Thu, 08 Sep 2005 00:00:00 +0000
Le moral du Français moyen va faire un bond positif vertigineux. L'attaque des Bleus a fait oublier celle du chômage? Finie la morosité grâce à une balade victorieuse en Irlande. Ce matin, au Café » Le Sport « , à coté de la Mairie, les sourires avaient une allure estivale, un peu comme si la frappe instinctive de Thierry Henry avait mis du soleil dans l'eau froide habituelle du quotidien. Le point d'orgue parfait pour les 100 jours de De Villepin. Le bougre a au moins autant de réussite géniale que le buteur d'Arsenal contournant le gardien du temple irlandais.
Ce gars-là, De Villepin, qu'aucun entraîneur de comptoir n'aurait songé à mettre capitaine d'une sélection gouvernementale il y a quelques semaines, vient de réussir une série d'exploits que ce pauvre Raffarin avait manquée. Aucune sélection populaire, jamais élu meilleur joueur d'une ville ou d'une circonscription, aucun match victorieux à ce jour, et voilà De Villepin surfant sur la vague des Bleus. Il obtient 6 points en deux rencontres dont une sur? les Verts, chez eux. Tout un symbole !
C'est durant » ses 100 jours » que le premier miracle a eu lieu : le retour de Zizou ! Personne n'y comptait. Toutes les démarches antérieures avaient été vaines, et voici que, sous le règne de » Crin Blanc « , le Kid de Marseille revient au bercail pour 3 succès inespérés. Dans un coin de son bilan, il va forcément glisser cette réussite décisive. Pour le retour de la confiance, le come-back du meneur de jeu prodige va se révéler au moins aussi efficace qu'un bon indice truqué de la baisse du chômage?Remarquable ! Ce matin le petit noir était moins amer ! Et le coup de la main sur le c?ur de la France de l'intégration. Avouez, mes amis, que c'est bon pour le moral de la Patrie !
Toutes celles et tous ceux parmi nous qui ont encore des souvenirs de leurs leçons d'histoire sur les bancs de la communale, savent qu'une période de Cent jours portait pourtant malheur. La plus connue conduisit ainsi Napoléon à l'exil de Sainte Hélène, après une cuisante raclée à Waterloo. Je m'étais d'ailleurs dit, qu'à la place de De Villepin, je n'aurais pas pris un engagement d'une durée similaire. 120, 130 jours m'auraient paru moins annonciateurs de défaite. Et voici que ce gars là vous transforme le dernier de ses cent jours, jusque là catastrophiques dans l'Histoire, en triomphe de Dublin. Il vous claque un Austerlitz, alors qu'au même moment, nos ennemis héréditaires, les Anglais, se voient humiliés à Belfast. Le pied absolu?Le bol intégral !
Mieux, ce gars là, traqué par le Bonaparte de Neuilly sous lequel perce Sarkozy 1er, a réussi à présider un conseil des Ministres, après l'exil involontaire du tenant du titre dans le bunker du Val de Grâce ! Chirac expédié au lit doit fulminer. Son attaque à lui, celle qui aurait pu lui apporter la sympathie massive des supporters de son âge, est éclipsée par celle de Zidane and Co. Il est oublié, et sa sortie ne constituera qu'un épiphénomène quand on reverra les images, à Télé-foot, de la virgule magique de Thierry Henry !
Sarko, quant à lui, est relégué au rang de Grouchy se battant le dos au mur, acculé à inventer un programme économique surréaliste. Ce pauvre Sarko annonce sa candidature irrémédiable, alors que Chirac le voit trouble à la télé. Il se démène, d'estrade en estrade, de circuit en circuit, et à ce jour, il n'a gagné aucune course (à part le critérium de l'UMP) malgré son entraînement intensif sur son vélo, autour du Bassin d'Arcachon. Mieux, il choisit depuis longtemps la bicyclette pour démontrer son mental de sportif, au moment où Armstrong met les pieds dans le plat épicé à l'EPO.
Il suffit que De Villepin fasse un footing filmé par TF1 et LCI pour que les Bleus gagnent?mouillant le maillot à la poursuite d'Irlandais » tignous » en diable, courant comme des Ethiopiens morts de faim.
Je vous le répète, ce De Villepin a un talent caché, un truc du genre patte de lapin donné par maman à la naissance. Il avait déjà porté chance aux socialistes en conseillant à son mentor élyséen de dissoudre l'Assemblée. Là, il colle la poisse à Chirac, il double Napoléon Sarko, il donne une âme aux Bleus, il sucre de bonheur cocardier le café du petit matin des Français travailleurs ?
Que demander de mieux, alors que les Socialistes ne sont pas encore capables de faire leur sélection et qu'ils se chamaillent sur la couleur du maillot?
Mais je déblogue?
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