Je suis vraiment de plus en plus un âne à sel !

Je ne peux plus aller dans une réunion sans que l’on me regarde avec inquiétude. « Que t’arrive-t-il ? » « Tu n’es pas bien? » « Tu es malade? » « Pourquoi arrêtes-tu ? » « Que vas tu faire ? » « C’est pas vrai ? »

 Je propose comme réponse globale cette fable de La fontaine. imaginez moi un instant en âne chargé de sel depuis des années et mettez qui vous voulez dans le rôle de l’ânier… et des autres personnages ! 

400px-Chauveau_-_Fables_de_La_Fontaine_-_02-10Un ânier, son sceptre à la main,
Menait, en empereur romain,
Deux coursiers à longues oreilles.
L’un, d’éponges chargé, marchait comme un courrier ;
Et l’autre, se faisant prier,
Portait, comme on dit, les bouteilles :
Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins,
Par monts, par vaux, et par chemins,
Au gué d’une rivière à la fin arrivèrent,
Et fort empêchés se trouvèrent.
L’ânier, qui tous les jours traversait ce gué-là,
Sur l’âne à l’éponge monta,
Chassant devant lui l’autre bête,
Qui voulant en faire à sa tête,
Dans un trou se précipita,
Revint sur l’eau, puis échappa ;
Car au bout de quelques nagées,
Tout son sel se fondit si bien
Que le baudet ne sentit rien
Sur ses épaules soulagées.
Camarade épongier prit exemple sur lui,
Comme un mouton qui va dessus la foi d’autrui.
Voilà mon âne à l’eau ; jusqu’au col il se plonge,
Lui, le conducteur et l’éponge.
Tous trois burent d’autant : l’ânier et le grison
Firent à l’éponge raison.
Celle-ci devint si pesante,
Et de tant d’eau s’emplit d’abord,
Que l’âne succombant ne put gagner le bord.
L’ânier l’embrassait, dans l’attente
D’une prompte et certaine mort.
Quelqu’un vint au secours : qui ce fut, il n’importe ;
C’est assez qu’on ait vu par là qu’il ne faut point
Agir chacun de même sorte.
J’en voulais venir à ce point.

Ce champ est nécessaire.

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