Le mardi, c’est jour de gras pour les médias. Ils vont dans le supermarché Sarokoziste se ravitailler en effets d’annonces et ils ressortent avec un panier garni à ras-bord, afin de vivre le reste de la semaine. Il faut dire que les têtes de gondole présidentielles regorgent de produits en promotion sous label « made in Elysée ». Tout est gratuit. Les millions se font éclipser pas des milliards, et au loto des sauvetages en tous genres, on ne lésine pas sur le montant des gains annoncés. Les restaurateurs ont eu leur mardi de rêve, les sidérurgistes de Gandrange ont connu ce grand jour, les collectivités territoriales auraient tiré le gros lot, les marins pêcheurs étaient passés par là, les enseignants avaient eu les faveurs d’un périple, les artisans sont passés par là, dans les rayons du Sarkozy Tour, qui éclipse celui de Johnny ! A la une, sur scène, ce que l’on appelle « les Contes du Mardi de l’oncle Sarko! » qui n’ont rien de virtuels car ils sont écrits pas frère Guaino ! A côté des sept récits de Narnia, c’est le top du top! tenez, écoutez le premier.
Ce serait extraordinaire si, comme l’a annoncé « Clin d’œil » après le Journal télévisé de 13 heures, le samedi 24 octobre dernier, sur France 2, Jean Sarkozy, le fils qui ne savait pas que son père était Président, revendiquait la direction de l’EHPAD (1) de Créon. Quel jack pot ! Un passage de celui qui multiplie les déficits et les chômeurs (+ 21 % en un an) comme un autre, presqu’au même niveau que lui, sauvait ses prochains, en multipliant le pain et les poissons, et Créon deviendrait au nom du père et pour le fils, une terre promise. En fait, il n’y a véritablement aucun risque, puisque chacun sait que le bateleur des promotions gouvernementales ne va que dans des fiefs UMP, afin de faire un peu de pub auprès des militants qui commencent à être mal dans leurs godillots.
Le discours est facile à écrire : la catégorie sociale est la plus belle, la plus noble, la plus française, la plus prometteuse comme le veulent les circonstances. Elle souffre mais c’est normal (la crise, la concurrence mondiale, les erreurs des prédécesseurs qui n’ont pas eu le courage de faire les réformes…) et dans le fond, c’est une chance inouïe que le « Géo fait-tout » soit passé par là. Il possède la pommade miracle, celle qui ne coûte rien, mais qui sera distribuée gratuitement (comme les vaccins de Bachelot), à tous ceux qui souffrent ! Et, bien évidemment, le tout se termine sous un tonnerre d’applaudissements. Immédiatement, les caméras tournent, les micros se tendent, les stylos se hâtent, les claviers crépitent : le prêt à tricher présidentiel marche à plein régime! La semaine prochaine, il repassera par là avec ses recettes à crédit, ses idées aux colorants artificiels, ses chiffres en bois, ses promesses en toc. Les seuls moments sincères, c’est quand le « bonimenteur » s’en prend aux produits concurrents.
Mardi prochain, le cirque financé par ces contribuables irrascibles qui gueulent quand leur Maire ou le président de Conseil Général de la Gironde augmentent les impôts de quelques euros, continuera sa route. Chaque show alourdit la note, beaucoup plus que les indemnités des élus locaux qui y assistent avec fierté. Facile, car ces contribuables se foutent pas mal de ce qu’a coûté le sommet de l’Union pour la Méditerranée, organisé au Grand Palais le 13 juillet 2008. Pour quelques heures de réunions et une paire de clichés, la Cour a calculé que… 16,6 millions d’euros ont été dépensés. 500 ouvriers avaient réaménagé le Grand Palais… un moyen concret d’utiliser les emprunts de l’État pour donner du boulot à ceux qui veulent bosser plus pour gagner moins, car on leur piquera ce qu’ils auront arraché, en taxes masquées. Pour eux, la vérité vient de la pub présidentielle ! Le reste, c’est de la… politique!
D’ailleurs, ç’en est devenu caricatural. Le Premier de ce qui reste des ministres crédibles a bien compris : il laisse son patron s’enliser dans des tonnes d’euros promis, dans des mesures qu’il sait incompatibles avec les directives européennes, dans des envolées superfétatoires, ressemblant à des bulles de savon! Lui, il s’occupe des affaires sérieuses, de ce qui plaît vraiment au Peuple qui manque de pain, mais qui veut des jeux. François Fillon sait que le subalterne, c’est pour le Président, et l’essentiel, pour lui. Alors hier, il a convoqué la presse pour annoncer, avec un courage que le monde entier va nous envier, en cette période où les chômeurs n’ont jamais été aussi nombreux, les déficits aussi abyssaux, les perspectives aussi sombres pour la proximité. LA mesure qui va révolutionner notre société : il a demandé que « désormais, il y ait un préavis de vingt-quatre heures avant l’annulation d’un grand match ». Ouf ! nous voici sauvés. Et tant pis s’il va à l’encontre des recommandations de sa cellule interministérielle chargée du suivi de la grippe H1N1 qui ne fixe aucun délai à un organisateur de match pour reporter la rencontre. Il ne croit même pas dans les angoisses bachelotgrotesques !
Ouf ! la France est rassurée et Canal + aussi : il y aura de la satisfaction sur les canapés « maison, gazon, télévision ». D’ici à ce que le Président de la République aille le 18 novembre, pour France-Eire, au stade de France pour parler de l’identité nationale de Besson et chanter à pleins poumons la Marseillaise, il n’y a qu’un pas de soulier à crampon que je ne franchirai pas! Allez, qui prend les paris ?
(1) Pour faire un clin d’oeil, les images comparaient la direction de l’EPAD de la défense et l’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes EHPAD)… de Créon dont le poste de direction est justement vacant ! Et ce n’est pas un conte !
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Sans commentaire, tout est philosophiquement bien dit dans votre conte du mardi de l’oncle Sarko.
Il nous reste tout de même du soucis à se faire.
Premièrement en fait de fin de crise perceptible, les plus éminents analystes économistes nous en colle pour dix ans avant de revenir à une normalisation de notre économie.
Deuxièmement la politique de relance américaine reste peu favorable à un changement pour l’Europe et représenterait un gros handicap pour la france.
Troisièmement si la tendance ne s’inverse pas quelques peu en 2012, la France ne sera plus en mesure d’activer une quelconque marge de manoeuvre.
Enfin quatrièmement ce n’est pas un peu facile de taper sans cesse sur SARKO, même si c’est soi disant lui qui imprime la feuille de route.
A part être en représentation il fait quoi d’autre un président de la république dans son timing?
C’est pas plutôt dans les ministères que cela se passe, mais sans doute que « CAPITAL » sur M6 avait bien pensé nous faire pénétrer ses milieux obscures dont on ne parle jamais dans la presse, mais à la réflexion, ils ont du se dire, encore monter une émission pour qu’elle passe à la trappe et en remplacement lancer une pétition, l’arme essentiel restant à notre disposition pour se faire entendre.
Et après quand nous aurons autant de pétitions d’un côté que de lois de l’autre cela va changer quoi?
Rien.
Car l’utopie majeure c’est de vouloir changer ce qui vient d’être mis en place.
Le temps perdu en discutions conciliations concertations …pour obtenir que fifre aura permis d’installer tranquillement d’autres mesures qu’il faudra encore « pétitionner ».
Pour prendre vraiment le volant du « Camion Politique » il faut s’installer au volant avant le conducteur habituel.
Et cela en France on ne sait pas le faire.
En france on emmerde ceux qui réussissent, on supporte ceux qui vous emmerde en espérant qu’il finira bien par leur arriver quelques choses à eux aussi!.
Bonjour JMD
L’actualité va beaucoup plus vite que nos doigts sur nos claviers respectifs, j’en veux pour preuve,la conclusion de mon commentaire d’hier par rapport à votre article majestueux intitulé “Les contes du mardi de l’oncle Sarko”.
Aussi pour ne pas se faire distancer dans le peloton de la « Solidarité et de la proximité efficace », si vous avez un instant à consacrer à la lecture de mon billet d’aujourd’hui sur nicalap.over-blog.com, vous pourrez mesurer à quel point tout est lié, et la charge de travail que vous vous imposez chaque jour à la défense prioritaire des citoyens entre autre de votre commune, et mon acharnement à faire respecter la définition du dictionnaire du mot « Justice » démontrent que les lignes peuvent bougées, mais la tâche qui est d’envergure et digne de tous les gens qui y participent de loin ou de près est colossale.
Comme disait l’autre :
» La terre, elle, ne ment pas ; elle demeure votre recours ; elle est la Patrie elle-même. »