Après avoir découvert la Hongrie, la Slovaquie, la Tchèquie et avoir retrouvé mes racines italiennes, me voici sur le départ pour une semaine à Bruxelles. L’Europe, dans sa diversité, entre donc profondément dans mes analyses personnelles, et je suis de plus en plus persuadé que nous sommes encore loin, très loin, de celle dont rêvaient ses fondateurs. Quels points communs trouver en effet entre les revenus hongrois, les choix sociaux hongrois, le divorce à italienne berlusconien, l’agitation frénétique française, les querelles linguistiques belges, l’électoralisme allemand, l’anti-europe tchèque ? Ce périple, au contact des réalités humaines et non pas des approximations politiques, aura fortement influencé ma vision de cette construction, essentiellement réglementaire, dont les applications concrètes ne sont, dans les faits, respectées que par les Etats qui le veulent bien. La seule vérité commune c’est que la politique n’a plus sa place dans une cacophonie institutionnelle ou économique. Elle cède la place aux lobbies, devenus beaucoup plus puissants que tous les partis, désunis et repliés sur leurs enjeux électoraux nationaux.
Je pars durant une semaine à Bruxelles afin de participer justement à cette nouvelle donne internationale, puisqu’en tant que Président national du Club des Villes et Territoires Cyclables, je vais peser sur les rouages, afin de donner au vélo une place plus forte dans les préoccupations européennes ! Lors de la grande manifestation internationale Vélocity, il faudra être présent en permanence dans les débats organisés sur le stand français, avec tous les acteurs du développement des pratiques cyclistes. Il ne s’agira pas de prises de position politiques mais plus clairement d’influer sur les choix potentiels des décideurs institutionnels basés à Bruxelles, en démontrant le poids du vélo dans la nouvelle donne des déplacements urbains. C’est une expérience extrêmement intéressante!
Ainsi, toutes les grandes capitales européennes s’étant tournées vers le système du « vélo partagé » (1) se retrouveront autour du CVTC pour évoquer l’impact croissant des initiatives prises (Vélib’, Vélov’…). Les autres initiatives françaises (celle de Créon notamment) seront présentées pour démontrer que l’élan constaté depuis 4 ou 5 ans touche désormais dans notre pays plusieurs milliers de collectivités territoriales et notamment un bon millier, de toutes tailles, regroupées dans le Club. C’est une sorte de démonstration de « force » que le lobby vélo va effectuer à Bruxelles (1). Désormais, tout progrès passe par ce type de démonstration. Il faut y consacrer beaucoup de temps, et surtout faire bien des antichambres, pour dénicher les bons interlocuteurs… Ce sera pour moi une semaine de travail intense, éclipsé sûrement au niveau girondin par une autre visite, plus ponctuelle!
Par ailleurs, j’interviendrai dans une session sous-plénière le jeudi 14 mai à 16 heures, sous la présidence d’un Polonais, avec un expert néerlandais Hans Voerknecht, un urbaniste allemand Tilman Bracher, sur le thème des échanges d’expériences mis en place en France via le club dont j’assure la présidence. Un autre élément qui pèse dans la vision que l’on peut avoir de l’Europe puisque pour pouvoir…intervenir, il fallait obligatoirement s’exprimer en anglais ! Une exigence significative du poids de la langue française sur le continent, et surtout de la considération que l’on a pour elle au niveau international. Il a suffi que, par principe, je refuse cette décision, pour qu’une solution soit trouvée… mais il n’est pas certain que la concession officieuse devienne officielle sur place.
Cette Europe là, technique, technocratique, est bien éloignée de celle bâtie lors d’une fête, d’un repas, d’une rencontre, d’un dialogue difficile dans des langues maternelles encore préservées. Il faut pourtant se plier à ses décisions pour exister, dans une période où les groupes de pression se placent et où les absents ou même les abstentionnistes ont forcément tort. Le Créonnais sera, lui, présent, et pédalera à l’échelle européenne durant une semaine, avec sa politique concrète, modeste, opiniâtre sur le vélo.
Permettez-moi d’y voir une reconnaissance et tout un symbole!
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Et surtout tu dois réviser ton anglais … 😉 et faire honneur à Mme Tauzin.
Au delà de la plaisanterie le fait que tu te retrouves en témoin sur la place européenne est le résultat d’un travail pugnace pour que la piste Roger Lapébie, la station vélo et tout ce que Créon a su développer soient réalité. Je me souviens des « combats » à la fin des années 70 lorsque le dernier train est passé à Créon. C’est aussi le résultat de l’engagement du CG33 pour que ces voies vertes existent et sillonnent la Gironde. Créon est devenu un exemple et ça c’est génial.
si j’ai bonne mémoire il y a des personnes
quant elles sont en voyage à l’étrangé te rapportent des documents et adresses pour prendre contact avec, et cela en Europe où
en sont ils….!!!!
Ce serait intéressant d’avoir un retour.
Bon séjour à Bruxelles et je pense très sincèrement que tu feras bien avancer les idées et actions dans ce domaine.