Les Ukrainiens meurent sur des barricades au XXI° siècle… Mourir pour des idées, pour une autre vision du monde sous les balles d’une force répressive toujours mandatée par des dictateurs soucieux de « l’ordre public » : un acte qui a toujours impressionné l’opinion dominante française ! Les générations ayant reçu une éducation véritable dans le domaine de l’Histoire savent qu’il a fallu des Gavroche pour qu’un jour existent des embryons de République. Soixante-sept manifestants ont été tués depuis mardi, selon les autorités municipales de Kiev. Le bilan de l’opposition est plus élevé puisqu’il se monte à plus d’une soixantaine de morts pour la seule journée de jeudi…Du sang, des pleurs, des cris, des larmes et le cliquetis des armes, les repères de la guerre civile sont toujours les mêmes sauf qu’un camp les considèrent comme les reflets d’une « révolution » alors que d’autres clament qu’il s’agit d’une « manipulation ». Dans le fond peu importe puisque celles et ceux qui ont payé de leur vie leur soif de liberté ne sauront jamais qu’elle aura été l’issue du combat. Derrière des protections faites de pavés, de mobilier de toutes sortes, d’arbres ou de matériaux de récupération se joue le fameux bonneteau de la mort. A Kiev on ne se pose pas la question de savoir si les lendemains chanteront quand aujourd’hui on sait que le seul air valable est celui du requiem pour des femmes et des hommes frappés par l’injustice. Il semble si l’on en croit les observateurs un tant soit peu sagaces que derrière les barricades on trouve des révoltés de toutes les sortes. La crise dure depuis deux mois, et les manifestants trouvent que l’opposition politique n’est pas assez active et n’a pas de plan d’action. Les chefs des partis d’opposition sont donc considérés aujourd’hui comme de simples porte-parole du mouvement, qui agissent sous le contrôle de la rue. Quand ils sont sortis des négociations avec le président Ianoukovitch, ils ont dit « on prend note, mais on doit d’abord consulter les manifestants avant de vous répondre ». Un signe fort de la faillite du pouvoir politique.
Les chefs de partis ont en effet essayé d’unifier le mouvement, mais ils n’ont pas réussi. Les manifestants ont répliqué qu’à Maïdan les actions n’étaient pas commandées par les partis politiques, et qu’ils ne pouvaient pas récupérer les manifestants. Quand les partis demandaient le rattachement de leur pays à l’U.E les manifestants s’en moquent puisque, désormais, ils exigent le départ pur et simple du Président. Ils brandissent des pancartes avec « Ianoukovitch démission » avec beaucoup plus de rage et de sincérité que d’autres dans les grandes avenues de Paris ! Les commentateurs de studios, fonctionnaires de l’analyse politique, clamaient depuis des mois que le mouvement Euromaïdan était un mouvement citoyen protestant contre le refus du gouvernement de signer l’accord d’intégration avec l’Union européenne. Il est parti de jeunes de classe moyenne et d’étudiants, dotés d’une conscience politique mais qui n’appartiennent à aucun parti et ne cherchent pas à accéder au pouvoir et la mutation a été réalisée avec une conjonction hétéroclite d’opposants déterminés à faire tomber un régime pour le moins autoritaire ! La même situation a été vécue pour des raisons différentes mais avec le même résultat en Egypte (place Tahrir) ou en Tunisie (place de la Kasbah). Les morts jonchent toujours les agoras où les armes remplacent la parole.
Les Ukrainiens de la Place Maïdan envoient un message clair à cette Europe sans consistance, exclusivement tournée vers le profit, proche de se jeter dans les bras des extrémistes ou des tenants d’un néo-fascisme proche de celui de Ianoukovitch. « Chez vous on vous demande de donner votre vote pour changer l’Europe alors que nous sommes contraints de donner nos vies pour seulement envisager d’y entrer ». Ils cherchent à pouvoir utiliser comme arme leur bulletin de vote alors que nous le dédaignons pour aller brûler des portiques ou des radars de contrôle de vitesse. Ils ont le fabuleux courage de monter sur une barricade alors que majoritairement nous préférons nous cacher la tête dans les sables de l’abstention. Ils nous rappellent avec conviction que quand nous gémissons sur notre affreux sort et que nous tolérons sans mot dire le retour de la « bête immonde » nous ne sommes que des démocrates en décomposition ! Comment ne pas penser aux turpitudes d’une presse nationale tournée vers les affaires de culs ministériels ou présidentiels alors qu’en Ukraine sonne le tocsin de l’impuissance du pays des Droits de l’Homme et du Citoyen à mobiliser l’Europe des marchands ? « Barricades » ? Je ressors « mon Mai 68 » et cette citation de Martin Luther King : « Les barricades sont les voix de ceux qu’on entend pas ! ». En Ukraine comme ailleurs !
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il faudrait un Euromïdan à Bruxelles à Paris Berlin Rome Madrid et Lisbonne ! Voter ne sert plus à rien dans cette Union européenne de merde. A bas le néo- libéralisme et la honteuse sociale démocratie à la Schröder ou à la Hollande avec lesquels les gouvernants lèchent le cul du patronat et des plus gavés.
21 février 1944 21 février 2014
Il y a soixante dix ans, les FTP MOI (Francs Tireurs et Partisans Main d’Oeuvre immigrée) de l’Affiche Rouge, le groupe Manouchian, étaient exécutés.
Ils étaient vingt trois et ils étaient nos frères….
Ukraine: la manipulation !
Avec sans doute des opposants sincères qui avaient quand même pu voter mon cher Jean Marie, même si eux n’ont pas élu ce président plus que contestable et contesté on voit quand même à leurs côtés un conglomérat de diverses forces qui sont sans doute moins sincères et surtout plus manipulés;
Et l’on voit réapparaître loula , apparatchik de la même veine , fausse blonde qui s’est donnée une apparence de poupée slave pour brouiller les cartes , fille d’oligarque riche à millions et convaincue de prise illégale d’intérêt avec passation de marchés non autorisés.
Cerise sur le gâteau : l’Ukraine est en cessation de paiements elle a besoin de plusieurs dizaines de milliards d’€ , qui va les lui donner ? l’Europe qui n’a pas le sou et n’est pas réeellement capable de redresser la Grèce , l ‘Espagne et le Portugal qui sont membres ,’ eux, de l’UE. On va voir la tête des prétendus soutiens de cette episode ukrainien quand on aura la facture au niveau de l’ensemble des gouvernemnets et donc des contribuables deuropéens .
La fable de cette histoire c’est que business oblige pour l’Allemagne qui exporte pas mal en Russie et gaz russe pour l’Allemagne et la France , nos gouvernants iront manger dans la main de Poutine , bel exploit !!! Avec en plus il y a fort à parier une séparation de l’Ukraine ouest et est, celle de l’ouest venant concurrencer sur le marché des céréales la France!
On va pleurer dans les chaumières françaises.