Cinquante-six personnes intoxiquées au monoxyde de carbone, dans le Nord Pas-de-Calais, en seulement trois jours. Pendant le week-end prolongé de la Toussaint, 22 logements ont été touchés par ce gaz mortel, qui se dégage en quand le combustible brûle mal. Un nombre » anormalement élevé « selon la préfecture de région, la direction régionale des Affaires sanitaires et sociales et le centre anti-poison de Lille qui appellent à la vigilance. Sur les 22 domiciles, 20 étaient chauffés au charbon.
La cause? Une conjonction de facteurs explique la préfecture dans un communiqué : « l’allumage des chauffages au charbon à l’automne, associé à un redoux avec des brouillards matinaux « . Du coup, pas assez de différence de température entre l’intérieur du logement et l’extérieur. Le tirage est mauvais, et les gaz brûlés s’évacuent mal.
Que faire? N’allumer le poêle à charbon qu’en cas de nécessité, laisser une fenêtre entrouverte si on laisse couver le feu la journée ou la nuit, vérifier que le domicile est bien aéré, ne jamais boucher les ventilations de la maison, surtout si le logement est bien isolé. Enfin, faire ramoner son conduit de fumée, faire entretenir son appareil, indique la préfecture. Ceci dit, les vieux habitués du chauffage au charbon le savaient : il était déconseillé de laisser un feu couver. Voilà pourquoi il faisait souvent si chaud dans les maisons du bassin minier chauffées au charbon. On mettait le feu à fond, et on entr’ouvrait une fenêtre pour écarter le risque. Mais c’était une autre époque où le charbon coûtait très peu et le chauffage ne rongeait pas le budget familial car le Préfet a oublié une cause : la popérisation galopante des familles.
Attention, il n’y a pas que le charbon qui est dangereux. Les appareils au gaz, les feux à pétrole, fuel, bois… sont concernés aussi s’ils sont mal entretenus. Le monoxyde de carbone ne se voit pas, ne se sent pas, et provoque une asphyxie. Les signes : maux de tête, nausées, vertiges, vomissements, grande fatigue, perte de conscience, paralysie. La région Nord Pas-de-Calais est la plus touchée de France avec 40 morts par an. A la dernière alerte, fin septembre, on avait compté 30 cas en trois jours, dont trois morts, dans les mêmes circonstances : brouillard, et redoux.
Mais il y a d’autres racines à ce mal : la pauvreté, la baisse du pouvoir d’achat, l’impossibilité de faire face aux augmentations de l’énergie. En effet quand le monoxyde rôde c’est que la famille a beaucoup de mal à se chauffer par un autre système que celui du poêle d’antan.
Le chauffage central vanté dans les publicités, dans des logements bien isolés de génère aucun risque de ce genre. Or désormais il faut bien en convenir, le nombre des familles dans l’incapacité de régler la facture de fioul, de gaz et encore plus d’électricité augmente. Facile à vérifier avec l’augmentation considérable de vente de pétrole pour les chauffages. Actuellement je connais des gens qui ne risquent rien. Le monoxyde de carbone ne les atteindra jamais. Ils n’ont pas, tout simplement, les moyens de se chauffer !
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Autre aspect de cette paupérisation. Le locataire bouche toutes les entrées d’air afin de se calfeutrer. Il utilise un poêle à pétrole au lieu des convecteurs électriques, maitrisant ainsi ses dépenses avec l’achat au litre de ce carburant. Ce dernier dégagera comme les occupants de la vapeur d’eau qui ne pourra pas s’évacuer. En une saison, l’appartement est plein d’humidité ! Murs et plafond sont ruinés, santé et mobilier avec ! Solution : faire installer par un électricien une ventilation mécanique contrôlée (minimum une VMC hygro B) avec un fusible coupe-circuit qui n’est pas à la portée des habitants et bien insister pour que les bouches soient libres d’évacuer l’air vicié.
Il faudrait aussi que les propriétaires arrêtent d’exploiter les locataires en leurs louant n’importe quoi. Mais pour cela de véritables programmes de construction devraient voir le jour mais l’on est loin des mirages à 500 000 logements/an !