La principale jauge du pouvoir sarkoziste !

Lorsque l’on arpente les rues de Paris ou des grandes villes françaises, il faut se rendre à l’évidence : l’exclusion et la misère s’affichent de plus en plus en public. L’indifférence dans le métro ou sur les trottoirs est de plus en plus forte car le phénomène n’a plus rien d’exceptionnel. Mendier ou tenter d’obtenir une pièce, un ticket de métro ou un chèque repas n’a absolument plus rien de révoltant. Plus de 11 millions de Français sont touchés par la pauvreté ou l’exclusion, selon le rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes). C’est ça la France sarkoziste. On est loin des thèmes actuels de la campagne. L’insécurité sociale est beaucoup plus préoccupante que l’insécurité des biens. Et pourtant on n’en parle nullement. Des milliers de gens entreront, en 2012, dans ce périmètre dangereux, et on fera l’autruche car ce phénomène ne devrait perdurer qu’à cause de la crise économique.
Même si la France a d’abord « plutôt bien résisté » à la crise 2008-2009, les conséquences en sont aujourd’hui « lourdes, multiples et échelonnées dans le temps », note l’Onpes. 11,2 millions de personnes étaient en effet touchées soit par la « pauvreté monétaire », soit par « des privations matérielles sévères », soit par une « très faible intensité de travail », trois critères définis et mesurés par la Commission européenne. Parmi elles, 700.000 personnes cumulaient les trois indicateurs auquel il faudrait rajouter la précarité sanitaire.
Si l’on considère les données de l’Insee, le taux de « pauvreté monétaire » 2009 retrouvait son niveau de 2000, à 13,5% de la population, après un « point bas à 12,6% » en 2004, rappelle le rapport. 8,2 millions de personnes vivaient ainsi en 2009 avec moins de 60% du niveau de vie médian, soit 954 euros. L’Onpes s’inquiète de « la grande pauvreté » (40% du revenu médian), dont la hausse est « lente et progressive (et) difficilement enrayée par notre système de protection sociale » : près de deux millions de personnes vivaient en 2009 avec moins de 640 euros par mois, soit 3,3% de la population. Un taux « en nette progression (depuis) 2005, et sensiblement plus élevé qu’au cours de la première partie de la décennie » (2,7% en 2000; 2,5% en 2004; 3,2% en 2005). La Droite aura pulvérisé tous les records en matière d’inégalités et de privation réelle de la liberté que représente l’accession au minimum vital !
Ce mouvement de remontée de la pauvreté, accentué par la crise de 2008, avait donc débuté dès le milieu des années 2000, « en lien, selon l’Onpes, avec la hausse généralisée des inégalités de revenus aux deux extrêmes de la distribution » des richesses. L’Onpes attire l’attention sur les personnes particulièrement vulnérables : les familles monoparentales (près de 30% de pauvres), les jeunes (22,5%) ou les femmes âgées (environ 15%). Des chiffres affligeants que, bien évidemment, personne ne commentera sur les estrades, alors que c’est le cœur du problème actuel : 700 millions d’aide sociale du conseil général de la Gironde qui se substitue à l’État, soit 57 % de son budget de fonctionnement en 2012 ! Et la montée est exponentielle !
L’instance officielle constate aussi que « disposer d’un emploi n’est plus une condition suffisante pour franchir le seuil de pauvreté », tant l’emploi s’est raréfié et précarisé (chômage, CDD, intérim, temps partiel). L’Onpes s’inquiète des personnes aux « qualifications insuffisantes », que « le fonctionnement sélectif du marché du travail, prive quasiment de toutes chances d’accéder à un emploi durable et de qualité », comme l’attestent les statistiques du chômage de longue durée. « Il vaut mieux avoir un emploi pour éviter la pauvreté mais il n’en prémunit plus autant qu’avant », a résumé l’Inpes. Faute de mesures spécifiques, « il faut s’attendre en 2012 à une augmentation sensible du nombre de personnes en situation de pauvreté », a-t-il prévenu. Et bien évidemment, on en reparlera à la rentrée scolaire.
Actuellement, il existe des familles dans lesquelles les enfants ont le seul repas de la cantine les jours scolaires. Les dettes s’accumulent dans les mairies mais personne ne s’inquiète. Les factures d’énergie impayées se multiplient. Les vols de carburant s’accélèrent. Les loyers prennent du retard. En 3 mois, l’association que je mandate a déjà fait un nombre de dossiers de surendettement supérieur à toute l’année 2011 ! La catastrophe sociale interviendra après les présidentielles. Tous les clignotants sont au rouge mais les « miséreux » sont réputés ne pas voter, ce qui ne facilite pas la prise en compte de cette oppressante réalité !

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Cette publication a un commentaire

  1. Nadine Bompart

    C’est la première élection Présidentielle depuis bien longtemps où personne n’a osé promettre « plus de SDF dans 2 ans! ». En tout cas aucun des « gros »…
    Pensez-vous vraiment que la rigueur de Gauche changera plus de choses que la rigueur de Droite à ce propos ? Ça reste de la rigueur…
    Je vis sous le seuil de pauvreté (heureusement à la campagne), mais ne vous inquiétez pas, je vote! Je milite même!!!
    Résistons!

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