été mis en place par le Gouvernement Jospin (loi votée par Philippe Madrelle), sans qu’aucun engagement n’ait été pris par l’Etat sur le mode de financement, ni sur les compensations et lorsque l’observatoire, mis en place par le CG, oubliant ce fait, part du principe que l’Etat devrait payer 50% des dépenses, il ne s’appuie sur aucun texte.
Faut-il être, ici aussi, “bien pensant“ pour que les équipements qui se réalisent dans le système de clientélisme actuel soient réalisables, ou est-ce la nécessité de ces équipements qui doit justifier leur mise en œuvre ?
N’étant pas encore un expert du web, je suppose que le “masque“ est une pratique normale, il me semble malgré tout que ce n’est pas une réelle marque de courage d’opinions !
La responsabilité d’un patron d’exécutif c’est d’apporter des réponses aux questions qu’on lui pose. Surtout quand il n’est saisi d’aucun dossier élaboré sur le sujet.
Concernant le Grand Stade ma réponse est claire et tient en deux propositions : le Grand Stade peut être financé par la vente et la réalisation de Chaban-Delmas et par une souscription publique permettant à ceux que le football intéresse de financer leur stade sans taxer les contribuables que le football n’intéresse pas.
Il s’agit après tout d’entreprises du spectacle qui brassent des millions d’euros de chiffre d’affaire, de droits de télévision et de salaires privés.
Contrairement aux désinformations véhiculées par M. d’Amecourt, le Conseil Général n’a d’autre budget que celui d’une fiscalité en déclin considérable. L’épargne étant interdite aux collectivités, il n’a rien engrangé les années précédentes.
Je dis simplement que ce n’est pas « le contribuable ou rien » mais « le Grand Stade sans le contribuable ».
Je confirme à M. d’Amecourt qu’à propos du projet de Grand Stade, je ne suis en possession d’aucun dossier susceptible d’être mis à l’ordre du jour d’une assemblée départementale. »
Philippe MADRELLE
Président du Conseil Général de la Gironde