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SNCF : les autres enjeux de la bataille du rail

D’ici la fin de la grève des salariés de la SNCF ces centaine des personnes vont devenir célèbres en accédant aux séquences de « micro-quai » leur permettant de donner leur avis sur le mouvement social sur les ondes des radios ou celles des télévisions rabâcheuses. Dès le premier jour ils ont eu la parole mais il faut se demander ce qu’il en sera à la fin du mois de juin quand il faudra aux « journalistes » dépêchés sur place trouver des angles d’attaque sur ce sujet ! Des questions attendues et des réponses convenues… permettent évidemment de démontrer qu’un grève gêne évidemment les utilisateur(trice)s des trains ! Il est très étonnant qu’il en soit ainsi surtout quand on va dans une gare et que l’on croise des gens qui n’avaient pas compris qu’un arrêt de travail des conducteurs des locomotives ou des rames TGV risquaient de les priver d’un moyen de locomotion utilisé quotidiennement par seulement (et c’est regrettable) un peu moins de 8 % de la population. Chaque jour 5,5  millions de personnes se pressent en effet si l’on en croit les statistiques dans les transports ferroviaires dont 3 millions dans la seule région parisienne (hors métro).
Il y en a donc une très grande majorité de personnes pour qui le train restent inaccessible… parce qu’il n’existe plus ou n’a jamais existé ou parce qu’ils n’ont pas les moyens de se l’offrir pour leurs rares déplacements personnels. Une étude démontre qu’ en France, les utilisateurs des transports en commun représentent 17% de la population. Plutôt jeunes, les usagers des trains habitent en… ville et sont de catégories socioprofessionnelles supérieures et la part des cadres supérieurs dans la clientèle du TER a doublé de 1996 à 2006, pour atteindre 13% . On peut ajouter que sur les TGV un pourcentage très élevé des passagers ne… payent pas leur billet puisqu’ils l’empruntent pour des raisons professionnelles et donc que la facture est acquittée par leur entreprises ou leurs administrations.
La place du train dans la panorama des déplacements quotidiens domicile-travail est encore très modeste en France. Si le développement du TGV et des TER à la fin des années 90 et au cours des années 2000 a permis au mode ferroviaire d’atteindre seulement 10 % de part modale en 2011 (contre 7,1% en 1995), cette tendance s’est inversée : depuis 2011, la fréquentation des trains de voyageurs recule alors que celle des autres modes de transport (voiture particulière, avion, autocar) progresse. En 2016, près de 1,2 milliard de voyageurs (soit environ 3,2 millions de voyageurs par jour) ont pris le train, très majoritairement les trains du quotidien (TER et Transilien) qui, à eux seuls, représentent près de 90 % des passagers transportés.
Globalement, le taux de remplissage moyen est seulement de 43 %, avec de fortes disparités entre les services : 25 % en moyenne dans les TER jusqu’à 67 % dans les TGV sur des trajets domestiques. C’est ça la réalité de la SNCF qui permet de remettre en perspective l’enjeu des événements actuels. Elle devrait interroger une société française dans laquelle les moyens de déplacements collectifs sont encore loin d’avoir la véritable place qu’ils devraient avoir. On entend donc depuis des jours à satiété des phrases toutes faites du genre : « le cheminots paralysent la France ». Quelle France ? Celle de l’économie qui utilise à outrance les transports routiers ? Celle de la ruralité qui depuis belle lurette a vu ses voies ferrées transformées en pistes cyclables pour les touristes à vélo ? Celle qui se trouve à des dizaines de kilomètres des gares prestigieuses dévolues aux TGV ? Celle qui voit chaque jour les services publics s’éloigner ou disparaître ? C’est certain que peu des gens interrogés connaissent ces problématiques et les relient au mouvement social des cheminots !
La question à leur poser est simple. Qu’avez-vous répondu en 2005 à la question « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe ? » S’ils ont répondu oui… il suffit de leur rappeler que le gouvernement ne fait une dizaine d’années plus trad qu’appliquer les principes de ce texte voulant que soient inscrits « dans le marbre » de choix politiques et économiques, en particulier du libéralisme économique. Le « marché libre » et la « concurrence libre et non faussée » réaffirmés dans ce texte prenaient une valeur politique, juridique et symbolique plus forte, figeant les politiques économiques et rendant impossible leur éventuel retrait des objectifs de l’Union européenne. L’emploi fréquent du terme « consommateurs » plutôt que du mot « citoyens » confirmait cette orientation… Ils découvrent les effets de ce texte que les Français avaient lucidement condamné à 54,68 % des suffrages exprimés.
La SNCF est l’ultime bastion que la commission européenne veut voir tomber car elle met en danger le dogme du libéralisme ! Il est donc certain que la réforme passera car la France ne peut pas dans le contexte actuel se permettre de résister à la destruction de ses services publics lentement mais inexorablement privatisés. Les cheminots entament une lutte inégale, une sorte de baroud d’honneur face à une machine à broyer toutes les spécificités françaises issues du Conseil National de la Résistance !

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Cet article a 4 commentaires

  1. JJ Lalanne

    En 2005, certains ont joué un sale rôle, tel Bertrand Delanoë appelant à voter pour le oui et surtout affirmant dans une interview à moins de 24h du vote que l’ on pouvait ne pas être d’ accord avec tout mais que l’ on négocierait ces points par la suite. J’ aurai pu m’y faire prendre si je ne m’ étais pas lancé aussitôt dans la lecture de ces innombrables textes. Je constate que nous n’ avons pas été nombreux à le faire et c’ est dommage car le non, bien que majoritaire, aurait réuni encore plus d’ adhérents. Tout produit entré par n’ importe quel pays membre (d’où la multiplication de « petits pays ») ne peut être freiné et c’ est non négociable par la suite de même que la sacro-sainte liberté de concurrence. Combien y a-t-il eu de Delanoë pour favoriser un capitalisme sauvage et détruire les services publics en abusant de la confiance que les électeurs avaient en eux. Tout le monde comme nous n’ habite pas près de la frontière espagnole pour avoir vu les avantages mais aussi les problèmes causés avant et après dans les deux pays.

  2. bernadette

    Je suis pour l’autodetermination de la France et rejette haut et fort cette union européenne pour laquelle nous donnons plus d’argent que nous n’en recevons.

  3. Pierre-jean

    Bonjour a tous….habituellement , je ne fais pas de commentaires a tendance politique, je laisse ce soin a des personnes bien plus qualifiées que moi…Cependant aujourd’hui écoeuré par les manoeuvres de notre gouvernement qui cherche a tout prix a diviser les Francais(ses) les fonctionnaires contre le secteur privé….Les hauts cadres et cadres du privé contre les ouvriers et employés,je viens soutenir la lutte des cheminots, et de tout ceux que le gouvernement et les médias veulent faire passer pour des nantis en oubliant bien entendu de parler de leurs salaires, retraites, ou avantages a eux ..!d’ailleurs puisque je viens de les évoquer …Les RETRAITES …ils nous parlent bien des retraites moyennes nationales des fonctionnaires et du secteur privé en prenant bien soin de ne pas faire le calcul par catégorie…..retraite moyenne des haut cadres supérieurs ,chefs d’entreprises, cadres ect….. et retraite moyenne des petits cadres ,employes ,ouvriers dans le secteur privé !DE meme chez les fonctionnaires …pas de calcul de la retraite moyenne des hauts fonctionnaires,des catégories A et B et pas de calcul moyen de la retraite des fonctionnaires de catégories C ET D. Voila chers compatriotes,mon coup de G… écrit je me demande si finalement au lieu de faire ce qu’ils souhaitent se bouffer entre nous, le mieux ne serait pas de se soutenir qu’en pensez vous …? Pierre-jean.

  4. bernadette

    Le très célèbre indicateur de Bien Être ou externalite selon le langage scientifique. Le Bien Etre a été confondu au développement touristique.
    L’agglomération bordelaise dont la ville de Bordeaux s’est séparée des campagnes. La population campagnarde a été exclus. Il n’y a pas d’indicateur de bien être pour cette population.
    Selon les quelques investigations faite par JM la part du foncier agricole augmenterait de +de 1% pour couvrir les dépenses publiques
    Quelle drôle de manipulation pour les ruraux !. Je veux bien que Monsieur Macron veut faire bouger les lignes. Ici à la campagne il n’y a plus de services publiques sauf l’école. La Mairie étant un centre de gestion des affaires communales.

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