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Le précieux silence du sermon démocratique de l’oncle Joe

Quand une démocratie déploie autant de mesures de sécurité pour une cérémonie destinée à installer celui qui est chargé de la protéger et de l’incarner il faut se poser des questions sur son état réel.

Plus de 25 000 policiers, gens d’armes et services secrets pour contrôler d’éventuels débordements d’autres gens d’armes ou d’agents secrets; le siège du pouvoir législatif transformé en forteresse; un éloignement certes sanitaire mais aussi sécuritaire de la foule; des vitrages blindés : étrange moment d’histoire aux États vraiment désunis d’Amérique. Si on ajoute les prises de parole de représentants des cultes dans une cérémonie d’investiture du garant de la liberté de conscience on atteint au minimum le stade du doute.

Joe Biden est entré dans l’Histoire de son pays par la petite porte avec une cérémonie qui fera date par sa singularité. Totalement qui méprisé par son prédécesseur et concurrent il a cherché à légitimer une victoire arrachée dans le système américain de quelques milliers de voix dans quelques états clés. Une victoire indiscutable sur le plan légal mais qui se heurte à une épouvantable campagne de doutes instillés par le battu et ses supporteurs les plus extrêmes.

Si la classe politique hexagonale s’est réjouie de l’arrivée dans la Maison-Blanche de l’Oncle Joe compte-tenu de l’absurdité de la gouvernance d’Ubu Trump elle se contente, comme toujours, de ramasser la crème sur le lait bouilli. Son propre avenir dépend en effet de la manière dont le nouvel arrivant va aborder les difficultés de la planète. En dehors des grands enjeux de politique intérieure il est resté très flou sur les orientations économiques mondiales.

C’est vrai qu’il avait beaucoup de colle à mettre sur les profondes fractures qui partagent son pays. Elles sont certes politiques mais aussi sociales, sociétales, ethniques, culturelles et de niveau de vie. Il le sait probablement et tout son propos a tenté avec des mots d’apaiser les plaies à vif sur lesquelles la COVID-19 a mis le sel de l’angoisse. Face aux délires « tweeteurs » de celui dont le crâne était le dix-neuvième trou de son golf préféré il a opposé le silence… Un moment exceptionnel comme la respiration de celui qui s’est épuisé à porter la bonne nouvelle d’une victoire au peuple.

La démocratie n’était pas dans des mots symboliques mais relevant du vœu pieux mais dans ces quelques secondes de rupture avec une période de la démesure verbale, de l’outrance débridée, de la provocation institutionnalisée. Même très raccourcie la minute (qui aurait pu ne pas être de prière) résumait à elle seule les effets désastreux de l’irrationnel appliquée à la gestion de l’ex-première puissance financière du monde.

Le Président le plus âgé à accéder à la Maison Blanche a parlé de l’avenir qui en fait se tenait à ses cotés sous les traits de sa vice-présidente. Drôle d’impression que celle qui se dégageait de cette cérémonie ou un papy ayant fait de la résistance savait déjà que sa « remplaçante » potentielle serait vite sur le devant de la scène. Première femme vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris est aussi la première personne noire et d’ascendance asiatique à occuper ce poste prestigieux.

Cette accession aux plus hautes marches du pouvoir vient mettre un point d’orgue à une carrière politique fulgurante, quatre ans seulement après son élection comme sénatrice de l’État de Californie. « Nous avons aujourd’hui la première femme vice-présidente des Etats-Unis. Ne me dites pas qu’on ne peut pas changer ! » a souligné celui qui représente l’establishment sur la durée.

« Mister Joe » a pour le reste déroulé un discours qui n’avait de valeur que parce qu’ils s’inscrivait en creux des excès trumpiste. D’abord une mise en garde universelle : « La démocratie est précieuse, la démocratie est fragile, mais aujourd’hui mes amis la démocratie l’a emporté » A quel prix ? Pour combien de temps ? Le contexte reste tellement incertain que son constat risque bien d’être vite mis à mal !

«  La volonté du peuple a été entendue et la volonté du peuple a été respectée » a-t-il ajouté sans que l’on sache s’il le répétait pour se rassurer ou pour conjurer un mauvais sort potentiel.« Il y a la vérité et il y a les mensonges, les mensonges prononcés pour le pouvoir et pour le profit. Et chacun d’entre nous a le devoir et la responsabilité, en tant que citoyens (…) et particulièrement en tant que dirigeants, (…) de défendre la vérité et de combattre les mensonges.» e sera probablement le plus dur à réaliser de ses défis;

D’autant que se profile la terrible montée en puissance de la pandémie. une minute abrégée de silence en hommage aux 400 000 victimes du Covid-19, « mères, pères, maris, épouses, fils, filles, amis, voisins et collègues ». a été son principal message politique : humilité, sensibilité et humanité.

Ce champ est nécessaire.

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Cet article a 9 commentaires

  1. J.J.

    L’arrivée d’Uncle Jo me rappelle une fable de La Fontaine (toujours lui !) : Le cochet, le chat et le souriceau.

    Après les outrances et les pantomimes trumpesques, le nouveau président évoque un long fleuve tranquille. Or je crains qu’il n’en soit rien. Malgré ses rodomontades et ses foucades, Trump s’était montré relativement modéré dans sa politique étrangère et modérément agressif également à l’égard des « ennemis héréditaires » de l’empire.
    Je crains que le nouveau venu, chattemite et champion de l’irrationnel, peut être aussi un peu Tartuffe sur les bords, qui veut, en « trustant dans son god » redonner autorité aux USA sur le monde, ne soit autant sinon plus dangereux que son prédécesseur.
    Les États Unis d’Amérique semblent entrer dans une phase d’effondrement, comme tous les grands empires sur le déclin, et qui un jour se sont écroulés.
    Comme une bête traquée, c’est là qu’ ils sont le plus dangereux.
    J’espère beaucoup sur la situation intérieure, pour le moins un peu chaotique, pourra l’occuper assez et éviter qu’il ne se mêlât de choses qui ne le regardent point.

  2. Tusitala

    Une cérémonie sans le peuple …remplacé par des milliers de drapeaux ….
    QUELLE FARCE…!!

  3. Tusitala

    Ça va repartir avec ton favori….

    La 1ère guerre de Biden ? Venezuela et le Guyana, la tension monte …..!!!

  4. GRENE CHRISTIAN

    Heureuse Albertine Sarrazin qui se lamentait, dans « L’Astragale » je crois: « Et moi, je me fais tartir dans ce rade à boire des Ricard ». Et moi, alors? Je me fais tartir aussi en buvant des Ricard, seul devant la télé, pour voir ces masques à rade jurer sur la Bible « in » qu’il y aura des lendemains qui chantent. Pas un sermon, non! mais le serment du jus de pomme.

  5. Laure Garralaga Lataste

    Je n’aurai qu’une question : le traumatisme de Jo Biden ne se mesurait-il pas à ces larmes qu’il ne pouvait retenir ? N’expliquaient-elles pas le lourd traumatisme vécu les longs jours précédents ?

  6. tusitala

    Madame Laure vous faites du sentimentalisme .. la réalité de notre monde actuel a des enjeux plus importants :
    Trump a fait interdire la technologie 5G chinoise car les services de renseignement américains avaient tiré la sonnette d’alarme sur le danger d’espionnage et de mise sous tutelle que représentait ce cheval de Troie.
    JO ROBINETTE BIDEN et notre macronescu ne refuseront pas, et c’est un atout essentiel pour le mondialisme sous impérialisme chinois …
    Les conséquences immédiates en seront dramatiques pour nous …et c’est nous qui seront plus que traumatisés car atteints dans nos libertés premières et fondamentales ..
    nous en avons les prémices en ce moment : privation de libertés d’aller et venir ( confinement , couvre feu ) de travailler ( exemple les restaus et le secteur de la culture )etc etc
    L’heure n’est plus aux considérations genre voici ou gala …!

  7. tusitala

    VOTRE ROBINETTE BIENTOT EN GUERRE ??

    «Casus belli» entre le Venezuela et les intérêts pétroliers américains

    Le conflit territorial entre le Venezuela et le Guyana s’intensifie. Le Président Maduro revendique la souveraineté de Caracas sur la région de l’Essequibo. Son voisin a signé une alliance militaire avec Washington. Selon Romain Migus, spécialiste du Venezuela, les États-Unis protègent leurs intérêts économiques.

    Le tweet de Nicolas Maduro du 8 janvier a suscité un tollé. Demandant à sa population de défendre ses droits historiques sur l’Essequibo, le Président vénézuélien s’est attiré les foudres de la CARICOM, la Communauté Caribéenne, du Canada et… des États-Unis.

    ​Région correspondant aux deux tiers de l’actuel Guyana, ancienne colonie britannique voisine de Caracas, l’Essequibo fait depuis plus d’un siècle l’objet d’un litige territorial entre les deux pays. Litige porté plusieurs fois devant des tribunaux internationaux. Chaque verdict a confirmé la souveraineté du Guyana sur ce territoire. Sauf que la découverte en 2015 de l’immense champ pétrolifère de Liza-Stabroek au large des côtes de l’Essequibo a durci les positions des deux pays. Nicolas Maduro parlant même de reconquérir la zone! Le 12 janvier, le Guyana et les États-Unis ont signé un accord de coopération militaire. Ce pacte ne devrait pas aplanir les tensions régionales.

    Le pétrole de l’Essequibo exploité par Exxon Mobil

    . Caracas considère «la partie qui va jusqu’au rio Essequibo», c’est-à-dire la zone la moins peuplée, comme faisant «partie intégrante du Venezuela». Alors que le Venezuela n’a «pas de poste-frontière» sur l’actuelle délimitation, le Guyana n’a pas forcément «les moyens de contrôler une frontière très longue».

    Longé par le fleuve Essequibo, ce territoire «très riche, notamment en or et en diamant», a été disputé dès le XVIIIe siècle entre la couronne espagnole, maîtresse du Venezuela, et la Hollande, implantée au Guyana. Le différend se poursuivant quand les Britanniques ont supplanté les Néerlandais au Guyana. Les indépendances du Venezuela en 1811 et du Guyana en 1966 n’y changeront rien! La découverte de «gisements pétrolifères très importants offshore dans la zone en réclamation» en 2015 a même aggravé les tensions:

    «Évidemment, les enjeux ne sont plus les mêmes. Des compagnies pétrolières lorgnent cette potentielle richesse. Exxon d’une part, mais aussi des compagnies anglaises.»

    Les réserves du Guyana sont estimées à plus de huit milliards de barils de pétrole, exploitées par la major américaine à des conditions bien avantageuses. Avant la crise sanitaire, le Fonds monétaire international (FMI) prévoyait une explosion de la croissance du PIB du pays pour 2020. Un bond estimé à 86%. Covid oblige, la progression n’aura été «que» de 26,2%. Selon le média La Première, l’accord signé le 12 janvier engage les États-Unis et le Guyana à «collaborer en cas de menace». L’armée américaine formera ainsi «les militaires du Guyana» et lui apportera «des aides techniques». Le «controversé» Shiprider Agreement, signé en 1997, a également été renouvelé pour autoriser l’US Navy et l’US Air Force «à pénétrer dans les eaux et les espaces aériens du Guyana». Officiellement pour traquer le narcotrafic, officieusement pour protéger les intérêts américai

    La possibilité d’un conflit armé?

    Alors le Guyana, un nouveau Koweït pour les Américains? La comparaison n’est pas si folle pour le journaliste. «On a encore les mêmes acteurs», la présence de l’Axe du Mal et les mêmes conséquences dévastatrices pour l’ensemble de la région.

    «Le Venezuela est quand même un pays armé. Le déclenchement d’un foyer de guerre ne menacerait pas que le Venezuela, mais toute la région, en en déstabilisant une grande partie. Il y a aussi des intérêts contraires dans chacun des pays pour que l’escalade n’aille pas jusqu’à son terme.»

    Ce n’est «pas la première fois» que le différend s’intensifie entre Caracas et le Guyana sur ce sujet. Pour le journaliste, l’Essequibo est instrumentalisé pour des «opérations politiques» indépendantes de la résolution de ce conflit. Le 22 décembre 2018, une friction entre la marine vénézuélienne et deux navires d’exploration d’Exxon dans cette région disputée, provoquait déjà une série de récriminations de la part du groupe de Lima, organisme d’États d’Amérique latine qui ne reconnaissent pas l’élection de Nicolas Maduro. Une défense de l’intégrité territoriale du Guyana qui n’était «pas anodine» à quelques jours avant que Juan Guaido ne s’autoproclame président par intérim.

    «La zone en réclamation va devenir un casus belli et va s’inviter bien évidemment dans l’opération de changement de régime initiée avec Juan Guaido.»
    Certes, l’ancien président de l’Assemblée nationale a depuis perdu de sa crédibilité auprès des chancelleries occidentales. Mais il avait été accusé par la justice vénézuélienne de de haute trahison et de s’être compromis avec le Guyana, en ayant voulu «livrer» l’Essequibo aux multinationales.

    Thème extrêmement «sensible» au Venezuela, l’Essequibo a donc été l’occasion pour Nicolas Maduro de fédérer sa population au-delà des clivages politiques. Il compte ainsi «unifier le chavisme avec l’opposition nationaliste» qui n’est pas prête à brader le territoire.

  8. J.J.

    Nicolas Maduro a eu la sagesse de ne pas faire fusiller ni emprisonner le terroriste et narco trafiquant Guiado, auto proclamé président par les États Unis, et quelques suivistes et timorés européens. Espérons qu’il s’éteindra de lui même.
    Il n’y a qu’une chose, comme d’habitude qui n’est pas pris en compte par les puissances internationales, c’est le sort de la population qui subit les embargos inhumains.
    Quel forfait ne commettraient ils point pour quelque barils de pétrole ?

    1. Tusitala

      Après 4 ans de Trump sans nouveau conflit, Joe Biden réoccupe le terrain en Syrie…

      Selon un communiqué de i24News, le président Biden a donné l’ordre à un convoi de 40 camions et véhicules blindés d’entrer en Syrie depuis l’Irak.

      Un important convoi militaire américain est entré dans le nord-est de la Syrie jeudi, rapporte l’agence de presse syrienne SANA, citant des sources sur le terrain.

      Selon le rapport, le convoi comprenait une quarantaine de camions et de véhicules blindés et était soutenu par des hélicoptères.

      Il est entré en Syrie depuis l’Irak par le point de passage d’al-Waleed pour apporter des armes et du matériel logistique aux bases des provinces de Hasakeh et de Deir Ezzor.

      Cependant, et dans le même temps, SANA rapporte également que quelque 200 soldats américains sont arrivés dans la province de Hasakeh à bord d’hélicoptères.

      Selon le rapport, les troupes sont prêtes à se déployer sur les champs pétrolifères voisins, la Syrie orientale contrôlée par les Kurdes étant riche en ressources énergétiques.

      Le représentant permanent syrien aux Nations unies, Bachar al-Jaafari, a attaqué la nouvelle administration américaine lors d’une session virtuelle du Conseil de sécurité des Nations unies, mercredi.
      « La nouvelle administration américaine doit mettre fin aux actes d’agression et d’occupation, au pillage des richesses de mon pays, en retirer ses forces d’occupation et cesser de soutenir les milices séparatistes, les entités illégales et les tentatives de menacer la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie », a déclaré M. Jaafari.

      Parce que Dreuz est censuré pour le crime de désaccord avec la gauche, suivez notre fil Twitter, et retweetez-nous. C’est un important geste de résistance pour faire circuler vos idées.

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      3 COMMENTAIRES
      le plus ancien en premier
      Bruno Lalouette
      Bruno Lalouette
      2 heures plus tôt
      Reconnaître le Kurdistan et faire jonction avec la république chrétienne de Lattaquié, rejoint par le Nord Liban, serait une excellente chose pour les chrétiens sur zone!

      Ce qui désacraliserait l’aura poutiniste, qui soi-disant protège les chrétiens en faisant du big business avec les terroristes iraniens…

      Et Biden qui va se coucher devant l’Iran et permettre à la Chine d’avoir du pétrole pas cher…
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      François JACQUEL
      François JACQUEL
      54 minutes plus tôt
      En moins de 3 jours, il est efficace dans son pouvoir de nuisance, avec l’inspiration de Came-allah, et de destruction de l’œuvre du Président Trump, le sénile gâteux usurpateur…
      Répondre
      patphil
      patphil
      46 minutes plus tôt
      l’amérique encore plus grande que sous trump !
      Répondre

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